LusoJornal / Daniel Marques

Cyclisme: Barbara Fonseca a signé pour l’équipe St Michel Auber 93

Barbara Fonseca, cycliste de 28 ans, est franco-portugaise et va porter pour la première fois les couleurs de l’équipe féminine cycliste de St Michel Auber 93, elle qui a porté les couleurs de CO Courcouronnes en 2018, avec à la clé une quatrième place lors de l’épreuve La Deux-Sévrienne.

L’équipe féminine cycliste de St Michel Auber 93 compte également sur une autre cycliste franco-portugaise, Laura da Cruz, pour cette saison 2019. Côté masculins, le club francilien peut compter sur les frères Fabio et Miguel do Rego pour obtenir des résultats tant sur route que sur piste.

LusoJornal a pu s’entretenir avec Barbara Fonseca, la cycliste lusodescendante, qui nous a parlé de ses ambitions, de son parcours, de sa carrière ainsi que de ses liens avec le Portugal.

 

Vous avez choisi de représenter St Michel Auber 93 pour la saison 2019, quelles ont été vos motivations?

C’est le projet de faire de belles courses, d’aller courir à l’étranger en UCI, et de rejoindre une athlète comme Sandrine Bideau, qui a eu de très bons résultats et qui a côtoyé l’équipe de France, avec qui on va pouvoir apprendre. Je reconnais également que je connais toutes les filles de l’équipe et qu’on s’entend toutes bien. C’était intéressant de rejoindre une telle équipe.

 

Cette équipe est différente des précédentes?

J’ai un parcours un peu particulier car j’ai arrêté le cyclisme pendant 7 ans. J’ai repris la compétition il y a un an en intégrant une petite équipe à Courcouronnes. On faisait les Coupes de France mais on n’allait pas au-delà. En étant revenue à ce niveau, je voulais voir autre chose, comme avant.

 

Quels sont les objectifs pour cette saison?

On va essayer de remporter des victoires avec l’équipe, on va essayer de se faire plaisir et on va tenter également de prendre une belle place au niveau du classement par équipes au niveau national.

 

Barbara est plus piste ou plus route?

Je suis plus route, beaucoup plus route même. Moi, je préfère la route car ce sont des efforts longs, tandis que la piste, ce sont des efforts intenses mais plus courts. La piste, j’ai commencé il y a un an et j’ai fait seulement une saison sur piste. Je préfère la route car il y a plus de monde, il y a plus de prestige, c’est plus médiatisé, c’est plus développé et la saison est beaucoup plus longue que sur piste.

 

Quelles sont vos caractéristiques sur route?

Je suis plus une rouleuse, je ne suis pas une sprinteuse, même si je ne sprinte pas trop mal dans un petit groupe. Par contre, je ne suis pas capable de régler un sprint massif. Je suis une rouleuse, qui attaque de loin. J’aime les classiques, j’aime attaquer et prendre les échappées.

 

Qu’est ce qui vous a donné envie de faire du cyclisme?

Je suis allée voir un cyclo-cross qui se déroulait près de chez moi, et j’ai vu les garçons passer en vélo sur une grosse flaque d’eau et ils avaient de la boue partout, alors j’ai voulu essayer le vélo. Je suis allée m’inscrire dans un club, sachant que je faisais déjà pas mal de vélo car je suivais mon père en vélo, lui qui faisait pas mal de marathons. Quand il allait s’entraîner, je l’accompagnais en vélo. Naturellement je me suis licenciée dans un club cycliste, j’ai fait deuxième de ma première course, et depuis la passion ne m’a plus quittée.

 

Qu’est ce qui donne envie de pratiquer ce sport qui est quand même compliqué? En plein hiver, il faut sortir pour s’entraîner…

C’est un sport qui est exigeant, mais quand j’étais petite, j’avais besoin de me dépenser beaucoup, et je n’étais pas attirée par les sports comme la danse ou la gymnastique. J’étais plutôt attirée par des sports connotés ‘masculins’ comme le vélo. Je pense que le fait de gagner, ça aide aussi à y prendre du plaisir. Je pense que si j’avais été dernière de la première course que j’ai faite, j’aurais sûrement arrêté.

 

Le vélo est un sport plus difficile pour les femmes que pour les hommes?

Tout dépend des barrières qu’on se met. Moi je ne me suis jamais mis de barrière, mais c’est vrai que c’est plus compliqué car jusqu’aux cadets/cadettes, moi je n’ai couru qu’avec les garçons. Aujourd’hui ça se développe, mais à l’époque non. Je courais donc avec des garçons et c’est plus difficile de gagner des courses. Après ça se spécifie un peu plus avec des courses féminines, mais en termes de développement, les garçons qui ont notre niveau, ne font que du vélo, tandis que pour nous, les femmes, c’est un sport beaucoup plus précaire et on doit toutes travailler à côté. A St Michel Auber 93 on a de la chance car on est calqué sur la structure des garçons, on bénéficie des infrastructures des garçons, des véhicules, etc… On a de la chance d’être intégrée à une structure masculine.

 

Vous avez fait une pause de 7 ans, à cause de l’évolution de carrière dans le cyclisme?

J’avais toujours rêvé, quand j’étais petite, de devenir cycliste professionnelle, et mon père me disait que ça n’existait pas pour les filles. Naïvement je pensais qu’il se trompait, et effectivement je suis arrivé à un moment où j’avais le choix entre continuer mes études, passer le concours pour être professeure d’EPS, ou faire du vélo, mais le choix est vite fait quand on sait qu’on ne peut pas en vivre du vélo, sauf quand on fait partie des meilleures mondiales. Il fallait être Top-15 et je n’avais pas ce niveau-là. C’était un choix, mais j’y étais pratiquement contrainte et j’ai dû mettre le vélo entre parenthèses.

 

Comment on concilie son métier et le vélo?

Pendant trois ans, j’ai concilié la fac et le vélo, où ça se passait bien. J’étais sur les listes de haut niveau donc du coup je n’avais pas de problème d’assiduité aux cours donc je m’arrangeais comme je voulais. C’était bien, mais les deux dernières années j’ai mis le vélo entre parenthèses. Aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir fait ce choix là et d’avoir un emploi du temps qui me permette de pouvoir m’entraîner un peu comme je veux puisque je fais peu d’heures devant les élèves. Je m’organise et j’ai du temps pour rouler. Je ne regrette pas mon choix.

 

Quels sont vos liens avec le Portugal?

Ce sont des liens très forts. J’ai toujours été au Portugal tous les étés, ma famille du côté de mon père est totalement portugaise, ils y sont nés et j’y vais avec plaisir. Je suis originaire du nord-est, vers Viseu. D’ailleurs je ne peux pas m’empêcher de supporter la Sélection portugaise de football (rires). On va dire que traditionnellement le football est très important au Portugal, on ne peut pas passer à côté. Et je suis également le cyclisme portugais, j’allais sur les routes voir le Tour du Portugal.

 

Côté sélection, vous pouvez courir pour le Portugal?

Malheureusement je ne peux pas courir pour le Portugal car je n’ai pas fait de demande pour la double nationalité. J’avoue qu’on m’avait contacté en ce sens, mais à l’époque je ne l’avais pas fait. Je ne peux donc courir que pour la France.

 

Lors de la finale de l’Euro 2016, quel était votre sentiment?

Evidemment j’étais pour le Portugal. Depuis toute petite à la maison, on avait deux télévisions. Ma mère française d’un côté, et mes frères et sœurs ainsi que mon père de l’autre côté pour le Portugal, lors des matches entre le Portugal et la France.

 

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