Christopher Brenier (Parti Libertarien) se présente pour la 5ᵉ circonscription des Français de l’étrangerEmanuel Guedes·Política·25 Setembro, 2025 Élection du Député de la 5ème circonscription des Français de l’étranger (qui regroupe notamment le Portugal, l’Espagne, Andorre et Monaco) : 16 candidats sont en lice pour ce scrutin partiel. Le premier tour aura lieu le 28 septembre et le second tour, le 12 octobre. Cette nouvelle élection intervient après l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection de Stéphane Vojetta, en raison d’irrégularités dans ses comptes de campagne. C’est dans ce contexte que Christopher Brenier présente son parcours, son engagement politique, ses priorités pour la circonscription et ses attentes pour ce scrutin au LusoJornal. . Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? J’ai 34 ans. Je suis marié. Je suis travailleur indépendant. J’ai une assez grande expérience en tant que Français de l’étranger puisque ça fait à peu près 15 ans que je vis à l’étranger. J’ai d’abord passé dix ans en Suisse et depuis bientôt cinq ans, je réside au Portugal. . Quel est le nom de votre suppléant et quel est son parcours ? Mon suppléant, c’est Nicolas Lemel. Il est cadre bancaire en région parisienne, mais il a également une expérience en tant qu’expatrié puisqu’il a vécu pendant plusieurs années au Mexique et il parle couramment espagnol. Lui qui parle couramment espagnol, moi qui vis au Portugal, tous les deux, on a plusieurs années d’expérience derrière nous en tant que Français de l’étranger. Je pense qu’on représente un bon binôme, un bon duo pour représenter les citoyens français de la circonscription. . Quels sont exactement vos liens avec le Portugal ? Oui, j’ai un lien assez fort avec le Portugal puisque je vis sur la Costa de Prata, à peu près à 80 kilomètres au nord de Lisboa, depuis la fin de l’année 2021.J’ai un lien fort avec cette circonscription puisque j’ai eu l’occasion aussi de passer pas mal de temps en Espagne. J’ai eu l’occasion de visiter Andorre et Monaco. Et le Portugal, c’est le pays dans lequel je réside depuis bientôt cinq ans. . Sous quelle forme vous présentez-vous à cette élection et bénéficiez-vous d’un soutien particulier ? Je suis le candidat du Parti Libertarien français pour cette élection. J’étais déjà candidat pour ce parti l’année dernière lors des élections anticipées, toujours dans la 5ème circonscription des Français de l’étranger. Je bénéficie du soutien du Parti Libertarien et des militants qu’on a en France, également dans la circonscription. Sachant qu’on est un petit mouvement politique, on n’a pas la force de frappe des grands partis. Donc, principalement, moi, ma campagne se fait de façon digitale. . Quelle est votre réaction à la décision du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection de Stéphane Vojetta suite à des irrégularités dans ses comptes de campagne ? Je dois dire qu’en tant que candidat, puisque j’ai déjà été l’année dernière, je sais qu’ouvrir un compte bancaire, ça peut être très compliqué. Il y a un autre candidat libertarien qui se présente à ces élections législatives partielles dans la deuxième circonscription de Paris, et lui aussi a rencontré de grosses difficultés pour ouvrir un compte de campagne. Donc, c’est un réel problème, ces ouvertures de compte de campagne. Maintenant, je ne commenterai pas la décision et la punition qu’a reçue Stéphane Vojetta. Je dirais simplement que ce n’est pas un débutant en politique, monsieur Vojetta. Il était déjà Député à l’Assemblée, donc c’est un des sujets dont il aurait pu s’emparer, justement, ce problème d’ouverture de compte de campagne pour les candidats. Et dans les années qu’il a passées à l’Assemblée nationale, il ne l’a pas fait, malheureusement. Je regrette un peu le pourquoi de cette élection. Mais d’un autre côté, je pense que c’est aussi une bonne opportunité pour les citoyens de la circonscription de voter pour quelqu’un de nouveau et d’avoir une alternative qui les représente à l’Assemblée nationale. . Quelles sont vos priorités et les idées principales que vous souhaitez défendre pour les Français de la 5ᵉ circonscription de