Home Cultura Présentation de «Inquietações em tempos de insônia», de Leonardo TonusDominique Stoenesco·3 Março, 2020Cultura La présentation du deuxième recueil de poèmes de Leonardo Tonus, «Inquietações em tempos de insônia» (Ed. Nós, 2019), aura lieu le 4 mars à la Librairie Portugaise et Brésilienne, à Paris. Leonardo Tonus sera accompagné de la romancière et philosophe Márcia Tiburi qui présentera également son dernier ouvrage «Quatro passos sobre o vazio». Cette soirée se déroulera dans le cadre de la 7è édition du Printemps Littéraire Brésilien qui, entre les mois de février et juin 2020, accueille environ 70 romanciers, poètes, essayistes et acteurs du livre lusophone, en France, mais aussi en Belgique, au Portugal, en Italie, en Allemagne et aux États-Unis. Le programme est constitué de débats, lectures, rencontres poétiques, ateliers d’écriture et lancements de livres, dans des espaces institutionnels, des centres culturels et des librairies, ainsi que dans de nombreuses universités et lycées. «Inquietações em tempos de insônia» paraît à un moment où un climat de haine et de peur règne au Brésil, comme on peut le voir dès les deux premiers vers du poème «medo» (peur) qui occupe la couverture du livre, dans une inversion volontaire de l’auteur: «que tenhamos medo / é o que querem» – «que nous ayons peur / c’est ce qu’ils veulent». On notera, par ailleurs, que dans le présent recueil, comme dans le précédent, le «je» et le «nous» sont intimement liés, l’itinéraire biographique et l’errance/exil du poète côtoyant solidairement les victimes de la barbarie des temps présents, ces «escritores vagabundos / negros sujos / mulheres vadias / bichas doentes / tementes de um deus eclipsado». Au cours de son insomnie et de la chute vertigineuse et douloureuse de son corps déchiré, dans un souffle presque hugolien, c’est à travers les mots et le verbe que le poète, encore lucide, cherche à «fabriquer des stratégies de résistance»: «mais do corpo / do que músculos e veias / sou um acúmulo de verbos» – «plus qu’un corps / plus que des muscles et des veines / je suis une accumulation de verbes». Et il précise: «na poesia encontrar a acuidade / para com o mundo» – «à travers la poésie trouver l’acuité / pour comprendre ce monde» (poème «consideração»). Malgré ses «inquiétudes» et ses «peurs», et face aux tragédies du quotidien, le destin du poète, semble nous dire Leonardo Tonus, consiste à pousser inexorablement son rocher vers le haut de la colline, comme le suggèrent encore ces vers extraits du poème «medo»: «mas se pelo medo podem matar / uma, / duas, / três rosas, / jamais hão de deter a chegada da primavera» – «mais si par la peur ils peuvent tuer / une, / deux, / trois roses, / ils ne parviendront jamais à empêcher l’arrivée du printemps». Leonardo Tonus est Maître de Conférences habilité à diriger des recherches à la Sorbonne Université. Spécialiste en littérature brésilienne contemporaine, il est le créateur et l’organisateur du Printemps Littéraire Brésilien. Nommé Conseiller Littéraire pour le Salon du Livre de Paris en 2015, qui avait comme invité d’honneur le Brésil, il a également organisé, en 2016, l’exposition «Oswald de Andrade: passeur anthropophage», au Centre Georges Pompidou. Auteur de nombreux articles et publications, son premier recueil de poèmes, «Agora vai ser assim» est paru en 2018. Márcia Tiburi est titulaire d’un doctorat en philosophie et a publié plusieurs essais dans cette discipline. «Magnólia» (2005), son premier roman, a été finaliste du Prix Jabuti (Brésil) et le roman «Era meu esse rosto» (2012) a été finaliste du Prix Portugal Telecom. «Quatro passos sobre o vazio» (2019) est sa dernière publication. Márcia Tiburi signe des chroniques pour la revue Cult et, actuellement, elle est professeure invitée à l’Université Paris 8. Mercredi 4 mars, 19h00 Librairie Portugaise et Brésilienne 21 rue des Fossés Saint Jacques 75005 Paris [pro_ad_display_adzone id=”37509″]