Deux manœuvres portugais du Camp militaire américain de Savenay enterrés à Richebourg

À la consultation d’archives et à ce qu’on a pour habitude de dire «de fil en aiguille», le Cimetière militaire portugais de Richebourg, presque 90 ans après sa construction, continue à nous questionner. Des réponses nous sont, parfois, apportées.

Deux, sur trois manœuvres portugais qui ont travaillé à la construction du Camp militaire américain de Savenay, y décédés, sont enterrés au Cimetière militaire portugais de Richebourg.

Les trois s’appellent Joaquim Machado Fonseca, Sebastião Estance Mendes et Olímpio Ferreira. Les deux premiers sont enterrés à Richebourg.

Lors de la I Guerre mondiale, l’Armée américaine a édifié à Savenay son plus important hôpital militaire en France, prévu pour accueillir 25.000 lits. C’est également à ce moment que l’Armée américaine construit le lac de la vallée Mabile et son barrage.

Des archéologues de l’Inrap ont découvert, tout récemment, les vestiges de cet Hôpital militaire américain datant de la I Guerre mondiale. Ce site, mis au jour lors de la construction d’un lycée, offre une précieuse fenêtre sur l’histoire de la médecine de guerre et la vie des soldats en convalescence.

Cet hôpital s’inscrivait dans le réseau d’infrastructures militaires américaines. Située à proximité du port de Saint Nazaire, la ville de Savenay offrait un accès facilité pour l’acheminement des blessés et des fournitures médicales.

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Que sait-on des trois portugais décédés dans ce camp ?

Les services américains, après la fin de la Guerre ont informé le Portugal des trois décès avec les indications suivantes :

Sebastião Estance Mendes faisait partie de la 52nd Aviation Sig. Corps. Olímpio Ferreira, manœuvre, faisait partie de la compagnie de travailleurs N°139, il portait le numéro 6.183 et Joaquim Machado Fonseca faisait aussi partie de la compagnie N°139 et portait le numéro 4.663.

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Joaquim Machado Fonseca est né le 14 janvier 1901, baptisé le 21 juillet 1901 à Oliveira do Douro (Vila Nova de Gaia), célibataire, fils de Custódio Machado, artiste, et de Theresa de Jesus, fabricant. Il est décédé au Camp américain de Savernay le 11 septembre 1918, à l’âge de 17 ans. Il fut exhumé du Cimetière français de cette ville en présence d’autorité de la ville et autorité militaire, le 24 novembre 1921, pour être inhumé le 28 au Cimetière militaire portugais de Brest (Carré portugais du cimetière de Brest-Kerfautras).

Joaquim sera à nouveau exhumé du Cimetière de Brest pour rejoindre celui de regroupement de Richebourg. Dans «Relações dos militares portugueses sepultados nos Cemitérios de Richebourg l’Avoué, Boulogne-sur-Mer e Antuérpia» daté de 1937, à la tombe de ce dernier, a été attribuée le Numéro d’Ordre 826. Ses restes mortels reposent au carré D, ligne 17, pierre tombale 22. Le nom de Joaquim Machado Ferreira est gravé dans l’Anneau de la Mémoire (nécropole de Notre Dame de Lorette, à Ablain-Saint-Nazaire, Pas-de-Calais).

Nous nous posons la question si Joaquim Machado Fonseca ne serait pas le plus jeune de ceux enterrés à Richebourg, voir même de ceux qui sont mentionnés dans l’Anneau de la Mémoire.

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Sebastião Estance Mendes est né à Loulé, Algarve, et au moment de son décès, le 19 octobre 1918, il était âgé de 45 ans. Il meurt à l’Hôpital militaire américain de Savenay. La déclaration de décès à l’état civil de la ville a été faite par Carlos Blanco, interprète du Camp.

Son corps sera exhumé du cimetière de la ville, le 21 novembre 1921, pour être inhumé au carré portugais de Brest-Kerfautras, le 24 novembre. À nouveau exhumé, il sera inhumé à Richebourg : carré D, ligne 18, pierre tombale 9.

Son nom figure sur l’Anneau de la Mémoire.

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Olímpio Ferreira né à Moura  Morta (Peso da Régua) le 23 aoû 1880, baptisé le 2 septembre de la même année, fils de Manuel Ferreira e Anna, était âgé de 38 ans  au moment de son décès, le 13 septembre 1918, au camp américain de Savernay.

On se pose la question si Olímpio et Joaquim Machado Fonseca ne seraient pas décédés à la suite de blessures provoqués par accident dont les deux ont été victimes, ils sont décédés à deux jours d’intervalle.

Exhumé du Cimetière de Saverney, le 24 novembre 1921, il sera inhumé dans le carré portugais du Cimetière de Brest-Kerfautras. Nous perdons sa trace. Ses restes seraient dans une fosse commune ?

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Aucun des trois n’a de fiche militaire dans l’Arquivo Histórico Militar. Ils ne sont pas membres du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP).

Dans le Mémorial virtuel, il n’est indiqué que le nom de Joaquim Machado Fonseca, ainsi que la photo de sa pierre tombale.

Nous laissons ici une particularité de plus du Cimetière militaire portugais de Richebourg. La question est posée sur l’inscription de Joaquim Machado Ferreira Fonseca et Sebastião Estance Mendes. Une façon de les honorer et de les faire sortir de l’oubli ?

Cet article est le fruit des recherches d’une équipe de passionnés. Espérons qu’il puisse être consulté, pourquoi pas, par les familles de Joaquim, Sebastião et Olímpio, et qu’elles découvrent, ainsi, un peu de l’histoire de l’un des leurs.