l’étranger ? Je crois que les défis des Français de l’étranger, et particulièrement de la cinquième circonscription, restent globalement les mêmes depuis des années. Le premier, ce sont les démarches administratives. Annoncer un mariage, renouveler un passeport ou une Carte d’identité… ce sont des procédures qui peuvent vite devenir compliquées. Certes, il y a eu des améliorations ces dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. Pour moi, la clé, c’est de trouver le bon équilibre : d’un côté, pousser davantage la digitalisation, pour que les démarches puissent être faites à distance ; de l’autre, maintenir une présence humaine pour celles et ceux qui ne sont pas à l’aise avec le numérique. Moi-même, en me mariant récemment, j’ai dû affronter cette réalité : accumulation de papiers, courriers à demander en France, envois postaux… Alors qu’aujourd’hui, on peut ouvrir un compte en banque depuis son téléphone en quelques minutes avec une simple photo de sa carte d’identité ! C’est un décalage énorme : l’Administration française a pris beaucoup de retard en matière de digitalisation, et tous les Français de l’étranger le constatent. Je pense donc qu’il faut rendre les démarches plus simples, plus souples et plus rapides en ligne. Et, en parallèle, réorienter une partie du personnel administratif vers l’accompagnement humain. Autrement dit : faciliter au maximum la vie de ceux qui peuvent faire leurs démarches seuls, et réserver un vrai soutien de proximité pour ceux qui en ont besoin. D’autant que beaucoup de postes consulaires ont fermé ces dernières années : pourquoi ne pas imaginer des permanences régulières, justement pour accompagner ces démarches ? Cela permettrait de réduire le stress et la paperasse pour tous. Le deuxième grand sujet, c’est évidemment la fiscalité. La fiscalité française est déjà complexe pour les résidents, mais pour les Français de l’étranger qui gardent des biens ou des actifs en France, c’est encore plus compliqué. Or, l’un des engagements du Parti Libertarien, c’est précisément de simplifier et d’alléger la fiscalité. Je pense que c’est une priorité que nous devons porter haut et fort. Enfin, le troisième point, c’est la question du retour en France. Beaucoup de Français qui décident de rentrer se retrouvent confrontés à une administration lourde et parfois décourageante. Là encore, il faut fluidifier les procédures, simplifier l’accueil et permettre à ceux qui rentrent de se réinstaller dans de bonnes conditions, sans se sentir étouffés par les formalités. . En quelques mots, pouvez-vous nous donner votre opinion sur la situation politique en France ? Écoutez, je pense que ce n’est pas faire preuve de catastrophisme que de dire que la France est dans une très mauvaise posture. On a un pays qui traverse actuellement une crise financière. On parle beaucoup de la question du budget, de la question de la dette, du déficit. Mais en plus de ça, on a aussi une crise économique avec des entreprises qui ferment tous les jours. On a une crise migratoire. On a une crise au niveau de la santé, de la sécurité. On a vraiment une situation avec des indicateurs qui se dégradent. Et malheureusement, que ce soit par manque de courage ou pour des raisons électoralistes, les partis qui sont actuellement représentés à l’Assemblée nationale, ils n’osent pas proposer les mesures nécessaires pour nous sortir de l’ornière. Que ce soit à l’extrême gauche ou à l’extrême droite ou au centre, ils sont tous sur toujours plus de règles, de taxes, plus de normes, plus d’ingérence de l’État dans la vie privée des citoyens. Et en fait, ce sont des recettes qui sont déjà en place depuis 50 ans et qui ont montré leur inefficacité. C’est pour ça que je me présente, c’est pour ça que je suis engagé auprès du Parti Libertarien, parce que c’est vraiment un parti qui souhaite défendre un modèle complètement différent, qui soit basé non plus sur le tout de l’État, mais sur la liberté individuelle, sur la propriété privée, sur le marché libre et sur la société civile. Voilà, l’objectif étant de recentrer l’État sur ses fonctions régaliennes. Et pour le reste, il faut faire confiance à la société civile.