Nathalie Coggia (Renaissance) se présente pour la 5ᵉ circonscription des Français de l’étrangerEmanuel Guedes·Política·25 Setembro, 2025 Élection du Député de la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger (qui regroupe notamment le Portugal, l’Espagne, Andorre et Monaco) : 16 candidats sont en lice pour ce scrutin partiel. Le premier tour aura lieu le 28 septembre et le second tour, le 12 octobre. Cette nouvelle élection intervient après l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection de Stéphane Vojetta, en raison d’irrégularités dans ses comptes de campagne. C’est dans ce contexte que Nathalie Coggia présente son parcours, son engagement politique, ses priorités pour la circonscription et ses attentes pour ce scrutin au LusoJornal. . Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je vis à Madrid depuis 2006, après une expatriation de 6 ans en Allemagne où j’ai étudié et travaillé. Pendant mon séjour en Allemagne, j’ai fait la connaissance de la personne qui est aujourd’hui mon mari et le père de mes deux enfants franco-espagnols, et c’est la raison de ma présence à Madrid. Je suis de la société civile, du monde de l’entreprise. J’ai travaillé pendant très longtemps dans le conseil, mes dernières fonctions et ma fonction actuelle sont directrice financière et des opérations. Mon engagement politique remonte à 2017. Je l’ai mené en parallèle de mes activités professionnelles et responsabilités familiales, puisque j’avais toujours été animée par le désir de contribuer au bien commun. En 2021, j’ai été élue Déléguée consulaire à la suite des élections de la circonscription de Madrid, sur la liste de Stéphane Vojetta, et en 2022, j’ai accepté d’être sa suppléante lors des élections législatives. J’ai été élue à l’issue de ces élections comme sa suppléante à l’Assemblée nationale. Cette expérience de suppléante m’a permis de renforcer cette connaissance que j’avais de la circonscription, puisque j’y vis depuis quasiment 20 ans. Cette expérience m’a permis de connaître de plus près les problématiques et les préoccupations de mes concitoyens et concitoyennes ici. . Quel est le nom de votre suppléant et quel est son parcours ? Mon suppléant s’appelle Nicolas Marty, Chef d’entreprise basé à Barcelone, mais auparavant, il a vécu longtemps à Prague et il a séjourné à Bruxelles. C’est un Français de l’étranger. Il a fondé une entreprise dans le secteur de l’événementiel, de la communication et des médias. Il n’a pas d’engagement politique antérieur, mais par contre, il a eu un engagement associatif assez fort. Avant de s’installer à Barcelone, il a été engagé dans le mouvement Scout et ce qu’on appelle un réseau qui soutient les jeunes entrepreneurs, qui s’appelle le Centre des Jeunes Dirigeants. Et puis à Barcelone, il s’est engagé dans plusieurs initiatives solidaires, dont la French Cup, qui est une régate solidaire, et par exemple une autre initiative qui s’appelle les Bureaux du cœur, qui propose un logement dans les bureaux des entreprises à des personnes qui n’en ont pas. Il a trois enfants et il est ravi, il est content d’approfondir un peu cet engagement et de m’aider à représenter utilement les Françaises et les Français de la circonscription. . Avez-vous un lien avec le Portugal ? Je connais le Portugal dans le sens où j’y ai déjà passé du temps pour des vacances, mais surtout en tant que suppléante, j’ai suivi le travail de Stéphane Vojetta, et j’ai été en contact avec des compatriotes de là-bas. Je peux m’appuyer sur des relais au Portugal, notamment Bruno Frentzel et Isabelle Aranega, qui sont les représentants de Renaissance au Portugal, ainsi qu’une collaboratrice sur place. Et pendant toutes les campagnes qu’on a fait avec Stéphane, j’ai été à la rencontre des Français du Portugal, donc ça m’a permis d’aller échanger directement avec eux également. Cette expérience-là, celle de suppléante, mes relais font que j’ai un lien fort avec les Françaises et les Français du Portugal, que je ne manquerai pas d’approfondir si j’ai l’opportunité d’être Députée. . Sous quelle forme vous présentez-vous à cette élection et