Home Cultura Élodie Pereira: une artiste, une voix à découvrirAntónio Marrucho·6 Março, 2018Cultura Le 10 mars à la salle Watremez de Roubaix, l’affiche du spectacle annonce Johnny et Mike da Gaita. Mais Élodie Pereira se présente également pour la première fois à un public plutôt portugais. Malgré son jeune âge, elle n’est pas tout à fait débutante, puisqu’elle a déjà chanté dans des scènes en Angleterre et elle s’est produite en France, notamment en 2017, dans la Braderie de Lille. Élodie Pereira, utilise depuis ses années passées en Angleterre, comme nom d’artiste, Ellie Meriz. À quelques jours du spectacle du 10 mars en la Salle Watremez, nous l’avons interviewé pour LusoJornal. Une belle voix, un talent à découvrir. Votre nom d’artiste, Ellie Meriz, d’où vient-il? Mon nom d’artiste me vient de mon prénom Élodie, en diminutif. En effet, lorsque je vivais en Angleterre, peu de gens arrivaient à prononcer mon prénom entier et m’appelaient Ellie. Pour ce qui est de Meriz, il s’agit d’une contraction d’Esmeriz, le nom de jeune fille de ma grand-mère paternelle portugaise. Ceci est un hommage. On vous sent très anglophone par certaines de vos interprétations. Quelle est en vous votre part d’anglaise, française est surtout dans notre cas, de portugaise? J’ai toujours aimé la musicalité de la langue anglaise et la musique anglo-saxonne en général, et j’ai eu l’opportunité d’y vivre plusieurs années, à Manchester et à Londres. Mes parents étant un couple mixte franco-portugais, j’ai été baignée dans les deux cultures et ce qui m’influence particulièrement dans ma musique est à la fois l’accentuation sur les textes (comme certaines chansons françaises) et l’expression de la saudade, qui est une expression unique portugaise et très poétique. Sentez-vous un attachement particulier pour le pays de votre père, le Portugal? Oui, je m’y sens attachée, j’éprouve le besoin d’y aller au moins une fois par an, et même si je n’y suis pas née, je me sens proche de la culture portugaise. J’ai d’ailleurs passé un mois à l’Université de Coimbra en été 2010 pour y apprendre le portugais, ce qui restera un souvenir de vie très important pour moi. Quelle formation scolaire avez-vous? Après avoir obtenu une licence d’anglais à Lille 3, j’ai décidé de poursuivre mes études de Master en Angleterre, dans le domaine de la linguistique et de la traduction. Avez-vous suivi des cours de musique? Oui, j’ai suivi des cours de chant dans mon adolescence, ainsi que des cours de guitare, mais je n’ai pas de théorie musicale, je travaille à l’oreille. On sent que vous aimez jouer de la guitare. Pourquoi cet instrument? J’ai commencé la guitare très jeune, mais je ne me considère pas vraiment guitariste. Je trouve que c’est un très bel instrument pour composer, et j’aime autant le son de l’acoustique que de l’électrique. Lorsque j’enregistre, il m’arrive également de jouer du synthé pour écrire des arrangements sur mon logiciel de production. Depuis quand chantez-vous? Je chante depuis très longtemps. Mon premier enregistrement était sur un magnétophone cassette pour enfants acheté par ma mère. J’y chantais des chansons Disney! J’ai par la suite poursuivi avec des cours de chant pendant toute mon adolescence. J’ai fait quelques scènes sur Lille, et aussi en Angleterre lorsque j’y étais. Composez-vous et écrivez-vous ce que vous jouez? Oui, je compose et écris mes chansons. J’ai commencé à le faire autour de mes 18 ans. Vous êtes jeune toutefois vous avez un parcours professionnel qui a commencé en Angleterre en rapport avec la musique. Pouvez-vous nous en dire plus? Effectivement, après mes études en Angleterre, j’ai eu l’opportunité de travailler dans deux sociétés de l’industrie musicale à Londres: une spécialisée dans le streaming et une autre dans l’édition et la gestion du copyright. De retour en France depuis peu travaillez-vous actuellement sur un projet artistique? Oui, je travaille sur la production de titres originaux que j’aimerais diffuser prochainement. Quels artistes vous inspirent? Je suis inspirée par plusieurs styles de musique mais j’ai effectivement quelques artistes favoris comme Leonard Cohen, Tom Waits, Joni Mitchell. La scène indépendante me plaît beaucoup également – j’aime les textures de son un peu «dreamy» qu’on retrouve dans le shoegaze et la dream pop avec des groupes comme Beach House, Chromatics, Slowdive, etc. Comment jugez-vous la musique portugaise? Quelques noms d’artistes portugais qui vous touchent par leur musique? J’apprécie beaucoup l’univers musical portugais et l’expression de la saudade. Le premier fado que j’ai chanté était «O Jardim» de Bévinda. J’adore aussi les interprétations de Mariza. Mais j’aime également la variété/pop portugaise comme Susana Félix et Rui Veloso, dont j’aime beaucoup les paroles. Le Portugal est un bon lieu pour la scène indépendante – le festival Nos Primaveras Sound à Porto est un très beau festival auquel j’ai eu le plaisir d’assister en 2015. Comme artiste indépendant, je pense également à Old Jérusalem (Francisco Silva) que j’aime beaucoup. On sent dans votre voix, dans vos interprétations que vous aimez les musiques assez «douces». Pourquoi? Est-ce d’une certaine façon le reflet de votre personnalité? Oui, il est vrai que j’écris naturellement des ballades romantico-mélancoliques, car la musique est pour moi un vecteur d’expression introspective, et la ballade s’y prête le mieux à mon goût. Après avoir fait connaissance avec Élodie Pereira, en répondant à nos questions, reste à la découvrir sur scène. Un premier rendez-vous nous est fixé ce samedi 10 mars, à partir de 19h00, dans la salle Watremez à Roubaix. Bien d’autres s’en suivront, nous en sommes sûrs.