José Camille Carvalho le 5ème portugais fusillé de Revin (Ardennes) pendant la II Guerre mondiale

José Camille Carvalho est né le 4 avril 1925 à Revin, dans les Ardennes. Fils de João Carvalho, ouvrier métallurgiste portugais originaire de Bragança et d’Olga Julia Honzai, née à Auvillers-les-Forges, il grandit dans une famille ouvrière installée à Revin, ville industrielle où travaillaient de nombreux immigrés portugais dans l’une des 22 usines métallurgiques.

João Carvalho fut parmi les premiers portugais à s’installer à Revin, son premier enfant y naissant en 1925.

Deuxième d’une fratrie de quatre enfants – Émile, Paul, Marie-Louise – bûcheron, il était également le demi-frère de Julien, fils aîné d’Olga, recensé comme voiturier en 1936. À cette époque, la famille vivait, 12 rue Voltaire, à Revin, avec la mère d’Olga, dans un foyer modeste mais uni. João et Olga ne se marient que bien après la naissance de leurs enfants, le 1er octobre 1945, soit un an après la disparition de José Camille.

Très jeune, José Camille Carvalho s’engage dans la Résistance. Il rejoint les Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF), un groupe de la Résistance communiste. Alors qu’il participe à un chantier avec la jeunesse de la Havetière, près de Charleville-Mézières, il est recruté avec son camarade Georges Pierret pour rejoindre un maquis belge actif contre les collaborateurs et les forces allemandes.

En décembre 1943, il prend part à des actions de sabotage et à des attentats contre des collaborateurs à Haybes et Fumay. Ces actes de résistance ne restent pas impunis : le 13 janvier 1944, il est arrêté par la Gestapo.

Jugé par le tribunal militaire allemand de Charleville le 8 mars 1944, il est condamné à mort. Il est fusillé le 27 mars 1944 à 7h00 du matin, sur le plateau de Berthaucourt, à Mézières. Il avait à peine 19 ans.

Son acte de décès porte, le 23 mars 1946, la mention «Mort pour la France», reconnaissance officielle du sacrifice de ce jeune Résistant.

Son nom figure sur deux lieux de mémoire importants : le mémorial de Berthaucourt à Charleville-Mézières et le monument aux morts de Manises à Revin.

Il est le premier d’un groupe de cinq jeunes portugais de Revin à être exécuté pour faits de Résistance. Les quatre autres – Bernardino Carvalho, Louis da Silva, Inofe Alphonso Pereira et Joseph Pereira – seront massacrés dans le maquis des Ardennes le 13 juin 1944.

En 1946, sous l’impulsion du Commandant Fournier, un mémorial est érigé sur le plateau de Berthaucourt pour honorer les Résistants ardennais. Le 29 août 1954, deux murs du souvenir y sont ajoutés, gravés des 506 noms de Résistants tombés dans le département. Le mémorial devient alors un lieu de recueillement national, symbole de la Résistance ardennaise et du prix de la liberté.