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Isidore Fartaria : Homme d’affaires et Consul honoraire à Clermont-Ferrand


Isidore Fartaria est Consul Honoraire du Portugal à Clermont-Ferrand depuis 2011.

Son histoire personnelle est liée à l’immigration, puisqu’il avait 8 ans quand il a vu la capitale auvergnate pour la première fois. Il commença sa vie professionnelle par la plomberie, pour ensuite continuer avec la vente d’aspirateurs de porte-à-porte chez Electrolux. «Je remercie Electrolux si j’en suis là, car c’est grâce à cette expérience que j’ai pu développer mes activités par la suite» se confie-t-il au LusoJornal.

Isidore Fartaria a réalisé son rêve d’être patron et est aujourd’hui à la tête de 11 sociétés, 500 salariés et 5 sites différents dans le monde.

Depuis qu’il a commencé à vendre des aspirateurs, il s’est toujours promis de faire les choses par passion. «Si j’ai dirigé le groupe Titel, présidé la Chambre de Commerce et d’Industrie du Puy-de-dôme, si je suis vice-Président de l’Association Sportive Montferrandaise (ASM), équipe emblématique du Top 14 de rugby, rôle dans lequel on a ramené 2 boucliers de Brennus place de Jaude, c’est par passion avant tout !».

Avec tant de choses, comment êtes-vous devenu Consul Honoraire du Portugal ?

Il est vrai que j’ai longtemps réfléchi avant de sauter le pas, mais il y avait une vraie demande de la Communauté à l’époque, j’ai donc accepté. J’ai été nommé Consul Honoraire d’abord par le Portugal, mais définitivement quand la France, à travers le Ministère des Affaires étrangères, a accepté ma candidature. Depuis, mon mandat est renouvelé tous les 3 ans.

Pourquoi ne pas avoir été Conseiller des Communautés Portugaises, par exemple ?

J’ai été sollicité pour beaucoup de choses, mais j’ai dû sélectionner uniquement quelques propositions par passion puisque maintenant le rôle de Consul Honoraire m’occupe beaucoup de temps. Je dois répondre à beaucoup d’invitations d’associations et me rendre annuellement au Congrès des Consuls, à Lisboa. De plus, c’est une mission bénévole et cela relève du sacrifice car je dois être présent tous les jours au Consulat Honoraire pour signer des documents. Donc, en ce sens, j’en appelle à l’indulgence de la Communauté pour les délais qui peuvent parfois s’allonger avec seulement 2 fonctionnaires.

Que pensez-vous de la Communauté portugaise en Auvergne ?

Ce qui me flatte le plus, c’est de savoir qu’elle s’est parfaitement intégrée à la société française. Les travailleurs portugais ont largement contribué à reconstruire la France des années 60 et à remplir les caisses de l’État français. Aussi, la Communauté n’existerait plus sans la vivacité des associations et des traditions portugaises qui pérennisent une identité propre.

Avez-vous eu d’autres projets que vous souhaiteriez avoir réalisé ?

En effet, j’en ai eu quelques-uns avant d’être nommé Consul Honoraire. La création d’une École de commerce en était un bel exemple. Je regrette que ça ne soit pas allé plus loin. Nous avions le budget à la Chambre de commerce, mais le Ministère de l’Économie a dû le récupérer pour ses propres besoins budgétaires. Le Ministre de l’époque était l’actuel Président de la République.

Selon vous, quelles sont les principales différences entre le Portugal et la France ?

Pour tout vous dire, mon père est arrivé en France en 1958 et on lui a donné un numéro de Sécurité Sociale pour ses droits, alors qu’au Portugal la première chose que l’on m’a donné c’est le NIF (Numéro d’Identification Fiscale) pour mes devoirs. C’est bien évidemment lié au fait d’avoir une usine à Marinha Grande, avec 38 employés au Portugal, mais ça montre bien deux politiques distinctes. Néanmoins, c’est normal, puisqu’on paye les droits sociaux en France, qu’on ne paye pas au Portugal, ce qui fait que je ne connais pas les prix de la santé ici en France, alors qu’au Portugal on en est très conscients. C’est comme un péage automatique d’autoroute vous ne découvrez le prix qu’à la réception de votre facture, eh bien, dans la médecine c’est pareil, vous ne connaissez pas le prix avant mais vous le voyez dès lors que vous payez des charges.