Européennes’24 : Rosa André est candidate dans la liste «Besoin d’Europe» de Valérie Hayer


Le 9 juin auront lieu les élections européennes 2024. Les Portugais de France peuvent voter pour les candidats français ou pour les candidats portugais, selon leur choix et selon leur lieu d’inscription.

Aujourd’hui, 37 listes sont répertoriées en France. Franco-portugaise, Rosa André, Conseillère municipale de Saint Germain-en-Laye, est candidate à la 33ème position, sur la liste de Valérie Hayer, dans le contingent du parti Horizons, d’Edouard Philippe.

Interviewée par LusoJornal, Rosa André parle de son parcours, de sa fierté d’être à la fois portugaise et française, mais également des engagements d’Edouard Philippe et de la montée de l’Extrême droite.

Quelle est votre parcours ?

Je suis née à Rebordosa, au nord du Portugal, je suis venue en France quand j’avais 5 ans, avec mes parents. J’ai étudié en France et je me suis mariée en France. Je suis complètement française, j’ai une nationalité française et j’ai également une nationalité portugaise. Mes attaches au Portugal sont très fortes, je suis attaché à cette identité. Je suis fière d’être portugaise : d’être française en France, portugaise au Portugal… C’est pour moi très important, cette nouvelle culture, c’est une chance que nous avons eue, les enfants de l’immigration. J’ai eu beaucoup de chance parce que mes parents travaillaient sur Paris, j’ai pu accéder à des écoles fantastiques, très sélectives, j’ai passé mon Bac et ensuite j’ai intégré une école d’ingénieur et depuis maintenant 30 ans, je travaille dans l’industrie agroalimentaire comme ingénieur.

Pourquoi s’être lancé en politique ?

J’ai voulu m’engager dans la ville, au départ de façon locale, en pensant vraiment que ce n’était pas politique et que c’était uniquement pour faire en sorte que la ville fonctionne mieux, pour apporter mon identité, apporter mes valeurs. Et petit à petit, j’ai voulu défendre des causes qui sont pour moi importantes. Ça a commencé avec l’élection présidentielle de 2022. Je me suis engagée pour la réélection du Président Macron, j’ai animé le Comité de soutien à cette réélection sur Saint Germain-en-Laye, avec des groupes de réflexion, des soirées thématiques de travail. On faisait venir différents experts pour discuter de différents thèmes, également pour animer, faire le bilan de son action et défendre l’action du Président. Et ensuite, je me suis engagée au sein du groupe politique et du parti politique «Horizons» qui est autour d’Edouard Philippe, l’ancien Premier-Ministre d’Emmanuel Macron de 2017 à 2020. C’est pour moi quelqu’un qui est un modèle, parce qu’il est comme moi, c’est un élu local, c’est un homme de terrain, qui parle à la population, qui connaît les difficultés de tous les jours.

Quelles sont vos projets, ambitions, pour l’Europe ?

Je suis candidate sous l’étiquette ‘Horizon’, dans la liste menée par Valérie Hayer, la liste qui s’appelle «Besoin d’Europe», et qui porte bien son nom. C’est une liste pro-européenne, qui défend notre besoin de l’Europe et notre désir d’Europe. Le but est de construire une Europe forte, qui va nous protéger, et ce n’est pas à l’échelle de la France ou du Portugal seulement, c’est avec la puissance de nos 27 pays qu’on va pouvoir peser sur la scène internationale et nous défendre collectivement.

C’est pour ça, qu’il y a toute une partie sur l’armement, je pense que c’est vraiment clair, on a besoin de se réarmer, de créer des dispositifs pour pouvoir être en mesure de faire monter notre industrie interne, européenne de défense. Il y a aussi une partie qui a déjà été commencée récemment, on parle du pacte Asile et migration. Ça a été voté grâce au groupe politique auquel j’appartiens, ça permet d’avoir davantage de gardes-frontières à la frontière de l’Europe, pour gérer ses points d’entrée, et pouvoir avoir une gestion commune. Améliorer ces personnes-là Humainement, bien sûr, pour leur donner des meilleures conditions.

Aussi, l’Europe est un terrain économique, c’est vraiment un espace de travail et d’opportunités pour ceux qui en cherchent. Tout en étant cohérent par rapport à nos contraintes écologiques et avoir un plan, mais aussi la mise en place de politiques sur l’énergie, les transports, sur la santé, qui rejoignent le point économique. Il y a tout ce modèle européen des valeurs qui est important, avoir cette politique vraiment sociale importante et d’inscrire le droit à l’IVG qui est important dans la Charte européenne.

Quelle est votre point de vue sur la montée des partis d’Extrême droite en Europe ?

Depuis 2022, moi, j’avais déjà perçu comme une crainte énorme aux élections présidentielles. En fait, ils se cachent. Moi, je me souviens que Marine Le Pen, en 2022, elle disait «Non, je ne suis pas l’Extrême droite», elle voulait atténuer ça. C’est une stratégie de ne rien dire et de surfer, de récupérer à leur charge tout ce qu’ils sachent. En ce moment, il y a la guerre en Ukraine, donc les gens ont peur. Il y a ce qui se passe à Gaza et en Israël, les événements civils. Ils avancent à visage caché, c’est-à-dire, ils n’ont pas de programme.

Il faut quand même savoir que c’est la seule liste qui n’a pas de programme. Et comme ils n’ont pas de programme, ils ne s’engagent pas. Ils peuvent lancer des mots, des phrases, ils ne sont pas confrontés à la réalité. Ils peuvent mentir. Par exemple, le Rassemblement national dit qu’il faut plus de contrôles aux frontières, que nous sommes envahis par les migrants. Qu’est-ce qui se passe après ? Ils ne votent pas le Pacte des migrants. Ce pacte permet de mettre des gardes-frontières supplémentaires pour surveiller, enregistrer et gérer. C’est ça, l’action qui permet d’arrêter le flux migratoire.

En Italie, quand Giorgia Meloni a dit «je vais arrêter l’immigration», elle a eu des milliers de migrants qui sont arrivés sur la plage. Ce n’est pas en poussant de ses petites mains qu’elle les a arrêtés, elle s’est retournée, à ce moment-là, vers l’Europe parce qu’elle ne savait pas, elle toute seule, gérer l’immigration. La réalité, c’est qu’ensemble, en Européens, on va pouvoir le gérer et pas avec de tels discours.

LusoJornal