La famille Da Silva engagée dans le devoir de mémoire: Au service du Souvenir Français – Comité du Douaisis

«Aucune tombe de “Mort pour la France” ne doit disparaître des cimetières communaux, aucun monument, aucune stèle combattante ne doit être abandonnée», tel est l’un des grands principes fondateurs du Souvenir Français, une association née en 1887 et toujours active grâce à l’engagement de milliers de bénévoles.

Depuis sa création, plus de 10 millions de Français y ont adhéré. En 2018, l’association comptait 200.000 membres (dont 100.000 adhérents directs et 100.000 associés), répartis dans 1.600 Comités locaux à travers le pays. Leur mission : entretenir la mémoire combattante française, organiser des commémorations, restaurer les tombes et monuments, et transmettre l’histoire aux jeunes générations.

Parmi ces membres dévoués figure la famille Da Silva, fortement engagée dans le Comité du Douaisis.

Une famille mobilisée pour la mémoire

Dans la famille Da Silva, l’engagement est une affaire de génération et de conviction. Le père, Yann Da Silva, est Vice-Président du Comité du Douaisis depuis 2020. Sa fille Axelle – actuellement étudiante en deuxième année de licence d’Histoire avec une spécialisation en patrimoine – est Secrétaire du Comité et Porte-Drapeau, un rôle qu’elle a commencé à exercer à l’âge de 15 ans. Son frère Nathan, lui aussi Porte-Drapeau dès l’âge de 12 ans – il en a aujourd’hui 18 -, s’oriente vers une carrière dans la sécurité et l’armée. Réserviste opérationnel dans l’armée de terre, il est rattaché au 41ᵉ régiment de Douai.

Leur engagement ne vient pas de nulle part : les professions des parents tournées vers le service à la personne, ainsi que l’histoire familiale, ont sans doute joué un rôle. Les deux enfants ont pour modèles les grands-pères : deux militaires, un policier. De quoi forger une sensibilité forte à la notion de devoir et à la transmission de la mémoire.

Une rencontre inspirante : Jacques Desbonnet

La famille Da Silva a aussi été marquée par sa rencontre avec Jacques Desbonnet, grande figure locale de la Résistance. Résistant du réseau Voix du Nord, Jacques Desbonnet, disparu en 2023, était un homme de convictions, que les Da Silva connaissaient personnellement.

En 1940, âgé de 17 ans, il fuit Douai avec sa famille à l’approche des Allemands, pour se réfugier au château de Buneville, dans le Pas-de-Calais. C’est là qu’il entend, le 18 juin, l’appel du Général de Gaulle, depuis la bibliothèque du château. Ce fut le déclic : il entre en Résistance, collecte des renseignements, jusqu’à être arrêté et emprisonné à Loos. À sa libération, en mai 1944, il ne pèse plus que 37 kg.

Après la guerre, Jacques Desbonnet a consacré sa vie à témoigner auprès des jeunes, rappelant toujours sa devise : «Il n’y a pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage».

En mai 2022, une rue de Douai a été inaugurée à son nom. En septembre 2023, il a été fait commandeur de la Légion d’honneur.


Les racines portugaises de la famille Da Silva

Bien que profondément français, le nom Da Silva trahit une origine portugaise. Il s’agit d’un nom extrêmement courant au Portugal, environ 10% de la population en porte un.

L’ancêtre de la famille, Bernardino Da Silva, est né le 15 avril 1903 à Freixinho (Sernancelhe), au Portugal. Fils de Bernardino Nunes da Silva et Rita Cardoso, il émigre en France dans les années 1920 et s’installe à Lille, où il travaille comme charbonnier et brasseur. Il meurt en 1995. De son union avec Marie Adeline Ranson naissent deux fils, dont Joseph, qui reprend le métier de son père. Michel Da Silva naît en 1954, puis Yann, l’actuel Vice-Président du Comité, en 1980.

La famille en est aujourd’hui à sa cinquième génération en France. Une lignée marquée par une transmission de valeurs, de mémoire, d’engagement.

Une jeunesse engagée

Axelle et Nathan Da Silva sont aujourd’hui les exemples d’une jeunesse engagée dans la transmission du devoir de mémoire. Leur implication a donné des idées : le Comité du Douaisis compte désormais cinq jeunes Porte-Drapeaux. Une dynamique que le Souvenir Français espère étendre partout en France.

Dans un monde où les témoins de la Seconde Guerre mondiale disparaissent peu à peu, des jeunes comme Axelle et Nathan, avec leur famille, rappellent que le souvenir ne meurt pas. Il se transmet.