LusoJornal | LSG Home Cultura Joana Vasconcelos expose à Lille dans la saison Utopia : le talent, la dimensionAntónio Marrucho·14 Maio, 2022Cultura [pro_ad_display_adzone id=”37509″] Ce samedi 14 mai il y aura du monde dans les rues de Lille, probablement plusieurs centaines de milliers de promeneurs/spectateurs/acteurs lors de la parade nocturne d’ouverture de la saison culturelle Utopia, 6ème Édition Thématique de Lille3000. Frnace3 transmettra, entre 20h25 et 21h10, la parade-évènement, avec des spectacles dans les différents quartiers de la ville. La première de ces manifestations a eu lieu en 2004, année pendant laquelle Lille a été capitale Européenne de la culture. Six cent mille personnes ont envahi les rues de Lille, lors de la parade d’ouverture de la saison. Après 2004 Lille Capitale Européenne de la Culture, il y a eu Bombaysers de Lille (2006), Europe XXL (2009), Fantastic (2012), Renaissance (2015), Eldorado (2019), il y a Utopia 2022. Martine Aubry, Maire de Lille nous a annoncé, lors de son discours au Tri Postale, que Lille sera Capitale Européenne du Développement Durable en 2024. La grandeur d’Utopia 2022 Les chiffres sont colossaux pour Utopia, qui aura lieu entre le 14 mai et le 2 octobre : 95 villes impliquées dans l’évènement, les 10 quartiers de Lille, ainsi que les deux caps : Gris Nez et Blanc Né, plus de 80 expositions, plus de 800 évènements, le thème central de la saison Utopia étant la Nature dans sa grande diversité. Les journalistes, en avant-première, à un rythme marathon, ont pu parcourir Lille et sa métropole, pour voir, expérimenter, s’étonner sur les différentes expositions programmées ce jeudi et vendredi. Nous avons vu l’art, va-t-on dire « sur toutes les coutures », nous avons expérimenté allongés, un son et lumière les yeux fermés, très, très étonnant. Nous avons admiré l’art du tout petit, grâce au microscope, jusqu’à une Valkyrie au-dessous des voyageurs de la Gare Lille Flandres, de plus de 40 mètres de longueur… L’art dans toutes ses dimensions, dans toutes ses imaginations, de toutes les « provocations » et « innovations ». Joana Vasconcelos Portugal est représenté par celle qui est l’une des plus grandes artistes contemporaines : Joana Vasconcelos. Il faut vraiment être d’une grande distraction pour ne pas voir la Valkyrie (*) au-dessous des têtes des voyageurs à l’intérieur de la Gare Lille Flandres. Venue du Portugal par camions, l’œuvre a été montée pendant de nombreuses nuits, on a veillé… une délivrance, une renaissance, une véritable prouesse technique, construite par différentes sortes de textiles. Malgré sa longueur, le plus petit détail est soigné. À l’approche de la nuit la Valkyrie s’illumine de toutes les couleurs à partir de son intérieur, une forme de souhaiter la bienvenue à un monde de paix – ou qu’on souhaiterait qu’il le soit – une forme aussi d’annoncer la « couleur » à tout visiteur de Lille en le prévenant que l’étonnement l’envahira au fur et à mesure qu’il utilisera les différents canaux pour visiter Lille et ses plages d’art. La Valkyrie de la Gare de Lille Flandres a pris le nom de Simone : un hommage aux femmes, un hommage aux Simones : Simone de Beauvoir, Simone Veil, Simone Hérault, comédienne, la voix qui accueille les voyageurs dans les gares françaises depuis 1950. Joana Vasconcelos partout D’autres lieux sont à visiter pour voir, admirer les œuvres de Joana Vasconcelos, exposées aussi dans le cadre de la Saison France Portugal 2022. La Théière de fer forgé de Joana Vasconcelos parcourt le monde. Jusqu’au 2 octobre prochain, elle prendra un peu de rouille à l’extérieur de la Maison Folie de Wazemmes. Plantée au milieu de jasmins, elle est le symbole parfait entre le naturel et l’industriel. Par cette théière Joana proclame sur Lille et par où elle passe, que ce sont les Portugais qui ont introduit l’habitude de la consommation du thé dans les foyers européens et tout spécialement en