bénéficiez-vous d’un soutien particulier ? Je me présente avec le soutien du Député sortant, Stéphane Vojetta. D’ailleurs, une des raisons pour lesquelles je me présente, c’est pour poursuivre le travail qu’il a engagé, auquel j’ai contribué et que j’ai soutenu, tout en apportant mes idées propres et mes propres projets. Et j’ai également le soutien de Renaissance et du MoDem, qui représentent les valeurs politiques auxquelles j’adhère. Je me présente avec le soutien de ces forces politiques, et non l’investiture parce que je compte maintenir ce positionnement qui me permet de garder ma liberté de ton et d’action si je suis élue Députée. . Quelle est votre réaction à la décision du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection de Stéphane Vojetta suite à des irrégularités dans ses comptes de campagne ? J’ai été abasourdie par la décision du Conseil constitutionnel. C’était quelque chose de complètement imprévu. Avec Stéphane, nous respectons les institutions judiciaires. Je ne vais pas remettre en cause cette décision, mais Stéphane a engagé certaines actions judiciaires contre la Banque Postale et auprès de la Cour Européenne des droits de l’homme pour faire valoir ses droits, notamment celui de pouvoir faire appel. Je vous propose de l’interroger, lui, directement, pour qu’il puisse vous en parler. La seule chose que je peux vous dire, c’est que ma candidature répond à ce besoin de reprendre ce travail qui a été interrompu abruptement. C’est la raison de ma candidature. . Quelles sont vos priorités et les idées principales que vous souhaitez défendre pour les Français de la 5ᵉ circonscription de l’étranger ? Mes priorités pour les Françaises et les Français de la 5ᵉ circonscription de l’étranger s’articulent autour de plusieurs grands axes. La première concerne l’amélioration du quotidien administratif. Trop souvent, nos compatriotes se heurtent à des démarches complexes et chronophages, qu’il s’agisse du renouvellement des papiers d’identité, de la délivrance des certificats de vie nécessaires aux retraites ou encore de l’organisation du vote à distance. Je souhaite poursuivre et accélérer le mouvement de simplification et de dématérialisation de ces procédures, afin de réduire les délais, les déplacements inutiles et de rendre nos services consulaires plus accessibles. Le deuxième axe est l’éducation. L’accès à la langue et à la culture françaises est un pilier essentiel pour les familles expatriées. Je veux défendre la qualité de l’enseignement au sein du réseau des lycées français tout en veillant à contenir la hausse des frais de scolarité, qui pèse de plus en plus lourd pour de nombreuses familles. Mais je veux aussi élargir les solutions pour celles et ceux qui n’ont pas la possibilité d’y inscrire leurs enfants. Cela passe par le développement de dispositifs alternatifs, comme les associations FLAM, qui offrent un complément d’apprentissage du français, ou les sections bilingues dans les établissements locaux. Ces solutions permettent aux enfants de rester pleinement intégrés dans leur système éducatif d’accueil, tout en maintenant un lien fort avec leur langue et leur culture d’origine. Vient ensuite l’emploi, un sujet récurrent de préoccupation pour les Français de l’étranger en âge de travailler. Depuis plusieurs années, j’ai constaté avec Stéphane que l’accès à l’emploi ou l’évolution professionnelle à l’étranger pouvait être une véritable source de difficultés. Nous avons ainsi lancé la plateforme carriere-espagne-actual.com, destinée à mettre en lumière et à connecter les différents acteurs de l’écosystème francophone qui accompagnent nos compatriotes dans leurs parcours professionnels. Cette initiative a montré son utilité, et je souhaite aujourd’hui la renforcer, la compléter et la déployer davantage pour offrir plus de visibilité et d’opportunités à celles et ceux qui souhaitent s’insérer ou progresser dans leur vie professionnelle au Portugal et en Espagne. Enfin, au-delà de ces enjeux spécifiques aux Français de l’étranger, un Député reste avant tout un Député de la Nation. À ce titre, je souhaite m’inscrire dans