Créée par Marion Carneiro: «My Name Is Bond», une entreprise travaillant dans l’ombre

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Dans le cadre du programme de LusoJornal «Mulheres de Negócios», en collaboration avec le mouvement «Mulheres de Negócios PT», Sylvie das Dores a eu l’occasion d’interviewer la cofondatrice et CEO de l’entreprise «My Name is Bond», Marion Carneiro.

Marion Carneiro a fourni des renseignements concernant son entreprise de prospection automatique sur les réseaux sociaux, créée en 2020, les services qu’elle propose, ainsi que ses opinions sur la parité homme-femme en acceptant de répondre à plusieurs questions.
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Parlez-vous de vous Marion Carneiro, de votre parcours.

Je suis issue de parents portugais, de Porto et de Braga, je suis née en France et j’ai fait mes études en France. Je suis très axé sur le commerce et la communication et j’ai beaucoup voyagé, je suis parti vivre en Espagne où j’ai pu apprendre l’espagnol, qui ressemble au portugais, mais je suis aussi partie à Londres et à Dubaï. Je suis ensuite rentré en France pour pouvoir monter mon entreprise, parce que j’avais déjà travaillé dans pas mal de start-ups et c’est un univers qui me plaisait. Je voulais finalement me lancer et avoir mes propres responsabilités et c’est pour ça qu’en 2020, j’ai monté «My Name Is Bond» avec des amis. C’est une agence qui aide ses clients à les automatiser sur les réseaux sociaux.

Pourriez-vous nous parler un peu plus de «My Name Is Bond»? Le nom est très original, pourquoi ce choix?

Tout simplement parce que nous permettons à nos clients de travailler pour eux pendant qu’ils font autre chose. Dans la manière de faire, personne ne sait que l’on travaille pour nos clients, c’est un peu quelque chose de secret. Aujourd’hui on croit très fort au «branding», c’est-à-dire toute l’image qu’on va avoir. C’est quelque chose qui nous permet d’être vraiment différent des autres marques, des autres entreprises qui existent, on a voulu justement une image forte qui parle aux autres et surtout que les gens se souviennent de nous, de dire qu’on opère de manière un peu secrète. Et de là, nous est venu l’univers des agents secrets et donc nous avons pensé au film «James Bond» et donc est venu «My Name Is Bond». Nous sommes assez fiers de ce nom parce qu’on sait que c’est un nom qui parle à toutes les générations étant donné que nous travaillons avec des personnes d’âges complètement différents.

Quel serait l’avantage de contacter votre agence en tant que client?

Nous sommes une agence d’automatisation, spécialisée sur les réseaux sociaux, nous allons vous aider à vous développer sur les réseaux sociaux, nous opérons sur LinkedIn, Instagram, Twitter mais aussi sur Tik Tok. En fonction du réseau social sur lequel vous êtes, vos objectifs peuvent être divers et variés. Par exemple, sur LinkedIn, votre objectif peut être de trouver des intervenants entrepreneurs au Portugal. Au lieu de le faire vous-même et de prendre du temps pour rechercher et analyser les profils, envoyer des messages, etc., vous pouvez venir vers nous et nous nous occuperons de votre compte. Pendant ce temps, vous pourrez travailler ou passer du temps avec votre famille. Nous allons contacter les personnes ciblées de manière automatique et expliquer pourquoi vous essayez de rentrer en contact avec eux. En revanche concernant Instagram, Twitter ou Tik Tok, nous avons un mode de fonctionnement qui est un peu différent, puisque ce sont des plateformes où on est plutôt sûr de la recherche de communauté, on va essayer d’aider l’entreprise à mieux se faire connaître sur le réseau.

Comment est venue l’idée d’entreprendre? Vous êtes-vous tout de suite lancée après les études dans l’entrepreneuriat ou vous avez travaillé avant?

Pendant mes études j’ai beaucoup travaillé, notamment en restauration et en boîte de nuit, c’étaient des jobs étudiants, qui me permettaient d’avoir de l’argent de poche et de financer une partie de mes études.

J’ai quand même travaillé pour d’autres entreprises. J’ai la chance d’avoir un meilleur ami qui est entrepreneur depuis longtemps, j’ai toujours su que je voulais entreprendre quelque chose avec lui, mais je voulais d’abord me former un petit peu dans d’autres entreprises. Pendant que je travaillais, en parallèle, j’ai recontacté mon meilleur ami qui s’appelle Maxime, lui demandant que l’on développe un projet ensemble et nous avons commencé à lancer «My Name Is Bond» en 2020. Une fois la machine lancée, j’ai quitté l’entreprise où je travaillais.

