Home Associações Assemblée Générale et Rencontre nationale de la CCPF : un souffle nouveau du mouvement associatif portugais et lusophone de France_LusoJornal·22 Outubro, 2025Associações La Coordination des Collectivités Portugaises de France (CCPF) a tenu son Assemblée Générale et sa Rencontre Nationale le samedi 18 octobre, dès 9h30 à la Maison du Portugal André de Gouveia, dans la Cité universitaire internationale de Paris. Cette rencontre a été subventionnée par la Direction Générale des Affaires Consulaires et des Communautés Portugaises (DGACCP). Dans la matinée, les leaders de plusieurs associations importantes dont le siège est en Ile-de-France ou en Région, dont le Grand-Est et le Sud-Ouest ont débattu de l’avenir de la CCPF et de son rôle pivot. Comme la bonne pratique l’impose, il a été question de présenter le rapport d’activité de 2024 comme l’état des comptes, en toute transparence. Le programme riche de l’année 2026 a été abordé avec la conviction que la citoyenneté continue de trouver un espace idéal au sein des associations, de s’y exprimer et d’y assurer un vivre ensemble qui dépasse même le cadre associatif ensuite, notamment pour les générations de descendants. Dans l’après-midi, dès 14h00, dans le cadre de cette Rencontre Nationale, une Table Ronde, sur le thème de la «Vie associative et Citoyenneté» a permis de parfaire les intuitions de la matinée sur le devenir du monde associatif portugais et lusophone de France. En effet, malgré les doutes et les difficultés des années post-Covid qui ont contraint un certain nombre d’associations à mettre la clé sous la porte partout en France, les associations se réinventent doucement. La qualité des échanges a mis en exergue de nombreuses initiatives proposées par une nouvelle génération porteuse de projets solidaires ouverts à toute la Cité comme ce mois-ci liés à des évènements d’Octobre Rose. «La CCPF joue un rôle important en représentant, fédérant et soutenant les associations portugaises à travers toute la France. Elle œuvre pour la valorisation de la culture portugaise, le renforcement des liens entre les collectivités et le développement de projets communs qui font rayonner notre communauté» dit une note de cette structure Présidée par Marie-Hélène Euvrard, une Présidente qui ne ménage pas ses efforts pour poursuivre cette mission exigeante en s’entourant de la seconde génération désormais pleinement investie avec Bruno, Isabel, Mathias… Il convient de citer quelques associations qui grandissent en activités et en avenir prometteur, qui honorent le nom du Portugal et de son histoire, de Paris et sa région, mais aussi de la France entière connues ou moins connues : l’association de Sèvres (Marisa Marques), organisatrice de rencontres de femmes, l’association d’Ivry-sur-Seine (Bruno de Araújo), qui informe sur les droits à la retraite à l’initiative du Consulat Général du Portugal à Paris, avec le Conseiller des Affaires sociales Pedro Vasco Pacheco, avec aussi la projection de films portugais, Fernando Filipe de l’Association de Champigny qui nous a partagé tout leur dynamisme (actions solidaires, fêtes…), Nathalie de Oliveira nous a fait part aussi des initiatives de Châlons-en-Champagne (David Barbosa), Mardeuil (Alexis Pimenta), Rombas (Estelle da Mota), Uckange (Sandra de Moura) qui réinventent la culture populaire et enseignent le portugais avec des outils didactiques fabriqués par eux-mêmes, et Sol du Portugal de Pessac (33) (Isabel Pereira Vincent) avec l’organisation de marches solidaires et des actions d’éducation populaire qui font cruellement défaut partout pour redonner sens et réalité au vivre ensemble français, sans oublier Cap Magellan qui accompagne les jeunes notamment pour les études et bien sûr les campagnes de sécurité. Nathalie de Oliveira, ancienne Députée des Portugais de l’Europe, d’abord responsable associative est venue représenter les associations du Grand-Est. Elle a pu témoigner d’un renouvellement générationnel dans le leadership qui se fait dans le Grand-Est comme ailleurs. Elle a cité de nombreuses