Maria d’Apparecida : Pose d’une plaque en hommage à la cantatrice lyrique brésilienne à Paris


Le samedi 28 septembre aura lieu, au 19 rue Auguste Vacquerie, Paris 16ème, à 15h00, la pose d’une plaque commémorative en hommage à la cantatrice lyrique et chanteuse populaire brésilienne Maria d’Apparecida qui a vécu à cette adresse de 1974 à 2017. L’événement est organisé par l’Association des Amis de Maria d’Apparecida, en collaboration avec Mazé Torquato Chotil, cheville-ouvrière de cette initiative.

La biographie de Maria d’Apparecida s’inscrit dans une actualité où font irruption les grands thèmes tels que l’exil, la libération féminine, le combat d’émancipation raciale, la solitude de la vieillesse et la fragilité de la gloire.

Fille d’une domestique noire, Maria d’Apparecida, née en 1926, à Rio de Janeiro, est élevée dans une famille qui, au décès de sa mère, alors qu’elle n’a que 7 ans, la considère comme une fille de la famille. Elle y reçoit une éducation qui incluait l’étude du piano, de la danse et du français.

Muse de la scène surréaliste française, des peintres et des écrivains, Maria d’Apparecida a enchanté le Paris de la seconde moitié du XXème siècle, autant par sa voix que par sa force de caractère. En 1965 elle obtient une double consécration en chantant d’abord Carmen au Théâtre Municipal de Rio et ensuite en étant la première chanteuse afro-brésilienne à interpréter Carmen à l’Opéra de Paris.

En décembre 1974, elle est victime d’un grave accident de voiture et, après de longs mois à l’hôpital, elle oriente sa carrière vers la MPB, la Musique Populaire Brésilienne. En 1977, elle enregistre avec le guitariste Baden Powell un disque qui obtient un grand succès commercial.

L’âge venant elle s’isole peu à peu et rompt tous liens avec son entourage.

Elle meurt à 91 ans, dans son appartement, au 19 rue Auguste Vacquerie à Paris, et est oubliée pendant plus de deux mois à l’Institut Médico-légal, sans que personne ne s’inquiète de sa disparition.

Intriguée par ce destin mystérieux, Mazé Torquato Chotil, journaliste et écrivaine qui vit en France depuis 1985, s’embarque dans une aventure qui la conduit à l’écriture d’une biographie intitulée «Maria d’Apparecida : negroluminosa voz», qui sera éditée en français par l’Association des Amis de Maria d’Apparecida, en 2019, sous le titre de «Maria d’Apparecida, une Maria pas comme les autres», avec une traduction de Bernard Chotil. Ce livre a fait l’objet d’une réinterprétation sous forme de bande dessinée, sous le crayon de Clara Chotil, en 2022, avec le titre «Ópera Negra».

LusoJornal