«La nuit du coup d’état» : Le film de Ginette Lavigne qui raconte l’histoire du 25 Avril 1974 programmé au Consulat portugais de ParisAmin Dernouni·Cultura·23 Maio, 2024 En 2001, Ginette Lavigne réalise le film-documentaire «La nuit du coup d’état» qui relate les évènements du coup d’Etat du 24 avril 1974. La réalisatrice met en scène Otelo Saraiva de Carvalho, le militaire qui a conçu et écrit le plan des opérations. Durant le film, il explique et décrit, 20 ans après, en détail, la technique du coup d’état. «La nuit du coup d’état» sera projeté le 13 juin, à 18h30, au Consulado Général du Portugal à Paris, en présence de la réalisatrice. Un débat s’en suivra, animé par l’universitaire Régis Salado. Pour LusoJornal, Ginette Lavigne explique l’élaboration du film. . Comment c’est passée la création du film avec Otelo Saraiva de Carvalho ? Un jour, nous nous sommes rencontrés. Il m’avait donné son livre «Alvorada em Abril» et, en lisant ce livre, je me suis aperçue qu’il n’avait rien vu de la Révolution. Ce qui m’intéressait, c’était ce qu’on appelle le «hors-champ», cette réalité qui était de la liesse populaire dans les rues de Lisboa au moment du coup d’État du 25 Avril. J’ai proposé à Otelo Saraiva de Carvalho de faire ce film et il a accepté tout de suite. Tous les textes dits par Otelo Saraiva de Carvalho sont issus de son livre. C’est un documentaire qui s’appuie sur des documents, des archives récupérées en grande partie à la RTBF, la télévision belge. La mise en scène est inventée, ça reste une scène de cinéma, mais elle reste inspirée de faits réels comme le fait qu’il soit seul face aux téléphones pour les communications. Le personnage du film est porteur de toute cette histoire, de son souvenir, de son désir. C’était très drôle, parce que je pense qu’il y a eu des moments où on le sent se prendre au jeu dans le film. C’est comme s’il rejouait la chose. Nous l’avons fait jouer en portugais. On parle d’un événement historique qui concerne le Portugal. Si j’avais eu un historien français, si j’avais souhaité filmer un historien parlant autour du 25 Avril, on aurait pu envisager, en effet, qu’il parle dans sa langue, en français. Le film à majoritairement été tourné à Montreuil, et pour les plans extérieurs ont été filmés au Portugal. Pourquoi ce film sur la Révolution des œillets précisément ? On a demandé un jour à Godard pourquoi il faisait du cinéma, et il a dit «pour gagner beaucoup d’argent et rencontrer des belles femmes». J’ai fait ce film parce que ça m’intéresse, parce que c’est important de faire des films, parce que c’est mon métier. Je trouve que la Révolution des œillets était un moment absolument génial à cette époque-là. Parce que c’était dans les années 70, on a pensé qu’il pouvait y avoir une situation très révolutionnaire au Portugal. Et dans les mois qui ont suivi, il y a eu d’autres événements révolutionnaires. À cette époque-là, c’est la plus longue dictature en Europe. Au même moment en Espagne, Franco est en train de mourir, il était sous perfusion. Les Américains étaient en train de perdre la guerre du Vietnam. Il y avait un contexte international qui faisait que c’était le dernier sursaut possible d’une révolution probable. En tout cas, d’une modification du régime. Est-ce que le film est déjà sortie en salle ? Il n’est jamais passé en salle. Au Portugal, il a été présenté, il est souvent passé à la télévision Portugaise, mais il n’est jamais passé à la télévision française. Il circulait beaucoup dans les festivals. Il est passé à la Cinémathèque de Toulouse et il va être présenté au Consulat Général du Portugal à Paris, mais ce n’est pas la première fois qu’il circule dans les médias portugais et ici en France.