Prix Alain Bosquet 2025 décerné à «Division de la joie» de Raquel Nobre Guerra_LusoJornal·Cultura·2 Outubro, 2025 C’est avec une immense joie que nous vous annonçons que Le recueil «Division de la joie» de la poétesse portugaise Raquel Nobre Guerra, traduit par João Viegas et publié dans la collection LUA, aux Editions Les Carnets du Dessert de Lune, septembre 2024, vient de recevoir le Prix Alain Bosquet de la traduction 2025. La cérémonie de remise du prix s’est tenue le 17 septembre, à Paris, dans le salon bleu des éditions Gallimard, en présence d’un jury présidé par Isabelle Gallimard et composé de Claudine Helft, Vénus Khoury-Ghata, Hervé-Pierre Lambert, Yves Namur, Jean Orizet et Lionel Ray. «Ce nouveau prix vient consacrer une fois encore la vitalité de notre jeune collection de poésie bilingue LUA, débutée en 2023, et dédiée à la poésie contemporaine et aux voix européennes qui cherchent à élargir les frontières du langage» lit-on dans la note de presse envoyée au LusoJornal. «En effet, il y a tout juste un an, nous avions eu l’immense fierté de recevoir le Prix Mallarmé 2024 pour un autre titre de LUA : «Là où nous ne sommes pas» du poète et romancier bulgare Gueorgui Gospodinov, traduit en français par Marie Vrinat. L’obtention aujourd’hui du si prestigieux Prix Alain Bosquet résonne donc comme une seconde consécration et confirme la place singulière que notre collection s’est déjà forgée dans le paysage de la traduction poétique francophone». Cofinancé par l’Union européenne, le projet LUA a pour but principal de faire circuler les œuvres poétiques d’aujourd’hui entre les différentes langues et cultures européennes. . Division de la joie ou comment saisir l’allégresse Le recueil de Raquel Nobre Guerra offre une succession de tableaux esthétiques et philosophiques, d’instants de conscience d’être aussi intenses que fugaces, où chaque poème voudrait renfermer une parcelle de bonheur. La poésie est convoquée par le réel, parfois par le plus trivial, un simple détail du jour, une réfraction de lumière, un sourire, une parole, une ombre… Bien que vouée à l’échec, chaque tentative des mots, par les sons autant que par les images convoquées, de saisir l’insaisissable laisse en nous un savoureux sentiment d’éveil, mêlé de frustration. Une œuvre exigeante magistralement traduite par le maitre João Viegas, «notre meilleur traducteur de portugais à l’heure actuelle», selon les mots de Claudine Helft. . Extrait du recueil «Décomposer morceau par morceau la règle du jour les mêmes gestes, les mêmes objets vêtements amples, dragage du vers long toi et moi paroles décousues çà et là les coquelicots se font rares presque superflus comme s’ils étaient prêts pour l’été moi aussi, je note sans le vouloir nous aussi, dieux ou davantage à la moindre rumeur nous sommes matière de vie ou de mort j’aime les pensées à mesure qu’elles me viennent aux mille attentions qui toute chose atténuent je sens quelque chose de profondément tendre la véloce lumière qui sur nous lentement descend et repart avec sa pragmatique douleur pleine d’avenir.»