LusoJornal | António Marrucho

Des associations qui résistent. L’exemple de l’Association Culturelle Lusitanos d’Armentières

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La spécificité de chaque ville française avec une Communauté plus ou moins importante de Portugais, n’a, pour l’instant, pas complètement disparu, la première génération de Portugais y étant encore plus ou moins présente, car peu mobile.

Explication: si vous allez dans une association ou restaurant de Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, dans le Nord, vous vous trouvez plutôt avec des immigrés portugais venus de la région de Guimarães et Porto, si vous allez du côté de Pérenchies, Armentières c’est plutôt des personnes originaires de la Beira Baixa, voir plus spécifiquement de Teixoso, Canhoso et Covilhã.

C’est bien ce constat que nous avons pu faire en visitant ce samedi l’Association Culturelle Lusitanos d’Armentières.

En entrant dans l’association, deux tables étaient occupées. Le jeux? Évidemment la ‘Sueca’… J’étais entre amis, des gens de Canhoso, Teixoso, Terlamonte… des ex-ouvriers du textile de Covilhã venus travailler dans d’autres usines de textile sur Wervicq Sud, Pérenchies, Armentières. Un passé, lui aussi glorieux, presque complètement disparu. Les gens présents dans l’association? Tous la même profession: retraités.

En rentrant dans l’association on sent que le passé a été glorieux: les photos d’équipes de footballeurs en perte de couleur sont sur le mur, les trophées y sont également exposés.

L’association/club fondé par José Lopes, originaire de Covilhã et âgé actuellement de 92 ans, a eu en compétition 3 équipes, deux seniors et une de jeunes. L’équipe A doit probablement détenir un record: elle a monté de division 6 années de suite… heures glorieuses, ils ont même organisé un Tournoi masculin avec un match de démonstration de deux équipes féminines, on était à la fin du siècle passé.

Le football n’est plus pratiqué depuis un peu plus d’une dizaine d’années.

Notons le fait que les locaux – situés au 70 rue Paul Bert, 59280 Armentières – sont propriété de l’association, ils ont même un locataire.

Présidée par Fernando Gonçalves, aidé par le Vice-Président Júlio Martins et ayant comme secrétaire António Lopes, l’association ouvre tant mieux que mal le samedi à partir de 14h00 et le dimanche matin.

À voir le brouillon laissé sur une table de jeux avec les points gagnés et perdus, nombreuses ont été les parties qui se sont passées dans un relatif calme. Vous me direz une «Sueca» sans un mot plus haut qu’un autre c’est pas une «Sueca»!

À la fin, les joueurs se sont déshydratés avec un Porto, Sagres, Sumol ou Mateus, du Made in Portugal. Rendez-vous a été pris pour dimanche matin.

Et oui ces petites associations ont encore leur rôle: celui de permettre la rencontre d’amis, de gens du même village. Jusqu’à quand?

Aux Lusitanos d’Armentières, ils sont trois les mordus à assurer le service. Jusqu’à quand?

Les jeunes sont peu nombreux, les goûts changent, les amusements aussi, le monde évolue… Le covid est lui aussi venu donner un coup à ce mouvement associatif portugais.

Nous savons – l’affiche est mise sur la porte – qu’une des associations historiques du Nord, située à Tourcoing a les locaux en vente, locaux qui appartiennent à un compatriote. En cas d’achat, l’association y continuera ou l’acheteur ne va-t-il pas plutôt y faire une promotion immobilière?

Des signes qui ne trompent pas. Les associations portugaises qui survivront, à moyen terme, doivent s’adapter, doivent – va-t-on dire – se «professionnaliser», car il y a de moins en moins de personnes qui acceptent de se priver de vie de famille au bénéfice du bénévolat dans des associations portugaises. Une façon aussi de clarifier, parfois, le mode de gestion.

 

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