Daniel Marques / LusoJornal

Football féminin / Angeline da Costa: «On construit un projet sur le long terme»

Jeune joueuse de l’ASJ Soyaux depuis cette saison, Angeline da Costa continue de gagner du temps de jeu au fil des mois, devenant même titulaire sur les dernières rencontres de son équipe. Avant de recevoir Bordeaux ce week-end en Championnat, LusoJornal a pu s’entretenir avec elle et aborder sa saison en club, la fusion à venir, mais aussi ses objectifs pour la suite de sa carrière.

 

Pour commencer, votre sentiment sur le dernier match de Championnat de votre équipe face au Paris FC (0-0)?

C’est un bon point à l’extérieur, on est plutôt satisfaites. Vu la physionomie du match, on aurait aimé aller chercher la victoire, car on a eu quelques occasions pour concrétiser. Elles n’ont pas été si dangereuses que cela en dehors de 2 ou 3 contre-attaques en fin de match. C’est dommage, mais on reste contentes du résultat.

 

Qu’est ce qui a manqué à votre équipe pour aller chercher un succès ?

Sans doute un brin d’efficacité offensive et un peu de chance aussi. Quand on touche le poteau, qu’on a des grosses actions, il faut aussi avoir de la chance le jour J pour réussir.

 

Vous vous attendiez à avoir un tel ascendant sur la rencontre face à une équipe qui joue le podium?

Bien sûr, car aujourd’hui on est dans la même situation que le Paris FC. On a des joueuses qui sont là pour jouer juste au football, on met tout en place à l’entraînement pour être dans les mêmes conditions de travail. Donc aujourd’hui, on n’a rien à envier à ces clubs-là. On est sur le même pied d’égalité.

 

Soyaux continue de faire du surplace en 2019 avec toujours aucune victoire en Championnat. Comment vous analysez justement cette année 2019 ?

On aurait pu prendre plus de points, mais on ne va pas se plaindre. On aurait aussi pu perdre des points cruciaux, comme une défaite à Rodez qui aurait été catastrophique. Au final, on a su faire le travail sans aller chercher le petit bonus. Maintenant, sur la fin de saison, il va falloir être capables d’aller chercher ce petit bonus et ce cran au-dessus pour se sécuriser. Mais on reste dans ce qu’on avait prévu, il n’y a pas de soucis à se faire.

 

Le fait que le petit matelas sur la zone rouge fonde au fil des semaines (six points d’avance sur le premier non-relégable, Lille) n’apporte-t-il pas un peu de stress sur cette fin de saison ?

Non, on a confiance en nous, on sait de quoi on est capables. Donc il n’y a pas forcément de stress qui s’est installé. Après, on est conscientes du danger, mais il faut surtout regarder ce qu’il y a au-dessus. On n’est pas loin d’accrocher la sixième ou septième place devant nous. Donc on se concentre aussi sur cela.

 

Quel bilan tirez-vous de la saison de Soyaux jusqu’à présent ?

On a su faire les performances sur les matchs clés. Maintenant, pour aller chercher un peu plus haut, il faut qu’on soit capables sur des matchs comme celui du Paris FC d’aller décrocher des victoires. Mais c’est de bon augure pour la suite. Au fil de la saison, on construit des bases de plus en plus solides. On se met de moins en moins en danger, on arrive à créer plus de jeu au fur et à mesure. C’est bon à prendre pour la saison prochaine, sachant qu’on construit un projet sur le long terme.

 

À titre personnel, comment vivez-vous votre saison et quel bilan en faites-vous ?

En début de saison, j’étais venue en tant que jeune pour intégrer le groupe, pour me développer par rapport aux entraînements seniors, avec des joueuses de qualité autour. Je savais que ça serait compliqué en début de saison et qu’il allait falloir prouver au Coach sur le peu de temps de jeu que j’avais. Au fil de la saison, je suis satisfaite de mes performances. Je continue de travailler à l’entraînement pour montrer que je peux m’installer et gagner une place de titulaire, pourquoi pas ?

 

Pour revenir un peu plus largement sur Soyaux, le club a annoncé récemment une fusion avec l’Angoulême Charente FC en vue de la saison prochaine. Comment réagissez-vous à cette annonce ?

Ce n’est que du positif. Cette fusion nous permettra d’avoir plus de moyens, des infrastructures de plus grande qualité. Cela montre que le club veut aller de l’avant, chercher encore un peu plus loin.

 

Beaucoup semblent sceptiques sur ce rapprochement, certains y voyant la fin du dernier bastion du football féminin en France. Quel est votre avis là-dessus ?

Je pense qu’à un moment donné, il faut être capable de tirer un trait sur le passé pour aller de l’avant. Les gens qui sont au club et qui sont accrochés à cette idée du passé, ne vont pas pour autant lâcher avec la fusion. Au contraire. Ils vont voir cela d’un bon œil car cela va permettre de collaborer. Il n’y a pas de soucis par rapport à ça. C’est aussi bien pour les joueuses que pour le club.

 

Pour finir sur les Sélections nationales, le Portugal a décidé de regarder de nouveau du côté de la France en convoquant dernièrement trois joueuses évoluant en D2. L’équipe de France, elle paraît encore loin. Où en êtes-vous personnellement ?

Toujours au même stade, je continue à travailler et je ne me pose pas de questions particulières. On verra ce qui viendra. Malgré que j’aie du temps de jeu, je suis une jeune joueuse. Accrocher l’EDF A, c’est encore loin pour moi.