activités qui se diversifient partout et qui offre à la Communauté portugaise comme à tout public des moments de convivialité et fraternité renouvelés. Cela passe par les traditions culturelles populaires liées au folklore, à des initiatives propres pour enseigner la langue portugaise, le théâtre, le chant, la danse et d’autres expressions des Arts vivants. Au-delà des Rusgas qui se démultiplient partout, réunissant toutes les générations, la dimension des fêtes organisées, la capacité de se réinventer, sans craindre de frapper à la porte des Mairies ou d’autres partenaires publics comme privés pour offrir des activités nouvelles à toutes et tous sont à saluer. En rien l’engagement dans la vie associative est simple. Si les vocations se font rares, le mouvement associatif portugais de France est en pleine transformation et régénération. Le Député actuellement en mandat, Carlos Gonçalves, a participé au débat «les associations actrices dans la cité» et a fait preuve de lucidité sur les difficultés tenaces du monde associatif notamment sa lente disparition à travers le monde entier. Les questions de l’enseignement du portugais, de l’enjeu des missions de l’Institut Camões, de la participation civique et politique, méritent des décisions jamais prises jusqu’à ce jour. Il dit se battre en ce sens, en particulier, sur le régime juridique de l’enseignement de la langue portugaise à l’étranger complètement d’actualité. L’enseignement de la langue portugaise reste la grande préoccupation des associations portugaises et lusophones de France. Une deuxième table ronde s’est concentrée sur l’élection présidentielle du 18 janvier 2026. Le débat a porté sur la difficulté de n’avoir le droit de voter qu’à l’urne (physiquement) pour le futur Président de la République. Contrairement au vote lors des élections législatives où le vote par correspondance est un droit. L’importance d’informer les citoyens de ce fait est crucial, car il faudra se déplacer et pour celles et ceux qui vivent loin des Consulats où les urnes les attendent va constituer un motif sérieux d’abstention. Dans le monde, certaines personnes sont censées prendre un avion pour pouvoir voter… En France, il s’agit parfois de centaines de kilomètres. Les participants comme les orateurs (Cristina Semblano, António Oliveira, Nathalie de Oliveira) ont défendu l’urgence de l’harmonisation des modalités du droit de vote pour les ressortissants portugais d’Europe et du monde dont le droit de vote électronique tel qu’il est en vigueur pour les Français de l’étranger. Mariana Portugal, jeune et talentueuse fadiste à peine âgée de 12 ans est venue interpréter quelques classiques du fado pour dire à quel point elle est heureuse d’être née portugaise en France et de continuer à l’être ! Pour clôturer cette longue journée de travail, vers 18h00, la Présidente Marie Hélène Euvrard a remercié la présence des dirigeants associatifs à cette Assemblée Générale «essentielle pour faire entendre la voix des associations et pour partager expériences et projets divers, contribuer à définir les orientations et projets de la CCPF pour l’année à venir, participer activement au renforcement du réseau associatif portugais en France, mais aussi à favoriser des échanges constructifs et des partenariats nouveaux entre de nombreuses associations qui font des choses extraordinairement qualitatives sans se connaître»! «Ensemble, nous pouvons continuer à faire vivre et évoluer les valeurs et traditions qui nous rassemblent tout en développant de nouvelles initiatives pour nos communautés» assure Marie-Hélène Euvrard, qui rappelle aussi que le montant de la cotisation annuelle est modeste (30 euros par association). La CCPF assure qu’elle reste «à l’écoute» de toutes les associations portugaises et lusophones de France «car ensemble, nous allons toujours plus loin». «Un souffle nouveau œuvre parmi les associations historiques portugaises et lusophones de France, d’autres naissent guidées par de beaux projets inédits. Le temps est venu de nous rejoindre !» écrit la Direction de la CCPF.