Groupe folklorique «Os Minhotos de Roubaix»: un demi-siècle d’histoire

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La grosse majorité de l’immigration portugaise vers la France débute dans les années 1960. Très vite des associations, groupes sportifs, groupes folkloriques portugais voient le jour, créant des échanges, des rencontres entre gens de mêmes origines… la pratique de la «saudade».

Beaucoup de ces institutions atteignent actuellement le bel âge de 50 ans d’existence. De belles cinquantenaires, à l’image du Grupo Folclórico dos Minhotos de Roubaix, qui fêtent en 2023 le demi-siècle d’existence administrative. Dans la réalité, les premières sorties ont eu lieu dès 1972 même si les costumes ne sont arrivés du Portugal qu’en mars 1973.

La création des Minhotos de Roubaix, au départ, c’est une affaire de famille, les Ribeiro, ils étaient à 12 frères et sœurs: Agostinho, António, Manuel, Maximino… originaires de São Clemente de Sande, depuis ils sont retournés au Portugal.

C’est rue Ampère, à Roubaix, que la lumière fut pour les premiers entraînements, changeant à plusieurs reprises de lieu d’entraînement, salles en général prêtés par la Mairie. L’entreprise Sousa Combles, située rue Jules Guesde, a prêté pendant 8 ans ses locaux pour l’entraînement, et ce jusqu’à 2006.

Depuis 1989, c’est le couple Paulino et Clarisse Azevedo qui dirigent le groupe. Trois de leurs enfants ont, eux aussi, fait partie des Minhotos de Roubaix.

Depuis mars 2006 c’est à la Maison du Portugal, boulevard de Metz, que le groupe possède son siège et s’entraîne, à l’image d’autres structures associatives portugaises de Roubaix.

À un moment où l’on voit des groupes disparaître, les Minhotos de Roubaix restent actifs et bien vivants. Quarante membres composent le groupe actuel avec des âges qui vont de 12 à 75 ans.

José António Carreiro, Vice-Président, est l’entraîneur actuel.

Le programme du groupe est composé de 15 danses, sur scène, en général 8 couples qui peuvent, d’une danse à l’autre, changer, d’autres chantent ou/et jouent d’un instrument.

Les danses sont essentiellement originaires du Baixo Minho, danses de «roda», «cruzadas», de «fila»… qui peuvent s’appeler «Vareira Minhota», «Bate Bate», «Malhão Desafiado»…

Parmi les souvenirs marquants, il y a l’enregistrement d’un premier disque 45 tours, en 1977, un deuxième l’année suivante et en 1998 un CD.

Que de bons souvenirs des sorties : le Bourget, Dunkerque, Opéra de Lille (1980), Hollande, Luxembourg, un concours en Allemagne…

Les entraînements actuels se font tous les 15 jours, voire toutes les semaines à l’occasion de sorties programmées.

Preuve du dynamisme, encore de nos jours, des Minhotos de Roubaix est le fait que jusqu’à début juillet, 7 sorties sont programmées. Ce bon dynamisme est une question d’organisation et le fait que le groupe soit en liaison avec deux impresarios qui, contactés par des Mairies et d’autres organisations, proposent les Minhotos pour animer diverses manifestations festives, le plus souvent françaises.

De noter que les habits du groupe sont une copie fidèle de ceux du Grupo Folclórico Doutor Gonçalves São Paio de Braga.

Pour la petite histoire : le Président, Paulinho Azevedo, est arrivé clandestinement en France en 1967, à Clermont-Ferrand, où il a travaillé chez Michelin, repartant au Portugal pendant 3 ans pour effectuer son service militaire, sans avoir été dans colonies. Les documents français deviennent caducs, Paulino Azevedo revient une deuxième fois, clandestinement, en 1973, pour travailler dans le bâtiment, il fut artisan plaquiste pendant 26 ans. De 1989 à 2010 Paulino Azevedo organise des voyages en car à destination de ses compatriotes entre la France et le Portugal.

Le couple Azevedo reste dynamique ainsi que le groupe Minhotos de Roubaix, toutefois la relève semble être là, le moment venu.

Notons que dans la salle d’entraînements des décorations instrumentales et pas seulement, sont là pour remémorer les traditions, deux tabliers (avental) et une veste y sont exposés, âgés de plus d’un siècle, l’âge qu’on aimerait voir attendre au groupe folklorique des Minhotos de Roubaix, perpétuant ainsi la tradition et enrichissant le folklore du pays d’accueil, la France.

Pour fêter les cinquante bougies du groupe Os Minhotos de Roubaix, une fête est programmée avec un repas traditionnel pour le dimanche 30 avril, à partir de 12h30, à la Salle Richard Lejeune, à Roubaix.

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LusoJornal