Christophe Sougey de Funès (Les Républicains) se présente pour la 5ᵉ circonscription des Français de l’étrangerEmanuel Guedes·Política·13 Setembro, 2025 Pour l’élection du député de la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger (qui regroupe le Portugal, l’Espagne, Andorre et Monaco), 16 candidats sont en lice. Le premier tour aura lieu le 28 septembre 2025 et le second tour, le 12 octobre. Cette nouvelle élection intervient après l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection de Stéphane Vojetta, en raison d’irrégularités dans ses comptes de campagne. C’est dans ce contexte que Christophe Sougey De Funès présente son parcours, son engagement politique, ses priorités pour la circonscription et ses attentes pour ce scrutin au LusoJornal. . Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je suis installé en Espagne depuis 38 ans, où j’ai développé l’intégralité de ma carrière professionnelle sur la péninsule ibérique. Mon installation initiale a eu lieu à la suite d’un échange universitaire, au cours duquel j’ai rencontré ma première épouse. Ensemble, nous avons eu deux enfants franco-espagnols, puis un troisième enfant, également franco-espagnol, est né plus tard. Au fil des années, j’ai d’abord exercé en tant que chef d’entreprise. Par la suite, je me suis rapproché de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Madrid, dont j’ai été successivement membre, membre du Conseil d’administration, Vice-président, puis Délégué en Andalousie occidentale, à mon installation dans la région fin 2016. Dans ce cadre, je me suis chargé de l’ensemble des échanges économiques de la CCI pour les provinces de Séville, Cordoue, Huelva et Cadix. C’est également à cette époque que j’ai rencontré le dernier Consul général en poste à Séville, chargé de la fermeture d’un Consulat général ouvert depuis près de 100 ans. À l’issue de cette fermeture, décidée par le Ministère, j’ai été nommé Consul honoraire, fonction que j’ai exercée de 2019 à 2024. J’y ai assuré le suivi des besoins des Français sur la partie consulaire, tout en participant aux activités de représentation dans les domaines culturel, militaire, universitaire, ainsi que dans les relations avec les organismes et institutions locales, régionales et nationales implantés en Andalousie. C’est un long parcours qui m’a permis d’acquérir une solide expérience en tant qu’entrepreneur, mais aussi dans des fonctions institutionnelles directement liées aux besoins des Français, qu’ils soient résidents ou touristes de passage. . Quel est le nom de votre suppléant et quel est son parcours? Mon suppléant a un parcours très similaire au mien : il s’est installé au Portugal à l’issue de son VIE (volontariat international en entreprise) il y a plus de 30 ans. Il s’agit de Laurent Goater, actuellement Président du Conseil consulaire au Portugal. Élu par les Français résidant au Portugal en tant que Conseiller consulaire, il a ensuite été choisi par l’ensemble des Conseillers pour occuper la présidence du Conseil. À ce titre, il est l’interlocuteur principal des administrations, qu’il s’agisse de l’Ambassade ou du Consulat, pour toutes les affaires concernant les Français installés au Portugal. C’est donc une personne qui connaît parfaitement les problématiques des Français résidents au Portugal, mais aussi l’ensemble des acteurs et décideurs politiques, tant à Lisboa que dans les régions comme l’Algarve ou le nord du pays, autour de Porto, où vivent de nombreux Français. . Avez-vous un lien avec le Portugal ? Depuis mon engagement à la Chambre de commerce, j’ai développé de nombreux liens à travers l’ensemble de la péninsule ibérique, notamment avec le Portugal, mais aussi avec d’autres régions comme Barcelone ou encore les zones insulaires. Par ailleurs, en tant que Conseiller du commerce extérieur de la France, j’ai eu de nombreux contacts avec les grands exportateurs français ou à intérêt français implantés au Portugal. Nous formons un tandem très complémentaire avec Laurent Goater. Nous partageons surtout la même volonté : faciliter le parcours des chefs d’entreprise, des entrepreneurs et des auto-entrepreneurs qui souhaitent s’installer au Portugal et y développer une activité rentable. . Sous quelle étiquette vous présentez-vous à cette élection et bénéficiez-vous d’un soutien particulier ? Je me présente sous l’étiquette Les Républicains (LR), avec le soutien de Bruno Retailleau, ainsi que de l’ensemble des chargés de mission LR dans les quatre pays de la circonscription, de nos Sénateurs et des cadres dirigeants de notre parti. L’objectif est, avec un Député supplémentaire, de renforcer l’appui aux programmes et aux plans d’action de Bruno Retailleau et des Républicains. . Quelle est votre réaction à la décision du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection de Stéphane Vojetta suite à des irrégularités dans ses comptes de campagne ? Je n’ai pas trop d’opinion. On ne peut que respecter la décision du Conseil constitutionnel. Stéphane Jovetta a certainement eu l’opportunité d’expliquer ses choix qui l’ont poussé à commettre, d’après ce qu’il explique, ce qui a été considéré comme étant des irrégularités graves. Force est de constater que nul n’est au-dessus de la Loi et que le Constitutionnel a tranché et aujourd’hui Stéphane Jovetta n’est pas éligible. Donc, il est en dehors de ces scrutins actuellement. . Quelles sont vos priorités et les idées principales que vous souhaitez défendre pour les Français