Elsinha: de l’Éducation Nationale à la Musique

Elsa Pedro, connue sous le nom d’Elsinha, est une chanteuse franco-portugaise qui a décidé de tout parier sur la musique, laissant pour l’instant de côté son métier dans l’Éducation nationale française.

Née à Rueil-Malmaison, de parents portugais, elle part à 20 ans vivre en Espagne puis au Brésil où elle découvre des sonorités qu’elle va fusionner pour créer sa propre identité musicale.

Pour Elsinha, qui chante en portugais, en espagnol, en français et en anglais, se définir est facile mais compliqué au vu de ses influences. «Je suis une artiste du monde. Je n’ai pas un style particulier, mais on peut dire que c’est pop-latino, raggamuffin, mais également rap ou encore inspiration du dancehall». La chanteuse ne s’impose pas de limite. Mais dans tout ce mélange où se trouve l’influence portugaise? «Je crois qu’on la retrouve dans mon émotion quand j’interprète, on a ça dans le fado, ça vient vraiment des tripes. Ma mère chantait le fado. Donc j’essaye de transmettre ce côté mélancolique, nostalgique, émotion. C’est ça mon côté lusitanien».

Aujourd’hui l’artiste franco-portugaise touche du doigt son rêve, un EP qui s’intitule «Salvación» et qui contiendra cinq titres, mais qui n’est pas totalement bouclé au niveau du financement. «Je suis super fière! ‘Salvación’, c’est la libération de faire ce que j’aime, savoir qui je suis. Il va sortir cet hiver, en tout cas j’espère, car il me manque un peu de financement. J’ai lancé une campagne sur ‘ulule’ pour terminer le financement de l’EP, concrètement pour le mixage et la mastérisation». Et l’album dans tout ça? Ce n’est pas une priorité pour Elsa Pedro.

 

La musique, une passion d’enfance

Elsa Pedro, qui est professeure d’espagnol dans l’Éducation nationale, a décidé de se lancer dans la musique, mais ce n’est pas une passion qui est née récemment. Depuis son enfance elle est baignée dans la musique et ses influences n’étaient en aucun cas latines. «J’ai vu des vidéos d’enfance où on me voit chanter dès l’âge de 6 ans. Le premier déclic pour la musique c’était quand je voyais des chanteuses comme Mariah Carey, Céline Dion ou encore Whitney Houston. J’étais absorbé, captivé par ces grandes divas».

D’une passion, Elsinha a voulu en faire son métier, pourtant le déclic n’a eu lieu qu’au Brésil, à ses 23 ans. «Au Brésil j’ai rencontré un groupe brésilien et il a changé ma vie. Mes premières scènes ont été à Rio de Janeiro et c’est là que je me suis dit que je devais me lancer». Toutefois elle décide de se lancer vraiment lors d’une expérience particulière à Paris en avril dernier. «Ma première scène au Café de la plage, a été magique. Les gens ont commencé à chanter en portugais avec moi, ils ont dansé et on ne faisait plus qu’un avec la salle. C’est instant là, c’est le plus beau».

Elsinha – qui a demandé une disponibilité à l’Education nationale pour quitter momentanément les bancs de l’école – nous explique les raisons de ce changement radical: «Enseigner l’espagnol, c’est quelque chose que j’apprécie énormément. Je pense tout de même que pour faire carrière dans l’Éducation nationale il faut de la rigueur et de la discipline, et je n’ai peut-être pas encore cela. On verra ce que le futur me réserve», souligne la chanteuse.

 

Le Portugal, le berceau de la musique

Ses origines, Elsa Pedro en est fière, toutefois elle a une particularité, avoir appris à parler portugais au Brésil. «En France je comprenais le portugais mais je ne le parlais pas. J’ai vraiment appris à le parler quand j’étais au Brésil et livrée à moi-même. J’ai vécu trois ans là-bas et j’étais obligée de le parler», assure la franco-portugaise dont les parents sont originaires de Leiria pour son père et de Faro pour sa mère, elle qui veut faire une tournée au Portugal à travers tout le pays, qu’elle n’a pas pu découvrir à l’époque.

Née au sein d’une famille portugaise assez casanière et pas forcément dans la mouvance des associations, Elsinha s’est forgée autour de sa famille. «J’étais dans un quartier très calme, près de la forêt. Ma meilleure amie, c’était ma guitare et la musique. Je jouais dans mon jardin (rires). J’allais aussi souvent chez ma tante à Sarcelles, je pense que c’est ça aussi qui m’a ouvert à plein d’autres cultures, ce métissage. Quant à la culture portugaise, c’était à la maison. Les repas tous les dimanches avec la famille, le ‘Bacalhau’, la télévision portugaise, la radio, sans oublier le football (rires)», se souvient Elsinha qui a sorti récemment le titre «Vibe Improvisada» qui sera dans son EP, auquel tout le monde peut participer en l’aidant dans le financement.

https://fr.ulule.com/salvacion-de-elsinha

 

LusoJornal