Angleterre, et ce grâce à Catarina de Bragança (1638-1705). La Maison Folie de Wazemmes Le visiteur est invité à entrer dans la Maison Folie de Wazemmes et là, au rez-de-chaussée, le noir se fait de lumière : on rentre dans le Jardin d’Éden, il y a des chemins à prendre, à parcourir, ceux qui mènent à d’autres chemins, à des sorties, d’autres qui sont sans issues… les chemins de la vie. On peut imaginer des chemins en forme d’interrogations, d’exclamations, d’humains les bras ouverts… notre imaginaire, votre imaginaire. Le parcours est jalonné de Led’s dont les couleurs verte et rouge prédominent… plein de symbolisme, à chacun de découvrir, à chacun de se l’imaginer pour soi, pour les autres. Des lumières qui vous feront sortir de la nuit pour monter à l’étage pour encore s’émerveiller, s’étonner : des choses de notre vie se transforment pour devenir de l’art… L’art ne serait-elle pas présente un peu partout dans notre quotidien ? À chacun sa sensibilité, à chacun son regard : sur une fontaine, celle de l’amour, sur deux lavabos qui se touchent, qui se regardent, un urinoir, évacue-t-il ? Si oui, quoi ? Joana Vasconcelos cajole ses éléments avec du tricot de toutes les couleurs, avec de la laine, du crochet… Que dire, quand des centaines des fers à repasser se transforment, pour devenir une espèce de robots, un humain (?). Dans le couloir dans lequel de nombreuses pièces sont exposées, au centre de celui-ci on s’est questionné : « tient, on inaugure une exposition et pleins de frigos sont au centre du couloir…ils sont ouverts, quelques pièces de vêtements pendent ici et là… la mise en place de l’exposition n’est peut-être pas terminée »… et non… tout est en place… l’art de l’art n’est-elle pas, aussi, de questionner, parfois plus que de faire appel à la contemplation ? Le couloir conduit à une pièce où s’expose une Valkyrie. Pas besoin de savoir ce que c’est une Valkyrie… de retour à la maison, le dictionnaire le dira. L’explosion de couleurs, de formes, à contempler, à se laisser envahir par la beauté… qui fait aussi partie du monde. C’est tout cela l’art de Joana Vasconcelos. Un programme riche Bienheureux ceux qui viendront à Lille pour visiter ses œuvres. Les premiers visiteurs de l’exposition de Joana Vasconcelos ont vécu un moment magique, quand, déambulant, dansant, des jeunes venus de Oeiras, la Mahatma Danse Compagny, d’Eva Vieira de Almeida, ont dansé, enchanté, ensorcelé avec une œuvre de 10 minutes, jouant, déjouant autour des cheveux de la Valkyrie, réveillée elle aussi par ce spectacle qu’elle a admiré d’en haut, moment à la hauteur de l’événement, un moment magique dont l’auteur, Eva, nous a délecté. Signalons qu’une des œuvres de Joana Vasconcelos a été construite par plus de 1.000 participants : des tricoteuses… une œuvre tout en rondeurs, toutefois tentaculaire par les 2.000 mains, petits et grands bras qui l’ont construite. Une œuvre dont le chef d’orchestre a été Joana Vasconcelos, mais dont la partition est signée par des Maria, des Fátima, des Rosa, des Alice… tout un monde réuni en une seule œuvre. Et si le monde pouvait se donner la main pour admirer ce que l’humain a de bon en lui, et qu’il arrive à construire malgré ses différences d’origine, de capacité, d’intelligence… Artiste si grande qu’il soit, se grandit, aussi, par sa capacité à écouter des discours, à en faire, à répondre à la presse, à faire la fête auprès des jeunes. Tout ceci, nous avons pu constater chez Joana Vasconcelos… la fête fut portugaise en début de soirée. Tout cela est l’œuvre : de Joana de Vasconcelos. (*) Les Valkyries ou Walkyries, dans la mythologie nordique, sont des divinités qui revêtues d’une armure, volaient, dirigeaient les batailles, distribuaient la mort parmi les guerriers et emmenaient l’âme des héros au Valhalla, le grand palais d’Odin, afin qu’ils deviennent des Einherjar. Elles sont à l’image de ces femmes guerrières. [pro_ad_display_adzone id=”46664″]