Lucídio Ribeiro : une vie entre les lignes, du terrain aux coulisses du sport

De Lamego à Paris, en passant par Mulhouse, le parcours de Lucídio Ribeiro est celui d’un homme animé par la passion du sport, le sens de l’engagement et une volonté inébranlable de faire rayonner la culture portugaise. À travers les décennies, il s’est imposé comme un acteur discret mais incontournable dans les sphères associatives et sportives, tant au Portugal qu’en France.

.

De Lamego à Mulhouse : un départ pour étudier

Lucídio Ribeiro naît à Lamego, dans le nord du Portugal, où il grandit au rythme des matchs de football locaux. Le ballon rond devient très vite une obsession. «Depuis tout petit, j’aime le football. Depuis l’âge de 9 ou 10 ans, j’en suis passionné. À Lamego, j’allais à tous les matchs. J’ai joué, mais au niveau amateur» confie-t-il au LusoJornal.

En 1965, encore jeune homme, il prend une décision décisive : partir en France. «Je suis venu légalement avec passeport et une licence militaire». Il quitte le Portugal pour éviter quatre années de service militaire, et surtout, pour pouvoir poursuivre ses études car «je ne voulais pas interrompre mon évolution académique» se souvient-il. C’est à Mulhouse, en Alsace, qu’il s’installe.

.

Traducteur pour le Pape Paul VI

La même année de son arrivée en France, un événement singulier marque son parcours : il est choisi comme traducteur officiel du Pape Paul VI lors du Festival international de la jeunesse à Stuttgart. «J’ai été le traducteur officiel du Pape Paul VI à Stuttgart, en 1965, pendant le Festival international de la jeunesse. Car à l’époque, au Portugal on enseignait le français comme première langue vivante. J’avais un bon niveau».

.

Engagement associatif : bâtisseur de ponts culturels

Dès les années 1970, Lucídio Ribeiro s’implique activement dans la vie de la Communauté portugaise en France. Il nous le confie «la première chose que j’ai fait en arrivant en France, c’est la création d’une association des Portugais de la région de Mulhouse ainsi qu’une équipe de football». C’est ainsi que la première école officielle portugaise d’Alsace est née et à laquelle il a participé pour sa fondation. Lucidio Ribeiro a aussi été le Vice-President de la Fédération des associations portugaises d’Alsace.

En parallèle, il gravit les échelons du monde professionnel.

À seulement 27 ans, il devient le plus jeune Directeur de supermarché en France, un poste qu’il occupera durant plus de 25 ans, tout en poursuivant son engagement communautaire.

.

D’un hobby à la profession

C’est dans les années 1980 qu’il fait de sa passion pour le sport une véritable activité professionnelle. D’abord, tout part d’un loisir : «J’ai commencé, par passion, à inviter des équipes portugaises à jouer en France et au Luxembourg».

Et très vite, il est appelé à conseiller des joueurs qui sont devenus internationaux : «ils m’appelaient et me disaient qu’ils voulaient venir jouer dans une équipe en France» confie-t-il. C’est ainsi qu’il a décidé d’en faire son métier en créant une agence pour sportifs à Paris et à Lisboa.

.

Un pionnier dans les coulisses du sport

Lucídio Ribeiro devient agent licencié FIFA, représentant des joueurs, et s’implique dans les droits TV et la médiatisation du sport portugais à l’étranger. Il contribue à l’organisation de la Supercoupe du Portugal à Paris en 1995 et en 1996, puis à celle du Championnat d’Europe de hockey-sur-patins à Madère, en partenariat avec la Fédération portugaise.

Son travail de l’ombre participe à l’essor et au rayonnement des talents portugais en France et au-delà. Il restera toujours animé par un objectif : créer des ponts entre les cultures et les peuples, à travers le sport.

.

Une mémoire désormais écrite

Aujourd’hui, Lucídio Ribeiro voit son parcours retracé dans une biographie intitulée «Lucídio Ribeiro – O Primeiro Senhor das Estrelas», parue au Portugal. Celle-ci est écrite par Carlos Rias, journaliste sportif portugais qui a notamment travaillé pour le journal «A Bola». Une reconnaissance méritée pour celui qui, dans l’ombre des projecteurs, a toujours su éclairer la voie de l’échange, du respect et de la passion sportive.