Émouvante cérémonie en honneur du policier lusodescendant Paul Medeiros

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Silence de respect en attendant l’arrivée de la voiture avec l’urne de Paul Medeiros. À 9h30, la voiture funéraire arrive ce samedi matin, 27 mai, à l’église Saint Martin de Cambrai. Devant l’église des dizaines de gerbes de fleurs, dont une au nom du Consulat du Portugal de Lille et du Consulat Général du Portugal à Paris. On s’apprête à assister à la cérémonie du gendarme lusodescendant tragiquement mort dimanche 21 mai à Villeneuve d’Ascq.

Trois ont été les victimes côté policier: Manon, Paul et Steven. Tous trois, en service, conduisaient une jeune fille à l’hôpital, en défense de l’honneur, en défense des lois de la République.

Le drapeau de la France est posé sur le cercueil. À l’intérieur de l’église on ajoutera le drapeau du Portugal, le képi de gendarme et un coussin avec les médailles reçues par Paul.

Il faudra 20 minutes, pour que tous ceux qui sont venus honorer la mémoire du jeune Paul Medeiros, puissent passer devant la dépouille.

L’attente du début de la cérémonie a lieu dans un silence religieux, silence de respect, de peine, d’émotion. De nombreux gendarmes sont présents, des frères de profession, des amis dans la vie.

Le curé de la paroisse, Eric Boutrouille, remercie la famille, amis, personnalités civiles et militaires de leur présence. Il parle de Paul, si jeune, une vie gâchée, un cauchemar, son épouse, Stevie, enceinte ne pourra montrer l’enfant à naître à son papa.

Eric Boutrouille continue: «Pas de mots pour des parents qui perdent un enfant… Paul un agent de la Paix, Paul qui rejoint la Paix du Seigneur… Merci Paul pour ce que vous avez été».

La famille digne, unie dans la douleur, était toute là, dont les 5 frères.

Un des frères, David, prend la parole pour évoquer la mémoire de Paul, le quatrième de la fratrie, celui qui dès très jeunes voulait rentrer dans la Police, créant dans le jardin familial un parcours avec des panneaux, signalisation que les autres frères devaient respecter. «Jeune, Paul a intégré les Agents de sécurité à Béthune, Dunkerque, Villeneuve d’Ascq et puis il rentre, après ce concours, dans la Police en 2020. C’est là qu’il rencontre, en 2021, sa compagne, Stevie… qu’ils construisent leur vie, font des projets. Un de ces projets était, d’un jour intégrer la BAC. Paul nous te promettons de transmettre à ton enfant, toutes tes valeurs, ta joie de vie communicative».

Ce fut au tour du parrain, Élisée, de parler de Paul : «Tu étais si droit, si digne, nous sommes dans la douleur et pourtant la vie peut être à la fois si belle et si triste. Elle était belle sans qu’on se rende compte quand tu étais présent, quand on était en famille, des bonheurs qui resteront, 25 ans de compagnie, tu bascules à la fois de la lumière à l’ombre, mais aussi de l’ombre à la lumière éternelle. Nous fermons les yeux, les souvenirs nous remontent, que la vie est belle, mais parfois aussi, très éprouvante. De là où tu es, tu nous regardes, tu deviens l’ange gardien de nous tous. Nous sommes fiers de toi, de ce que tu étais, de ce que tu étais devenu. Descansa em paz nosso querido Paulinho».

Le curé, Eric Boutrouille, reprend la parole : «Vous tous qui êtes là, vous êtes témoins de l’amitié, à l’image de ces deux drapeaux sur le cercueil, celui des origines de Paul, le drapeau du Portugal et celui du pays qu’il servait, la France. La Croix est là aussi, signe de l’amour de celui qui a connu la haine, Croix qui est signe de vie, Dieu qui s’est fait homme et meurt sur la Croix, il ressuscitera».

Parents, frères et compagne de Paul allument des petits lampions qu’ils placent sur le cercueil. Stévie posera deux lampions, l’un en son nom et l’autre au nom de l’enfant qu’elle porte, fruit de l’amour avec Paul.

Dans la première lecture, St Paul parle aux Thessaloniciens, lecture prononcée par un oncle de Paul. Paul, l’apôtre nous dit, dit à Paul, que Dieu nous prend avec lui. La lecture de l’évangile rappelle : «Vous aussi tenez-vous prêts».

Les 5 frères liront les prières universelles.

Le chant résonne : «Un jour nous nous retrouverons». Le silence se fait, une minute très digne, on a entendu le silence, un silence communicatif, un silence dans lequel Paul Medeiros a plongé à l’âge de 25 ans.

Par le chant «Sur le seuil de sa maison, Dieu t’attend», la fin de la cérémonie s’annonce. Tous les présents passent devant le cercueil. Une haie d’honneur est faite à la sortie du cercueil de Paul, des policiers entonnent l’hymne national. Applaudissements. L’urne rentre dans la voiture funéraire recouverte des drapeaux du Portugal et de la France, tous unis pour dire merci, pour dire au revoir à Paul, mais aussi au revoir à Manon, à Steven… unis dans le service, unis dans une mort tragique, une mort prématurée. Paul quitte le siens et ses amis, à peine à 25 ans il a vécu, a partagé. Il laisse, malgré son jeune âge, beaucoup de souvenirs, souvenirs qui restent, qui vivront.

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LusoJornal