Monestier-de-Briançon, village d’émigration vers le Portugal au XVIIIème siècle

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Monestier-de-Briançon est le nom ancien de l’actuel Monêtier-les-Bains (05), dans le département des Hautes-Alpes. En 1893, une délibération du Conseil municipal change le nom de Monestier-de-Briançon en «Le Monêtier-les-Bains» afin de développer le thermalisme, lié à une source thermale réputée pour ses propriétés gastriques, rhumatologiques et dermatologiques.

Monêtier-les-Bains est un village de villégiature de montagne qui possède des relations avec le Portugal depuis le début du XVIIIème siècle.

Étonnante cette émigration d’un petit village de France en direction du Portugal, tout spécialement vers Lisboa et Porto.

Petite curiosité de ce village, est le fait qu’il est situé à égale distance du pôle Nord et de l’Équateur, environ 5.000 kilomètres.

Situé à 1.500 mètres de hauteur, il intègre la station de ski Serre Chevalier. En 1793 le village était peuplé de 2.020 habitants, tandis qu’en 2020 on ne compte plus que 1.062 âmes.

La communauté de Monêtier-les-Bains, par sa position à la frontière savoyarde, sur la route de Grenoble, au pied du Lautaret (1), a été constamment sollicitée lors des passages de troupes. Sans doute sa relative aisance, son terroir agricole et son élevage lui ont-ils permis de fournir ces contributions répétées.

Le Monêtier était le centre, sous l’Ancien Régime, d’un puissant réseau de colportage de livres. Ces réseaux de colportage permirent d’ouvrir des dépôts et boutiques dans les principales villes européennes.

Entre les années 1755 et 1760, 38 libraires originaires de Monêtier s’installèrent dans les grandes villes culturelles d’Europe, en France, Italie, Espagne et surtout à Lisboa, au Portugal. Par exemple, on a recensé 45 familles du Monêtier et des alentours vivant en Espagne.

L’étude des migrants du Monestier-de-Briançon au XVIIIème siècle souligne leur extraordinaire réussite sociale à Lyon, Turin, Madrid ou Lisboa… Ces marchands ont partout intégré rapidement les élites du commerce grâce à leurs capacités d’adaptation et leur avance culturelle leur a même permis d’acquérir une place considérable en Europe, notamment au Portugal.

 

(1) D’autres troupes traversent, ou plutôt montent au col du Lautaret, situé à 2.058 mètres de hauteur: les troupes cyclistes du Tour de France, avec 27 passagers depuis 1947. Qui se souvient du cycliste portuais Joaquim Agostinho qui y passa en tête dans le Tour de 1972? Le grand Joaquim Agostinho terminera 3ème de l’étape derrière les maîtres de l’époque Eddy Merckx et Zoetemelk, à 24 petites secondes.

 

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LusoJornal