Frederico Santos : quand la photographie de famille devient un héritage

La photographie de famille est devenue pour Frederico Santos bien plus qu’un métier : un langage intime pour raconter des histoires, garder vivante la mémoire et transmettre des émotions. Installé à Saint-Maur-des-Fossés, près de Paris, ce franco-portugais porte en lui un double ancrage : la France, où il vit, et le Portugal, terre de ses racines, où ses parents sont originaires de Porto de Mós.

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La révélation d’un mariage au Portugal

L’aventure commence lors de son propre mariage, célébré au Portugal. Ce jour-là, il découvre à quel point une image peut bouleverser. «La photo de famille a commencé par mon mariage que j’ai eu avec ma femme au Portugal. Je ne calculais pas forcément la photographie. J’aimais regarder les photos de mes grands-parents, car elles racontaient beaucoup d’histoires. Mais quand le photographe m’a remis nos photos et l’album du mariage, ça a provoqué une émotion à laquelle je ne m’attendais pas».

Plus qu’un reportage figé, il observe un professionnel à l’œuvre, jouant avec la lumière, les flashs et les angles. «C’était comme une révélation» confie t-il au LusoJornal.

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Des débuts nourris par la curiosité

Tout part d’un simple cadeau : un appareil photo offert à sa femme. «C’était plutôt pour elle, mais au final je m’y suis mis, car j’étais curieux». De tutoriels YouTube en expérimentations, Frederico Santos perfectionne son regard. Il partage alors ses premières images de la Serra da Estrela, au Portugal, sur les réseaux sociaux. «Elles ont été partagées des milliers de fois, et même reprises par le tourisme du Centre du Portugal. J’étais super content, c’était remarqué, même si ce n’était que du paysage».

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La rencontre avec Daniel Ribeiro

Le déclic se confirme grâce à une rencontre déterminante. Admiratif du travail du photographe portugais Daniel Ribeiro, reconnu sur la scène internationale, Frederico Santos ose le contacter. «En rentrant du Portugal, je lui ai envoyé un message sur Facebook. Le lendemain, on s’est rencontré à Paris et j’ai pu l’accompagner dans ses séances de photographie».

De cette expérience naît une nouvelle approche : une photographie moins technique, plus humaine, plus légère. «Avec lui, j’ai vu que la photo, ce n’était pas que prendre des clichés. C’était aussi beaucoup d’émotions». C’est ainsi qu’il participe à un Workshop et qu’il rencontre des personnes du Portugal, mais aussi d’Amérique du Sud.

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La famille comme fil rouge

Frederico Santos a d’abord fait ses armes dans la photographie de mariages. Mais très vite, sa femme lui fait remarquer que «les mariages c’est sympa, mais tu as un enfant qui est là et ta présence est importante». Progressivement, ce sont les couples qu’il avait photographiés pour leur union qui reviennent vers lui pour immortaliser de nouveaux moments : «ça a commencé par des photographies de grossesse, ensuite les enfants, et chaque année on me demandait de suivre l’évolution à travers de nouvelles séances».

C’est ainsi qu’il comprend avoir trouvé son terrain d’expression privilégié : «je me suis rendu compte que je m’amusais le plus avec les enfants, la famille… et j’ai trouvé ma voie».

Aujourd’hui encore, même s’il poursuit sa carrière dans une banque, la photographie demeure son véritable espace de liberté et de passion. «Beaucoup de familles me contactent pour que je les accompagne dans leur évolution, année après année, que ce soit en France ou au Portugal», confie-t-il.

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De simple amateur à juge international

Ce cheminement le mène bien plus loin qu’il ne l’aurait imaginé. «Petit à petit, je me suis investi dans des associations de photographes internationaux», explique-t-il. Son travail attire l’attention, et les premiers prix tombent, renforçant sa confiance. «Ces distinctions m’ont permis de confirmer que j’étais sur la bonne voie».

Récemment, Frederico Santos a franchi un cap symbolique : il est devenu juge international pour plusieurs associations de photographie. Une reconnaissance qui marque l’évolution d’un homme passé du statut d’amateur passionné à celui de professionnel respecté, sans jamais perdre ce qui fait la singularité de son regard : l’amour des familles et la volonté de préserver leurs souvenirs les plus précieux.