LusoJornal / LSG Home Cultura Carte Postale du Portugal: Linda de Suza, Mara Pedro et Pedro Alves ont chanté et enchanté LilleAntónio Marrucho·8 Janeiro, 2020Cultura Il fut beau, il fut émouvant, il laissera des souvenirs, le spectacle «Carte Postale du Portugal» avec Linda de Suza, Mara Pedro et Pedro Alves, de ce samedi 4 janvier 2020, au Théâtre Sébastopol de Lille. Lille transmet le relais à Dijon. Allez-y au Zénith de Dijon le 11 janvier. C’est une date qui marquera pour le public présent, mais aussi pour les artistes que vous allez pouvoir voir, écouter et bien plus. Les spectateurs présents à Lille ont vécu un bon moment qui dura plus de deux heures. Exactement cent trente-cinq minutes qui ont passé bien vite. Un spectacle effectivement en forme de carte postale, avec plusieurs photos dans la carte que Pedro Alves et sa compagne Laure Rebois ont voulu nous concocter. Trois artistes, trois personnalités, chacune avec ses qualités d’interprétation et sa sensibilité. Il y a eu des images qui ont marqué et qui resteront gravées dans les mémoires. Les spectateurs sont rentrés dans la mythique salle lilloise au son de la musique populaire et des danses du Groupe Ethnographique du Minho Aves de Tourcoing. Le voyage débute sur l’avant-scène avec une chanson interprétée par l’un des musiciens du groupe qui ira accompagner le trio de vedettes de la soirée. Daniel Fernandez, évoque en chanson, ceux qui partent, ceux qui arrivent en France au début de l’immigration ibérique, à la fin des années 1950. Avant que le rideau se lève, Bruno Cavaco, Consul Honoraire du Portugal dans les Hauts de France, se réjouit du combien il est ravi de pouvoir accueillir dans le Théâtre Sébastopol, le spectacle «Carte Postale du Portugal». Il était content de constater à quel point le Portugal est devenu un pays d’accueil, un pays primé, une destination privilégiée pour le tourisme de masse et un lieu de villégiature pour des retraités français. Bruno Cavaco a, par ailleurs, évoqué et rappelé que la région du Nord Pas de Calais a accueilli les premiers émigrés portugais à fin de la 1re Guerre mondiale, un certain nombre de soldats portugais sont restés dans la région après la fin du conflit. D’autres émigrés sont arrivés en 1919 et en 1920 pour aider à reconstruction les villes et villages détruits, à l’image de Lens et Arras. Le 17 octobre 2020 marque également le centenaire de la décoration de la ville de Lille par le Portugal. La famille reste un des piliers du peuple portugais. La preuve? Dès le lever de rideau, Pedro Alves dédie le spectacle de Lille à son père, le samedi 4 janvier étant sa date d’anniversaire. Le voyage, la carte postale du Portugal, continue avec des chansons interprétées par Pedro Alves. Celui-ci nous rappera qu’à l’image de la chanson «Comme d’habitude» que les Américains pensent avoir été les premiers à la chanter, en France, il y a quelques succès, qui en réalité ont d’abord été interprétés par des chanteurs lusitaniens. La fadiste, née et venue du Portugal, Mara Pedro, de toute rouge vêtue, nous chante le Portugal en lui demandant de venir avec elle. Mara Pedro sollicite le public, qui l’accompagne en tapant dans les mains. Venue de Viseu, par l’accueil que le public lui a réservé, elle se dit «se sentir à la maison». Sur scène, les 6 musiciens qui accompagnent Mara, Pedro et Linda s’adaptent à la demande des chanteurs et à réceptivité du public. Mara Pedro, a à peine 21 ans et déjà 10 ans de carrière, avec plusieurs albums édités. Elle a une voix sublime et limpide. Quel talent! C’est une grande fadiste, elle collectionne les prix et, nous en sommes sûrs, elle continuera à grandir. On l’appelle «la Princesse du fado». L’amour se traduit en chanson, l’amour de la mère. Les émotions continuent avec une chanson de Piaf chantée en portugais par Pedro Alves. En guise de préparation pour accueillir «la Dame», Pedro Alves rappelle au combien le thème de l’immigration reste d’actualité et se demande s’il y a quelqu’un en France qui ne connaisse pas un Portugais, qui ne fréquente pas un Portugais… 40, 50 ans se sont écoulés. Linda de Suza s’avance, on la sent fragile, le public redouble d’applaudissements pour l’accueillir, on sent que l’émotion monte d’un cran. Le public retient son souffle, il en donne à Linda de Suza et la magie s’opère… 41 ans de chansons, 41 ans d’amour, se traduisent dans quelques-uns des succès de Linda de Suza. Les spectateurs sentent la gorge qui se noue, le visage s’humidifie. Linda de Suza chante, chante… l’Étrangère, Um Português, Tiro Liro, O Malhão Malhão, Marinheiro… Le public chante aussi. Le public répond à la sollicitation de Linda de Suza, se lève, quelques-uns dansent, des chansons se prolongent… o Malhão Malhão… Tiro Liro Liro… Le public sent qu’il vit un moment rare, unique. Linda de Suza se demande, demande au public, si elle a vieilli, elle nous parle de Vasco de Gama et remercie Pedro Alves de l’idée magnifique qu’il a eu de l’inviter. Linda de Suza se dit, nous dit, que la relève est assurée. Elle esquisse quelques pas de danse, se sent bien sur scène et prolonge avec une deuxième fois «Ó Malhão Malhão». Mara Pedro chante avec Pedro Alves une chanson écrite par ce dernier, des jeunes enfants improvisent et dansent sur scène, alors que des membres du groupe folklorique dansent dans l’allée centrale. Le Malhão Malhão, de forme humoristique, est chanté par Pedro Alves, s’ensuit «Eu vou, eu vou, lá p’rá terra da Maria». Les artistes et les musiciens se font applaudir par un public débout. Des spectateurs ravis, qui auront le plaisir, pour beaucoup d’entre eux, de faire des photos avec les artistes ou de faire signer des autographes. Des artistes sûrement ravis, fatigués, mais qui se sont montrés très disponibles. À Dijon de revivre cette même belle expérience. Dijon qui a accueilli la famille de Pedro Alves, Dijon qui se rappelle qu’à l’époque, le grand-père de Pedro Alves chantait lui aussi. «Carte Postale du Portugal» est un cadeau sans prix avec Linda de Suza, dans le spectacle écrit et produit par Pedro Alves. C’est également un joli moment de partage… le partage, «une des forces de l’être humain» comme le dit si bien Pedro Alves. [pro_ad_display_adzone id=”37509″]