«L’intranquilité» s’invite pendant trois jours au PAN Café de L’Île Saint-Denis


«L’intranquilité» est un évènement culturel, pendant 3 jours – les 28, 29 et 30 mars – avec Isabel Carvalho, Tita Maraviha, SoundPreta / Lola Rodriguez, Cécile Paris et leurs invités, au PAN Café (9 place de la Libération, L’Île Saint-Denis).

Le PAN café se situe sur une île – L’Île-Saint-Denis – commune populaire de Seine Saint Denis qui a une importante histoire industrielle à l’échelle européenne, et qui a connu des nombreux mouvements migratoires dans lesquels s’inscrit l’émigration portugaise.

“C’est à partir de PAN Café, que nous sommes partis sur des chemins de traverse jusqu’au Portugal. Le ‘Grand Paris’ est considéré comme la troisième ville portugaise, après Lisboa et Porto, avec une présence estimée à près de 400.000 habitants portugais ou d’origine portugaise. Le pic avait été atteint lors de la période 1958-1974, avec près d’un million de portugais, lors d’une répression accrue du régime fasciste et de la guerre coloniale” explique le Commissaire de l’évènement, Pedro Morais.

Au retour de ce voyage au Portugal, trois artistes ont été́ conviées à vivre et travailler en résidence sur l’Île-Saint-Denis, hébergées sur les péniches des berges de la commune. «La mémoire vivante de l’émigration portugaise en France sera au centre des questions de ce moment réunissant Isabel Carvalho, Tita Maravilha et SoundPreta ainsi que des chercheurs et chercheuses vivant en France». L’intranquillité prend forme au PAN Café avec des installations, performances, talk, musique, workshop, cuisine, édition.

Ce jeudi 28 mars a eu lieu une performance de Fallon Mayanja, suivie d’un concert de SoundPreta.

Aujourd’hui, ce vendredi 29 mars, à partir de 16h00, il y aura des actions en continu d’Isabel Carvalho et à partir de 18h00, une discussion avec Fernando Curopos et Isabel Carvalho, autour d’Isabel Meyrelles et du Botequim (bistrot historique à Lisboa).

Ce samedi 30 mars, à partir de 16h00, une Escolinha da Performance, école de la Performance, fera une restitution du workshop de Tita Maravilha, à 18h00 est programmé une restitution du workshop de SoundPreta et à partir de 22h00, un concert final de SoundPreta et de Tita Maravilha.

“Nous avons plongé dans la mémoire vivante de l’émigration portugaise en France et deux figures sont apparues pour nous guider dans notre réflexion. Lors de nos déambulations à Lisboa, nous nous sommes arrêtés au bistrot Botequim, dont l’histoire singulière – il a été ouvert en 1971 par la poétesse Natalia Correia et la sculptrice Isabel Meyrelles, qui vit en région parisienne – nous renvoyait à l’histoire du féminisme, de la science-fiction, de ces autres espaces de vie et d’art. Tandis que la récente diaspora artistique brésilienne qui vit au Portugal et interroge la violence toujours agissante de son passé colonial, nous a renvoyé vers les combats historiques menés depuis Paris par le penseur anticolonial angolais Mário Pinto de Andrade (1928-1990), compagnon de la cinéaste Sarah Maldoror. Ces deux présences nous ont aidé à cheminer ensemble avec les artistes Isabel Carvalho, Lola Rodrigues et Tita Maravilha dans la préparation des rencontres qui auront lieu à PAN Café. Nos chemins partent d’endroits multiples mais nous cherchons des points d’intersection entre nos diasporas, nos errances et nos sensibilités précaires. L’intranquillité – ce principe cher au poète portugais Fernando Pessoa (1888-1935) – nous conduit sur des chemins périphériques où se croisent nos luttes” écrit Pedro Morais.

Pedro Morais est critique d’art et curateur indépendant. Né au Portugal, il est diplômé en sciences de la communication à l’Universidade do Minho (Portugal), avec une formation en histoire de l’art et cinéma audiovisuel à Aix-Marseille Université, il collabore régulièrement avec plusieurs revues (Le Quotidien de l’Art, Les Inrockuptibles, Art Basel Stories, La Belle Revue, Mouvement, Art Press…).

Il enseigne à l’École supérieure des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire et son champ de recherche se nourrit d’épistémologies critiques féministes et décoloniales.

Les événements de L’Intranquillité du PAN Café sont soutenus par la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France, qui l’a cofinancé dans le cadre de la 4ème édition du programme «Expositions Gulbenkian» pour soutenir l’art portugais au sein des institutions artistiques françaises.

LusoJornal