Paul Seixas, Champion du monde à 18 ans : Le grand espoir du cyclisme mondialAntónio Marrucho·Desporto·6 Janeiro, 2025 Paul Seixas, lundi 23 septembre 2024 se confie, à la fin de l’effort solitaire du Championnat du monde-contre la montre sur 24,9 km à Zürich, en Suisse : «J’ai senti que je faisais le meilleur chrono de ma vie». Et pour cause ! Un jour avant de fêter sa majorité, le jeune coureur de la formation Decathlon-AG2R La Mondiale a avalé les 24,9 km de routes suisses à plus de 53 km/h de moyenne pour emporter la Médaille d’or, devançant les Belge: Japer Schoofs et Matisse van Kerckhove. C’est la première fois de l’histoire qu’un Français est sacré Champion du monde du contre-la-montre dans cette catégorie. En contrat, depuis peu, avec l’équipe savoyarde Decathlon-AG2R La Mondiale, certains en parlent déjà comme un futur Pogacar ou Evenpoel. Paul Seixas sera le coureur le plus jeune du WorldTour en 2025. Âgé à peine de 18 ans, Paul Seixas possède déjà un palmarès étonnant et impressionnant, de grands espoirs reposent sur lui. Comme son nom l’indique, il y a du portugais chez lui, même si cela remonte à quelques générations en arrière. Tant lui que son père, Emmanuel, se disent fières d’avoir des racines portugaises. Même si, pour l’instant, ils ne pratiquent pas la langue de Camões, ils ont visité le Portugal à plusieurs reprises. Les origines portugaises de Paul Seixas, remontent à 3 générations en arrière, à son arrière-grand-père qui, venant travailler en France, s’est marié à une Tchécoslovaque. L’amour pour le cyclisme lui vient de son grand-père, l’amour de l’effort et de la compétition lui vient de son père, Emmanuel Seixas, pratiquant de Karaté à haut niveau, vice-Champion de France, alors qu’il été licencié au club Sen No Sen Karaté Vénissieux. Paul Seixas est né le 24 septembre 2006, à Lyon. Avec sa famille, il habite, depuis 2019, à 25 km de la capitale des Gaules, Anse. Afin de pouvoir s’entraîner, évoluer, il a fréquenté un lycée sport-études où il avait le même nombre d’heures de cours que les autres étudiants de son niveau, toutefois l’horaire est mieux agencé pour pouvoir s’entraîner avant ou après les cours. Des entraînements qui a 15 ans étaient de 2 à 3 heures par jour, 3 à 4 jours par semaine, profitant pour s’entraîner, aussi et surtout les jours sans cours : les mercredi, samedi et dimanche. Le grand-père de Paul Seixas aimait regarder le Tour de France avec son petit-fils. De là lui est venu l’attrait pour ce sport. Paul Seixas suit l’exemple familial : le goût du défi, du dépassement de soi. Dès qu’il a pu, dès qu’il a eu l’âge, Paul Seixas s’inscrit dans un club de cyclisme pour s’entraîner et faire de la compétition. Il avait à peine 8 ans quand il a rejoint le club Lyon Sprint Évolution. Dans une interview accordée à radio Pluriel, il y a de cela tout juste trois ans, Paul Seixas, âgé à l’époque de 15 ans, confiait qu’il avait déjà deux titres de Champion de France : «Je viens de commencer, j’aime ça, j’ai franchi une étape, mais il me reste beaucoup à faire, à confirmer, pour mieux me faire connaître, je réalise ce que mon grand-père avait voulu faire, mais qui n’a pas pu : la compétition. Toute ma famille est derrière moi, mon frère est également un grand passionné de cyclisme… Les sponsors n’arrivent que vers l’âge adulte, ce qui fait que le budget pour pratiquer le cyclisme est assez conséquent. J’ai, entre autres, 4 vélos de compétition : un pour la route, un pour le cross, un pour la piste et un pour le VTT. Chacun coûte entre 2 et 5 mille euros, ils sont en carbone et pèsent autour de 8 kilos». Le goût de la victoire, Paul Seixas l’a acquis très jeune : «Quand on franchit la ligne d’arrivée et l’on gagne, c’est le bonheur extrême. Cela nous prend un moment pour réaliser ce que nous venons d’accomplir… la définition