Arthur Hanse: Le skieur franco-portugais se sent abandonné par sa Fédération

La saison de ski alpin bat son plein, toutefois l’unique représentant portugais de la discipline, Arthur Hanse, ne participe à aucune course. Le franco-portugais qui vit en région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de se livrer au LusoJornal.

Le skieur qui a participé à deux Jeux Olympiques d’Hiver, en 2014 et 2018, est dans une impasse. Sans moyens financiers pour continuer à participer aux épreuves internationales, il doit surtout faire face aux dépenses réalisées l’année dernière lors des compétitions de ski. Aujourd’hui sa carrière est entre parenthèses.

 

Comment se passe cette saison? Où en êtes-vous?

La saison 2019 pour moi est très difficile… A cause d’un manque de budget, je dois travailler à temps plein pour rembourser la saison précédente et je manque donc de ski et d’entraînement pour être compétitif! Je suis un peu frustré car c’est une année avec un événement important: les Championnats du monde. Ainsi depuis le mois de décembre avec le rythme de mes études, de mon travail d’entraîneur au ski club des Gets – station où j’habite – je ne peux pas m’entrainer.

 

Comment vous vous sentez?

Eh bien, je ne me sens pas bien, je ne me sens pas à ma place et j’aurais voulu être un peu plus soutenu par ma Fédération. J’ai eu du soutien de la part mon Directeur technique, Sérgio Figueiredo, mais mon Président a clairement la tête tournée ailleurs. Nous étions sur une bonne dynamique après les Jeux Olympiques qui se sont déroulés en Corée du Sud, mais là, je suis arrivé à un point de non-retour…

 

Vous n’avez donc pas pu préparer cette saison?

Clairement il n’y a pas eu de préparation à proprement parler, car je n’ai pas de budget… L’année dernière j’ai dû faire un prêt pour financer ma saison car je dois avancer les frais, et deux bourses doivent venir m’aider à rembourser les frais d’entraînement, mais je n’en ai reçu qu’une seule! Donc aujourd’hui je travaille pour rembourser ma saison passée!

 

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontré?

Je rencontre des difficultés avec ma Fédération qui fait un boulot de dingue mais qui s’éparpille dans plusieurs disciplines au risque de délaisser celle qui l’a fait briller. Tous les membres travaillent beaucoup pour développer les sports d’hiver et je trouve ça fantastique, ce sont des passionnés et je les respecte. Cependant, il ne faut pas oublier les autres composantes de la Fédération! Le ski alpin représente le sport avec le plus de licenciés et le plus de résultat, mais le curling semble devenir bien plus important aux yeux de mon Président. Alors, bien sûr, cette politique de développement ne me regarde pas, mais je trouve ça dommage. Dommage d’abandonner certains athlètes. J’ai l’impression que depuis mon résultat historique – 38ème aux Jeux Olympiques d’hiver en slalom -, on m’abandonne. C’est vraiment mon sentiment. On repart sur un cycle de préparation des Jeux Olympiques et je n’ai pas d’objectifs, pas de budget, aucune nouvelle de ma Fédération. Comment voulez-vous bien travailler?

 

Quels sont vos objectifs aujourd’hui?

Mes objectifs? Survivre, je dois payer mes études, payer ma saison passée car la Fédération m’avait prévu une bourse mais je n’ai rien reçu. La seule aide que j’ai eu, et que je remercie, est l’aide du Comité international Olympique et du Comité Olympique Portugais. Mon Président du COP, est un grand monsieur, que je respecte beaucoup et qui donne beaucoup pour ses athlètes. Aujourd’hui je ne suis rien sans cette entité. Le Comité Olympique Portugais et mon Directeur technique, Sérgio Figueiredo. Alors, je ne les oublie pas, je pense régulièrement à eux et ils me donnent la motivation de me battre, mais sans cap, sans direction, il est difficile de se battre. Le ski alpin est un sport onéreux et j’attends que mon Président me donne son cap, ses motivations… Pour l’instant je note un climat très tendu entre lui et moi et ça m’attriste de voir cela, car en Corée, il aimait surfer sur ma vague! Enfin, une fois que tout sera remboursé, je ferai un point, mais pour l’instant je ne peux pas m’entraîner et donc je ne peux pas courir…

 

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LusoJornal