Collection privée Trinel

Des documents administratifs portugais sources d’erreur à l’état civil français, au début du 20ème?

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Des descendants de Portugais, arrivés en France au début du 20ème siècle, ne trouvent pas toujours leurs ancêtres. Uniquement la faute des officiers de l’état civil français? Les documents administratifs portugais n’ont pas facilité leur tâche, en ne faisant pas la distinction entre nom de famille et prénom.

Pour dénouer le vrai du faux, les documents administratifs sont cherchés et analysés, actes de décès, mariage, naissance et autres.

A l’état civil français, la composition des noms de famille portugais (nom de la mère – nom de la grand-mère paternelle – nom du père) a probablement induit en erreur l’officier de Mairie. Mais celui-ci se soumet aux pièces justificatives d’identité qui lui sont transmises. Il reproduit les noms écrits en lettres majuscules, censés être les noms de famille. Dans les tables décennales, sont écrits en deuxième lieu les prénoms.

Les situations ne sont pas rares de confusion entre prénoms et noms de famille dans les registres français pour des sujets portugais.

 

Un prénom devient un nom de famille dans les documents administratifs français

L’énigme commence avec la consultation de l’état civil de la commune de La Gorgue, dans le Nord de la France, où des soldats portugais se sont installés après la I Guerre mondiale.

En 1922, un individu est nommé Manuel Joachim Tostão (il signe l’acte de mariage de cette manière, l’officier d’état civil écrit Tosten). Il est témoin de mariage d’un soldat du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) travaillant pour la Commission Portugaise des Sépultures de Guerre (CPSG).

Manuel Joaquim Tostão est également soldat de l’Armée portugaise, le Bulletin militaire n’est pas trouvé à ce jour. Une recherche généalogique est menée à partir du Carnet militaire et du Livret de famille.

Le Carnet militaire – document portugais – précise que Manuel Joaquim (boulanger) est fils de Manuel Simões Tostão. Probablement le point de départ des erreurs perpétuées ensuite à l’état civil français, puisque la différence n’est pas faite dans les documents portugais entre le nom et le prénom, Manuel ou Joaquim?

En 1928, le mariage en France se fait au nom de Joaquim Manoel. Il est écrit fils de Manoel Simoes Tostao et Rosa dos Santos (il déclare garder sa nationalité française).

A cette époque, dans le Livret de famille, le nom devient Manoel et le prénom Joaquim. Nom de famille qu’il gardera toute sa vie, et non Simões Tostão.

En 1947, Louis Lantoine, Consul du Portugal à Arras, signe un certificat d’inscription – document portugais – de Manoel Joaquim ferrailleur. Sur ce document déposé au registre du Consulat, sur le livre des immatriculations, aucune distinction n’est faite entre les nom et prénom.

Note: L’immatriculation consulaire est nécessaire pour l’obtention ultérieure de tout autre document requis au Consulat. Pour procéder à l’inscription, Manuel Joaquim a montré son Passeport et son Carnet militaire. L’immatriculation était à renouveler tous les ans. Elle coûtait 55 escudos en 1947.

En 1984, l’ancien combattant portugais est décédé à Tourcoing, sous Manoel, Joaquim.

Il est enterré au cimetière communal de Neuve-Chapelle également sous Joaquim Manoel.

 

A noter dans des coupures de presse de 1927 qu’il est nommé Tostão, lors d’une rixe armée à Neuve-Chapelle, une des rares mentions du nom de son père Tostão.

 

Manuel Joaquim Simões Tostão à l’état civil portugais est devenu Joaquim Manoel à l’état civil français.

L’acte de naissance au Portugal est à consulter, peut-être fournira-t-il d’autres éléments surprenants…

 

Sources:

Coupures de presse Gallica Bibliothèque nationale de France,

Etat civil Archives départementales du Nord et Mairie,

Documents et photos collection privée famille Trinel.

 

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