de ce moment c’est le bonheur». Toutefois pour y arriver les choses ne viennent pas toutes seules : «Il faut être motivé, être bien entouré, pas être seul, dormir entre 8 et 10 heures par jour… je suis sur les réseaux sociaux, mais uniquement pour le strict minimum». On peut dire que Paul Seixas a presque tout «raclé» dans les compétitions de haut niveau, des différentes catégories d’âge, tout jeune les courses étant de 60 km et les Championnats de 80 km. À la question : «Vous êtes spécialiste de quel type d’effort cycliste ?», il rép ond qu’il est assez complet. Les résultats le démontrent. Jugez-en, au niveau palmarès 2024 : – Champion du monde du contre-la-montre juniors – Champion de France du contre-la-montre juniors – Champion de France de relais mixte-juniors – Champion de France cyclo-cross juniors – Champion de France cyclo-cross en relais mixte entre autres. .L’étonnant, dans ce palmarès, c’est, au vu de son poids (59 kg) et de sa taille (1,84m), qu’il est constitué pour être un coureur de montagne et… gagner un Championnat du monde de contre-la-montre est hors-norme, signe du grand talent, chez ce jeune coureur, signe d’un coureur déjà très complet. Au Challenge junior 2024, au vu des victoires et points accumulés, il termine premier avec 1.842 points, loin devant le deuxième, Éliot Boulet avec 1.284 points. Désireux de se frotter aux meilleurs, dès cette saison, avec la participation au tour de France, il essaye de s’y mesurer. C’est ainsi que le 2 janvier dernier il essaye de battre un record : celui de l’ascension du Coll de Rates, accompagné de trois coureurs amateurs de l’équipe Hexagone-Corbas Lyon Métropole, lesquels l’ont aidé à former un «train». Le Français de la formation Decathlon AG2R La Mondiale a réalisé le 5ème meilleur temps de l’histoire de cette montée de 6,5 km à une moyenne de 5,5%. Avec ses 13 minutes et une seconde, à peine âgé de 18 ans, Paul Sexas n’a pas battu le record de Tadej Pogacar, qui est de 12 minutes et 21 secondes, mais il a tout de même fait mieux que Jonas Vingegaard. Le Coll de Rates est situé dans la région Costa Blanca, en Espagne. Paul Seixas, grand admirateur de Julian Alaphilippe, est capable de vous citer le palmarès de presque tous les cyclistes, à l’exemple des portugais Rui Costa et João Almeida. Un de ses rêve : «Porter le maillot jaune du Tour de France et pourquoi pas le gagner. Le Tour de France, je pense que pour tous les Français, et pour beaucoup de coureurs dans le monde, c’est le rêve», a-t-il confié lors d’un entretien accordé à Cyclism’actu. «Après, c’est sûr que quand tu vois le Tour, ça peut se perdre partout. Et c’est aussi ce qui m’a donné envie d’être polyvalent et de ne pas me donner de limite, c’est que si t’es bon dans tous les domaines, ça sera toujours un avantage par rapport aux autres. Si jamais tu te trouves dans une mauvaise situation, il y a toujours moyen de s’en échapper, si tu ne t’es jamais donné de limite. Mon but est d’être polyvalent et me faire plaisir sur le vélo». Paul Seixas, un concurrent pour Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard ? Se frottera-t-il à eux dès cette saison ? Ou sera-t-il simple «porteur de bidons» et «apprenti» sur le Tour, en attendant son heure dans les années à venir ? Paul Seixas est doué, motivé, il est en avance dans les objets, pour un cycliste de son âge… à confirmer chez les professionnels. Le nouveau Hinault, que la France attend ? Il se dit, ne pas vouloir brûler les étapes. Nous disons toutefois que s’il peut en remporter dès sa première saison dans WorldTour en 2025, cela serait de bon augure pour la suite de sa carrière. Paul Seixas, un surdoué du cyclisme… à suivre… de loin… car difficile de prendre sa roue… A suivre au bord de la route ou devant un écran de télévision… chez les professionnels dès cette année 2025.