La galère portugaise

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Quelques régions du Portugal, et ses habitants, vivent actuellement une vraie galère causée par les grosses chaleurs et les affres des incendies… malheureusement, tous les ans, en été, la même galère…

La Galère portugaise, dont on va vous parler, est bien autre chose.

D’abord, pourquoi ce nom ?

Cela nous fait remonter quelques siècles en arrière, aux Découvertes maritimes portugaises. La Galère portugaise est une colonie d’animaux qui ressemble par sa forme aux fameux bateaux portugais : les galères.

La Galère portugaise, également appelée physalie ou vessie de mer, se trouve dans l’océan. Elle est distribuée largement dans toutes les eaux chaudes du monde, particulièrement dans les océans Indien et Pacifique, ainsi que dans le Gulf Stream dans l’Atlantique.

Contrairement aux apparences, la Galère portugaise n’est pas une méduse, mais plutôt une colonie de milliers d’animaux de la famille des siphonophores, organismes planctoniques gélatineux.

Cet ensemble de micro-organismes s’unissent pour former un super-organisme, qu’on peut comparer à la relation entre une cellule et le corps, chez l’être humain.

Chaque individu est biologiquement spécialisé pour former une partie précise de la structure de la colonie.

La Galère portugaise a une couleur bleue, rose, violette. À les voir, elles sont bien belles avec leur crête. Il ne faut, toutefois, pas s’y méprendre, ils ont notamment une espèce de perles vénéneuses qui explosent à son contact.

Tout poisson qui entre en contact avec la Galère portugaise est tué, puis lentement digéré, les tentacules qui peuvent atteindre jusqu’à 60 mètres, sont extrêmement dangereux. Un seul tentacule peut capturer et détruire un banc de petits poissons.

Même si elles ne sont pas mortelles pour l’être humain, elles restent extrêmement douloureuses. Même échouées sur le sable, il ne faut pas les toucher, elles restent très urticantes.

Les caractéristiques de la Galère portugaise sont bien différentes de la méduse : la Galère portugaise possède un flotteur avec une espèce de voile qui fait qu’elle peut parcourir des milliers des kilomètres au gré du vent, alors que les méduses sont portées par les courants et elles peuvent couler.

Originaire de zones tropicales ou subtropicales, venues des Caraïbes, elles peuvent parfois arriver jusqu’en Europe et s’échouer sur le sable, ce fut, par exemple le cas, début de l’année 2023, avec l’échouage sur la côte de Vendée et Loire Atlantique d’une grande quantité de ces organismes.

Pip Hare, dans un message posté le 20 janvier 2021, raconte une drôle de mésaventure. En effet, la navigatrice britannique se serait fait piquer par des Physalies, autrement appelées Galères portugaises. Ces sortes de méduses ont été projetées dans son bateau par des vagues. «Ce n’était pas un problème que j’avais prévu dans mon plan» s’amuse-t-elle. «J’ai vécu une expérience unique sur le Vendée Globe. J’ai été piquée dans le dos par une Galère portugaise, autrement appelée Physalie ou Vessie de mer. Ça y ressemble, mais ce ne sont pas des méduses. Quoi qu’ils soient, ces petits fléaux sont maléfiques… C’est à la sortie de la dernière grosse dépression que toutes ces Physalies ont été projetées à bord. Il y avait tellement d’eau sur le bateau quand je frappais les vagues que je ne les ai pas vues à ce moment-là. J’ai seulement remarqué un tas de taches bleues sur le pont dans les jours qui ont suivi. Au même moment, une brûlure à l’arrière de ma nuque est apparue. C’était étrange car c’était soudain et que le col de mon haut étanche ne m’avait pas irrité. J’ai supposé que c’était une réaction au col en caoutchouc et au fait que je n’avais pas lavé mes cheveux depuis des semaines».

Comme dans ce bas monde tout se transforme, tout sert à quelque chose, quelques poissons ont appris à vivre à côté des Galères portugaises, qui deviennent pour eux inoffensives, il y a même des prédateurs, à l’exemple des glaucus atlantique.

En cas de contact avec la Galère portugaise, il ne faut pas appliquer de la chaleur, retirer sans écraser les filaments avec une pince ou un gant double, appliquer du sable sec et gratter avec une carte bancaire, par exemple, pour finir, rincer à l’eau de mer sans frotter.

Souhaitons de bonnes vacances, en voyageant sur, pourquoi pas, une galère, sans avoir à subir une véritable Galère si touchée, la portugaise.

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LusoJornal