Carlos Neto s’en est allé, le Fado parisien en deuil

C’est avec peine et émotion que nous avons appris le décès de Carlos Neto, qui fut une figure du fado en France depuis son arrivée dans ce pays en 1995. Nous le savions atteint d’une grave maladie depuis de longs mois, contre laquelle il lutta avec courage, tenant jusqu’à l’orée de l’été dernier son rôle de fadiste et animateur des soirées de fado du restaurant Casa Saudade à Versailles. Le lieu où il commença la partie française de sa carrière (avec un contrat de 15 jours!).

Carlos Neto fut l’un des rares en France à tenter de fonder un groupe de fado (“Tudo isto existe, tudo isto é fado”), et le seul à le maintenir dans la durée, de 1996 à 2015, avec notamment le guitariste José Rodrigues, pilier permanent du groupe, et qui continue à participer aux soirées fado de Casa Saudade. On y vit passer les chanteuses Júlia Silva, Susana Lopes, Luísa Reis et dans les derniers temps la jeune et talentueuse Lúcia Araújo.

Avant sa vie en France, Carlos Neto avait commencé sa carrière professionnelle en 1975 à Lisboa, d’abord à Cascais, où il fut, entre autres lieux, Directeur artistique du Kopus Bar, aujourd’hui disparu, et où il accueillit quelques figures du fado de l’époque (Lenita Gentil, Anita Guerreiro, João Casanova,…), puis dans diverses maisons de fado de la capitale. Ce lisboète de naissance était un représentant du fado traditionnel, castiço, dont il fut un ambassadeur généreux.

La dégradation de son état de santé le conduisit à décider, voici quelques mois, de revenir au Portugal y vivre ce qui seront ses derniers instants, affrontant jusqu’au bout avec courage et lucidité la maladie.

Il nous laisse le souvenir d’un artiste sincère, d’un homme affable, intarissable dans il s’agissait de parler de fado. Il nous manque déjà.

LusoJornal s’associe à la peine de sa famille et de ses amis dans ce moment difficile.

 

 

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