Opinion: L’engagement des jeunes en politique


Je m’appelle Tiago Martins, j’ai 18 ans, et aujourd’hui, je veux vous parler d’un enjeu qui me tient à cœur : l’engagement des jeunes en politique.

Nous, les jeunes, représentons l’avenir. Mais plus que cela, nous sommes déjà une part importante de la société d’aujourd’hui. Pourtant, nos préoccupations restent souvent ignorées, et nos idées, sous-estimées. Il est temps que cela change.

S’engager en politique, ce n’est pas juste une formalité. C’est prendre la parole, c’est faire entendre nos voix et, surtout, agir pour bâtir un avenir qui nous ressemble. Comme le disait si bien Victor Hugo : «Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent». Nos luttes aujourd’hui détermineront le monde de demain. C’est aussi avoir un impact direct sur la vie de nos communes, là où tout commence : nos écoles, nos parcs, nos associations, nos transports… Ce sont des choses concrètes, et nous pouvons les améliorer si nous avons le courage de nous engager.

Mais soyons honnêtes, ce n’est pas facile. Aujourd’hui, nos Maires, ces élus de proximité qui gèrent nos communes, sont eux-mêmes en détresse. Lors du dernier Salon des Maires, plus de 5.000 d’entre eux ont symboliquement porté une écharpe noire pour alerter sur leur situation. Saviez-vous que chaque mois, 40 Maires démissionnent, soit près de 480 par an ? Ils n’en peuvent plus. Trop de responsabilités, pas assez de moyens, des budgets qui se réduisent – ils se sentent abandonnés, parfois menacés, et souvent dépassés.

Et pourtant, ce sont eux qui tiennent nos territoires debout. Alors, si nos Maires craquent, comment encourager des jeunes comme moi – ou comme vous – à s’engager ? Comment changer les choses dans un système qui semble bloqué, où certains restent en place depuis des décennies et où les idées nouvelles ont du mal à trouver leur place ?

Je crois qu’il est urgent que l’État prenne ses responsabilités. Aujourd’hui, 5 milliards d’euros risquent d’être retirés des budgets communaux. C’est une catastrophe pour nos villes et nos villages. Comment développer nos projets locaux si nos communes sont à bout de souffle ? Comment motiver les jeunes à prendre le relais si ceux qui sont en poste n’ont déjà plus les moyens d’agir ?

Alors je pose ces questions :

– Que fait-on pour accompagner nos Maires et leur redonner les moyens de travailler dignement ?

– Que fait-on pour que les jeunes comme moi puissent s’engager plus facilement, avec des formations, des soutiens, et des opportunités réelles ?

– Et surtout, comment l’État peut-il garantir que nos territoires ne soient pas les victimes d’une politique budgétaire qui sacrifie le local ?

Nous, les jeunes, voulons agir. Mais nous avons besoin d’un système qui nous donne les moyens de le faire. Comme le disait si bien le poète Antoine de Saint-Exupéry : «Être homme, c’est sentir en posant sa pierre que l’on contribue à bâtir le monde». S’engager, c’est prendre part à la construction d’un avenir plus juste, plus durable, plus solidaire.

Alors aujourd’hui, je lance un appel.

Aux jeunes : Osez vous engager. Nous avons la force, les idées et la passion pour changer les choses. Rappelons-nous les mots de René Char : «Imposons notre chance, serrons notre bonheur et allons à notre risque. À nous de voir».

Et à l’État : Ne nous abandonnez pas. Donnez-nous les outils pour agir, soutenez nos Maires, et ensemble, construisons une démocratie locale où chacun a sa place.

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Tiago Silva Martins

Membre du Conseil Régional des Jeunes

Région Île-de-France

Conseiller Municipal Enfance Jeunesse

Ville de Montfermeil

LusoJornal