Léa Promaja : «Et que tu te portes bien» une pièce qui «fait le lien avec l’histoire de la guerre coloniale»


«Et que tu te portes bien» est une pièce radio-scénique, créée par Léa Promaja, une documentariste radio bretonne, tirée d’une correspondance entre deux amoureux datant de la guerre coloniale portugaise. La pièce sera mise en scène, le 27 avril, à 16h00, au Théâtre Le Rex à Feyzin (69), et le 29 avril, à 20h00, à la Maison de l’Oradou, à Clermont-Ferrand (63), suivie d’un échange animé par l’historien Victor Pereira.

L’aventure commence en octobre 2009, dans une rue du centre de Lisboa, dans laquelle Léa Promaja passait en rentrant d’un apéritif avec une amie. C’est là qu’en apercevant quelque chose qui débordait d’une poubelle, elle a fait la découverte de pas moins de 600 lettres d’amour, pour certaines déchirées, datant d’avant la Révolution des œillets. Une correspondance de plus de 2 ans entre une «marraine de guerre» et un soldat, son fiancé.

Ces lettres étaient des aérogrammes, des lettres envoyées par Air Portugal pour les soldats déplacés sur les territoires coloniaux. Après l’avoir cherchée, elle a retrouvé l’autrice de cette correspondance, et a obtenu son accord pour l’utilisation des lettres.

Léa Promaja a fait de cette romance un spectacle «radio-scénique», format hybride qui mêle la radio et le théâtre documentaire.

Pour l’élaboration de ce projet, porté depuis 2020 par Radio Dragon, une radio associative du Sud de l’Isère, elle a travaillé avec des volontaires qui ont participé au traitement des lettres trouvées par Léa Promaja, mais aussi avec plusieurs universités (département de Portugais de Rennes et Universidade Nova de Lisboa), des historiens et sociologues.

«Je suis assez contente de cette trouvaille, de partager cette histoire qui délie les langues. Et en tant que non-portugaise, cela m’a permis de me rendre compte que les nouvelles générations ne connaissent pas forcément le passé de leurs parents lié aux guerres coloniales. Cette anecdote de glaneuse fait un énorme écho à l’Histoire ‘avec un grand H’. Cette correspondance raconte l’histoire de milliers d’autres femmes, de marraines de guerre», raconte Léa Promaja sur cette anecdote qu’elle a vécu comme étant insolite.

Pourquoi ce titre ? «Et que tu te portes bien, c’est mon désir le plus sincère, moi, heureusement, je vais bien», c’est la formule avec laquelle commence pratiquement toute la correspondance, indique Léa Promaja durant l’interview avec LusoJornal. Et d’ajouter : «Cette trouvaille permet de faire le lien avec l’histoire, avec le passé. Pour prendre conscience de ce qui se passait avant les événements du 25 avril».

C’est également l’avis du Président de l’Association Culturel des Portugais de Feyzin (ACPF) qui a choisi cette pièce pour l’événement du samedi 27 avril, à Feyzin.

LusoJornal