Est-ce que ça a été difficile de devenir entrepreneur?

Oui, c’est forcément difficile parce qu’on part quand même dans l’inconnu, le salaire dépend du travail qu’on apporte, mais j’ai pris mes précautions. J’ai attendu que l’entreprise soit bien lancée, pour arrêter mon CDD, mais le PDG voulait absolument trouver quelqu’un pour me remplacer, donc on a eu un pacte où je travaillais quelques jours par semaine pour lui, et c’est ce qui me permettait d’avoir un minimum de salaire tous les mois et en parallèle de pouvoir développer mon agence.

Nous avons développé «My Name Is Bond» en plein confinement, donc c’était une période assez compliquée… Il faut aussi souligner le fait que c’était une aventure entre amis. Je pense qu’il y a une grande différence à se lancer dans l’entrepreneuriat seul. Si on se lance avec des amis, ça nous faisait plaisir.

Qu’est-ce que vous avez éprouvé quand vous vous êtes lancée?

Beaucoup de peur parce que je ne savais pas réellement où on allait, ce qu’on allait créer… Mais aussi beaucoup d’excitation, parce que c’est le fait de créer et se sentir indépendante, je dirais que c’est le côté liberté que j’ai ressenti et qui m’a fait du bien et que j’ai toujours un petit peu cherché.

Quel est le défi le plus difficile que vous avez relevé?

Je dirais qu’à l’heure actuelle et surtout dans le parcours entrepreneurial que j’ai eu, c’est peut-être de prendre la parole, je préférais me cacher derrière la marque, le nom de l’entreprise. Et un jour j’ai décidé de franchir le pas. Et depuis, je ne regrette pas de l’avoir fait.

Est-ce que vous avez une anecdote ou un fait marquant à nous raconter en tant qu’entrepreneur?

Oui, dans notre entreprise nous automatisons notre prospection sur les réseaux sociaux. On avait des robots qui allaient automatiquement contacter des personnes sur LinkedIn pour leur proposer nos services, les robots peuvent contacter aussi bien un stagiaire que des hommes politiques, des PDG de grands groupes français, des gens qui pèsent des milliards et tout cela était fait de manière automatique, ce n’était pas volontaire. Je ne l’aurais jamais fait moi-même, parce que j’aurais eu peur de ce qu’ils allaient penser de nous… Mais mine de rien, ça m’a permis de rentrer en contact avec ces personnes avec qui j’ai échangé, certaines de ces entreprises sont devenues nos clients. Comme quoi tout est possible avec l’automatisation.

Comment définirez-vous l’entreprenariat en une phrase?

Pour moi, c’est savoir prendre des risques, se battre pour un projet et faire potentiellement tout ce qu’on n’aurait jamais imaginé et aller au-delà des barrières, au-delà du possible pour justement réussir à faire de belles choses. Je pense que l’entrepreneuriat est là pour faire changer et bouger les choses.

Quel est le regard que vous portez sur la place en général de la femme dans l’entrepreneuriat en France? Pensez qu’il y a encore des injustices?

Je trouve qu’il n’y a pas suffisamment de femmes qui entreprennent, je pense que, de manière générale, il y a toujours une inégalité entre les hommes et les femmes à ce niveau-là. C’est vrai que pour le coup, moi je suis sur un secteur technologique et c’est un secteur qui est très masculin. L’ensemble de nos concurrents sont des entreprises dirigées par des hommes, ce sont globalement des équipes qui sont à la limite du 100% constitué d’hommes.

Après, je pense aussi qu’il y a des injustices des deux côtés. Laissez-moi vous donner un exemple très concret: aujourd’hui, quand on est dans le secteur de la vente, être une femme est un avantage parce que les gens sont plus réceptifs à ce qu’on va dire, contrairement à un homme où les gens vont être peut-être plus réfractaires. D’un autre côté, il n’y a pas assez de femmes aujourd’hui qui dirigent les projets, je suis assez peinée de voir à quel point il y a encore peu de femmes qui osent prendre la parole sur les réseaux sociaux. Donc, j’espère que c’est quelque chose qui va être amené à évoluer. Aujourd’hui la femme commence à prendre de plus en plus confiance et il faut que plus de femmes prennent davantage la parole, prennent les devants et qu’elles soient leaders dans le monde!

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent entreprendre?

Je dirais de ne pas faire attention aux regards des autres, de ne pas se poser trop de questions. Se lancer et ensuite ajuster les éléments au fur et à mesure. Le plus dur c’est de se lancer. Plus tôt vous le ferez, mieux ça sera.

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Voir l’interview ICI.

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LusoJornal