I Guerra mundial : Les Portugais du CEP «devenus Britanniques» et mon recours individuel auprès du «special committee» de la CWGC

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L’histoire d’Albino Sousa, frère de mon arrière-grand-père, originaire de Pelmá, blessé le 08 avril 1918 et enterré le 9 à St Venant, je ne vous la conte plus. De même pour mes recherches antérieures et pour tous ceux qui sont inhumés au-delà de Richebourg (y compris avec des sépultures individuelles, nominatives et connues suite à la diffusion que j’en ai faite aux officiels).

 

Vous savez que 9 autres Portugais, pour le moins, ont également été enterrés à St Venant. Seuls parmi ces 10 ont rejoint l’unique Cimetière portugais de la Grande Guerre en France, à Richebourg. Les autres sont restés, faute d’identification possible et formelle de leur dépouille. D’ailleurs, presque toutes les sépultures portugaises avaient été couvertes de croix britanniques et les exhumations se sont avérées indispensables pour parvenir à retrouver certains d’entre eux.

Plus de 100 ans après, avec une nouvelle approche et des documents officiels en main, il est difficile de démentir leur présence en ce lieu.

Mon ancêtre, ainsi que José Henrique Cordeiro Silva et Francisco Pinto Vidigal, porte-drapeau d’antan, sont maintenant donnés comme des disparus. Personne ne me fera croire qu’ils se sont «volatilisés», ni que leurs corps ont disparu. J’irai, manifestement seule, jusqu’au bout de mes démarches.

 

Je le répète ici, mon objectif n’a pas varié d’un iota depuis 3 ans : je souhaite uniquement que l’on reconnaisse la présence de nombreuses sépultures à travers l’Europe mais aussi à proximité immédiate de Richebourg.

Cela inclut les militaires restés dans les cimetières britanniques (dans ceux de regroupement/ concentration, mais pas que). A savoir que les Portugais concernés sont, de fait, devenus britanniques à la suite de l’aménagement définitif de ces cimetières.

A St Venant, les documents de la CWGC indiquent à l’heure actuelle que les 10 inconnus sont Britanniques… alors même que leurs documents d’époque ne donnaient pas d’indication de nationalité. Et pour cause, les exhumations ont démontré que l’identification n’était pas possible pour certains à l’époque.

C’est pourquoi, j’ai personnellement lancé un recours auprès du Comité spécial de la CWGC. Après le centenaire, ce «special committee» a été mandaté par la CWGC pour étudier des cas de non-commémoration en Afrique de l’Est et préparer les futurs travaux de la CWGC (voire ICI).

 

J’ai joint à ma demande un dossier le plus complet possible, comportant des documents officiels ainsi que ceux que j’ai pu élaborer au fil de mes investigations.

Je ne doute pas que la réponse ne viendra pas immédiatement et que l’aboutissement de ce processus sera difficile, mais j’irai au bout. A l’occasion, je vous présenterai le cas du soldat Rodgers (voir ICI) dont la famille a dû passer par le même chemin. Sa tombe à St Venant en est aujourd’hui le reflet : anonyme, elle est devenue nominative.

Il va sans dire que je vous informerai régulièrement de l’état d’avancement de ce travail de longue haleine.

Le Portugal participera-t-il ? La patrie d’Albino Sousa à qui il a donné sa vie lui rendra-t-elle cet hommage ? Charge à chacun de se faire son opinion. La mienne repose sur les nombreux échanges que j’ai pu avoir jusque-là.

Je ne peux achever ce texte sans, une nouvelle fois, remercier tous ceux qui m’ont accompagnée en tous points de vue. Ils se reconnaîtront.

 

Christine da Costa

 

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LusoJornal