la continuité des combats portés par Stéphane : lutter contre les dérives du numérique, en particulier les risques liés aux usages chez les mineurs, et promouvoir une gestion plus sincère, plus transparente et mieux maîtrisée de nos finances publiques. À ces deux priorités, j’ajoute un engagement personnel : celui de la diversité et de l’inclusion. Je veux que notre société, dans son ensemble, prenne mieux en compte la neurodiversité, que ce soit dans le monde du travail ou dans l’éducation. Derrière ce terme, on parle de réalités très concrètes qui touchent de nombreuses familles : troubles de l’attention, dyslexie, spectre autistique ou encore haut potentiel. Ces différences cognitives sont trop souvent perçues uniquement comme des difficultés, alors qu’elles peuvent être aussi des forces si elles sont reconnues et accompagnées. Je veux contribuer à développer une culture de l’inclusion qui permette à chaque personne, quelles que soient ses particularités, de trouver sa place et de s’épanouir. C’est donc autour de ces grands axes – l’amélioration du quotidien, l’éducation, l’emploi, des combats nationaux forts et une ambition inclusive – que je souhaite concentrer mon action au service des Françaises et des Français de la 5ᵉ circonscription de l’étranger. Contrairement à mes adversaires, je souhaite exercer un mandat utile, au service des Français de l’étranger, et non servir à alimenter des querelles partisanes n’ayant qu’en seule ligne de mire les élections présidentielles de 2027. Je sais que le contexte politique est compliqué mais je pense que sur certains sujets, un travail trans-partisan et/ou des avancées sont possibles. Je suis déterminée à les obtenir. . En quelques mots, pouvez-vous nous donner votre opinion sur la situation politique en France ? Si j’avais déjà été Députée le 8 septembre, j’aurais voté la confiance au Gouvernement, non pas parce que tout me convenait, mais parce que la France a besoin d’un budget et de stabilité. Je me réjouis que le Premier Ministre ait été nommé rapidement après la démission du Gouvernement Bayrou, car il faut maintenant que tous les partis de l’arc républicain se mettent autour de la table pour négocier un compromis. Ce budget ne satisfera sans doute pas pleinement chacun, mais il doit permettre d’avancer, et surtout éviter le blocage que nous avons connu en décembre dernier, avec toutes ses conséquences économiques et financières. Pour ma part, je souhaite contribuer à la formation de cette coalition républicaine, à condition qu’elle amorce un vrai changement de tendance dans nos finances publiques, afin de réduire progressivement notre déficit et notre dette, qui pèsent aujourd’hui trop lourd sur les générations futures. . Une autre candidate vous accuse de diffuser de fausses informations concernant les positions de son parti sur l’impôt universel et la binationalité. Que répondez-vous à ces accusations ? Sur la binationalité, je vous invite simplement à regarder les articles qui sont sortis lors de la campagne pour les européennes de 2024 : ils montrent bien que le Rassemblement National avait remis en cause les binationaux à ce moment-là. Concernant l’imposition universelle, je rappelle que, depuis que je suis suppléante, tous les ans au moment de la Loi de finances, la France insoumise dépose des amendements pour l’instaurer. Et à chaque fois, le Rassemblement National les soutient : en commission, il s’exprime en leur faveur, et en séance plénière, quand cela a pu être voté, il a aussi apporté son soutien. Ce sont des faits, documentés, et je trouve donc assez surprenant qu’on m’accuse de diffuser de fausses informations. En tout cas, je veux redire à mes compatriotes que je m’inscris totalement en faux contre cette proposition d’imposition universelle. Je les défendrai fermement, et je continuerai de m’opposer à ce projet soutenu non seulement par LFI, mais aussi par le Rassemblement National, le Parti Socialiste et les Écologistes. Si je suis élue, ce sera l’une de mes priorités dans les débats budgétaires, car c’est précisément dans ce cadre que ces amendements reviennent chaque année.