de la 5ᵉ circonscription de l’étranger ? Durant cette période, ma mission en tant que Consul honoraire a suivi l’habitude qui s’était installée, tant pour les Français résidents que pour les Français de passage ou les autorités locales, de s’adresser à nous. Il y a eu, et j’ai eu, d’énormes volumes de travail, avec plus de 103.000 actions consulaires, plus de 1.100 urgences à traiter, et plus de 6.000 démarches réalisées, incluant des scrutins et des Commissions de bourses. Il est vrai que l’on ne peut que reconnaître que j’ai une légitimité à proposer des actions sur la base de mon vécu, et c’est sur cette base que je souhaite axer mes premiers actes. D’ailleurs, nous avons réalisé des enquêtes approfondies auprès des Français résidant à l’étranger dans la circonscription, couvrant les quatre pays. Il est vrai que la partie de la vie en Espagne, la défense des intérêts et des droits de nos compatriotes, le soutien aux entrepreneurs et la promotion des liens avec le pays d’origine depuis le pays de résidence, sont des besoins qui passent largement avant la partie politique. C’est pourquoi il est important d’avoir un candidat, un député, qui réside dans la circonscription, la connaisse bien et ait une légitimité à parler. Cette légitimité s’appuie aussi sur une sensation de frustration et d’impuissance que j’ai pu observer et vivre dans de nombreux cas, alors que les Consulats généraux ne pouvaient pas, ou ne nous donnaient pas les moyens nécessaires, alors que nous, Consulats honoraires, étions les principaux relais ou les premiers relais des Français dans le besoin lorsqu’une demande d’intervention se présentait. Prenez par exemple les Açores ou Madère, où environ 300.000 Français touristes viennent chaque année – soit l’équivalent de la ville de Bordeaux, Montpellier ou Strasbourg. Beaucoup de choses peuvent arriver à ces personnes – problèmes de santé, agressions, vols… – et donc le Consul honoraire reste le principal interlocuteur. En revanche, nous disposons de moyens relativement limités, ce qui constitue un axe important d’action pour les résidents éloignés d’un Consulat général. Ils doivent pouvoir renouveler facilement leur Carte d’identité, ce qui est un droit, et être aidés, notamment les personnes âgées confrontées à la fracture numérique, alors que la plupart des démarches se font désormais en ligne sur les sites des organismes publics. D’importants sujets concernent également l’inscription des enfants dans les lycées français, notamment pour l’obtention des bourses, où un travail de fond est nécessaire sur les critères d’exclusion, parfois discriminants et inadaptés à la réalité des résidents, qu’ils soient de longue date ou récents. Nous avons aussi des sujets spécifiques dans chacun des pays, comme l’accès aux soins, ou la reconnaissance de certains diplômes, souvent très difficiles et longs à obtenir selon les administrations locales, comme en Espagne. Ce sont tous ces sujets que je souhaite traiter. Un point crucial est la diplomatie parlementaire, qui permet à un parlementaire d’accéder directement aux décideurs politiques locaux – portugais ou espagnols – et qui puissent faire valoir et exposer la situation de nos ressortissants et demander des ajustements ou des gestes particuliers. Il y a un programme qui touche de nombreux domaines : la défense, l’écologie, l’accès à l’emploi pour les jeunes, la possibilité pour les seniors de continuer certaines activités professionnelles après la retraite, l’accélération de projets de loi votés au Sénat mais bloqués par la Macronie actuellement et qui seraient très utiles en cas de catastrophes naturelles (comme les incendies dans le nord du Portugal ou la Dana en Espagne, qui ont dévasté des propriétés et des commerces de Français). Il inclut aussi des mesures sur le droit des Français à conserver une résidence d’attache en France, avec des bénéfices fiscaux similaires à ceux de la résidence principale. Nous présenterons toute une panoplie d’actions aux électeurs dès qu’elle sera publique, après la fermeture de la présentation des Professions de foi au Ministère des Affaires étrangères. Ce plan complet se base sur mon expérience, ma légitimité à proposer des actions, et sur la lutte contre l’impuissance et la frustration que rencontrent malheureusement nos compatriotes dans leurs interactions avec nos administrations. . En quelques mots, pouvez-vous nous donner votre opinion sur la situation politique en France ? La situation est très compliquée, on encaisse un euro, on en dépense 1,5. On dépense 50% de plus que ce qu’on reçoit, donc il y a une dette qui se crée et qui se vante tous les jours. On a une très grande sensation d’insécurité, on a besoin de revenir à des valeurs traditionnelles, de respect du travail, de respect de la méritocratie, de respect des personnes qui travaillent, des gens honnêtes, de cesser de voir des agressions sur des mineurs, sur des aînés, sur des enseignants, sur des médecins, sur des forces de l’ordre. Ce programme est appuyé et défendu par Bruno Rotailleau qui est certainement le meilleur Ministre de l’intérieur que la France ait eu depuis de nombreuses années. La situation aujourd’hui est grave et notre parti a décidé de choisir la moins pire des décisions lundi dernier, c’est-à-dire de voter la confiance au Gouvernement pour essayer de maintenir un équilibre qui est quand même très instable dans ce Gouvernement ou ces Gouvernements d’assemblage que l’on vit depuis maintenant plusieurs années.