Danse: Adrien Martins au Théâtre Chaillot et au Théâtre de la Cité Internationale

L’équipe artistique du Centre Chorégraphique National de Rilleux-la-Pape (69), CCNR, dirigée par Yuval Pick, dont fait partie le lusodescendant Adrien Martins, montera sur Paris pour deux spectacles de danse au mois de janvier.

Tout d’abord avec le nouveau spectacle «Acta est fabula» du 9 au 12 janvier au Théâtre Chaillot, puis trois autres pièces déjà connues du public «Playback / Lool / Eddies», du 29 au 30 janvier au Théâtre de la Cité Internationale.

Le parcours chorégraphique dans l’œuvre de Yuval Pick, «Acta est Fabula» permet d’en saisir l’essence: c’est à partir du corps organique des danseurs que se tissent les interactions entre eux. Yuval Pick a voulu transmettre l’idée d’appartenance. «Une appartenance au groupe, à la voix, avec une pratique quotidienne et collective. J’ai souhaité renouer la musique avec la mémoire collective, créer un dialogue entre les mouvements et les sons. Et comment la voix inscrit la singularité de chacun au sein d’un groupe».

Pour Yuval Pick, la danse a toujours été liée aux notions de groupe et d’espace. C’est l’addition des individualités et leur interaction sur le plateau qui donnent naissance à la création. D’où l’intérêt du chorégraphe pour les hymnes, ces chants identitaires entonnés à plusieurs voix qui expriment de façon presque physique le sentiment d’appartenance à un endroit, à une cause ou à un groupe.

De formations et d’origines diverses, ses danseurs transcendent leurs différences et construisent sur scène une partition vocale et chorégraphique commune. La matière sonore, créée par Olivier Renouf, prend sa source dans la mémoire collective de la pop contemporaine. Le chorégraphe et le compositeur remixent les citations de morceaux connus, proposés par les danseurs, tout en structurant la scène par différentes sources de diffusion. La danse s’appuie sur les singularités de chacun et fait peu à peu converger leurs mouvements. Dans cette quête organique, il n’est pas question de s’annihiler mais de s’unir, autour de «ce qui nous fonde et qui nous rassemble».

D’après Adrien Martins il s’agit là d’un spectacle «très innovateur» et «très physique». Le danseur qui a intégré le CCNR en 2015, dit avoir hâte de monter sur les planches. «Cela fait un an que nous sommes dessus et qu’on s’entraîne tous les jours. Le point fort de cette pièce, c’est la possibilité que nous avons, danseurs, de nous exprimer par la voix mais sans forcément dire des mots, mais comment les voix sortent du corps», explique-t-il au LusoJornal.

Le danseur évoque aussi l’idée de l’hymne, de connexion, ou encore de tribu, mais aussi «la séparation, car chaque personne est différente».

C’est en 2005, qu’Adrien Martins commence à se former à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, puis intègre en 2007 le CNSMD de Paris avant de rejoindre le Jeune Ballet en 2010. Il débute sa carrière en 2012 à IT Dansa à Barcelone, il y danse pendant 2 ans avant d’être engagé par le Project Sally à Maastricht.

Fils de Graça dos Santos, metteuse en scène et comédienne, et de Vasco Martins, Adrien Martins avoue être passionné par la danse depuis son enfance.

C’est également dans les pièces «Playback» et «Eddies» que l’on retrouvera Adrien Martins, quelques jours plus tard, dans un autre lieu.

Les quatre danseurs de PlayBach (40 min) sont mis en mouvement par une playlist composée de grands classiques de J.S. Bach. Les corps s’écoutent, se portent, s’accompagnent dans un sentiment de profonde solidarité. Quant à la pièce «Eddies» (25 min), nous invite à un rituel futuriste. La musique y dessine des trajectoires le long desquelles les danseurs entrent en vibration et strient l’espace. Chacune de ces pièces est, de façon singulière, le reflet d’une humanité débordante.

 

Du 9 au 12 janvier

Théâtre National de Chaillot

1 place du Trocadéro

75116 Paris

 

Du 29 au 30 janvier

Théâtre de la Cité Internationale

17 boulevard Jourdan

75014 Paris

 

 

LusoJornal