«Sempre Paris», de Rosa Freire d’Aguiar, Prix Jabuti 2024 élu Livre de l’année


Installée à Paris depuis 1973, la journaliste, écrivaine et traductrice brésilienne Rosa Freire d’Aguiar vient d’obtenir, le 19 novembre dernier, le Prix Jabuti pour son livre «Sempre Paris», édité il y a un an par la Companhia das Letras. Par ailleurs, ce livre a été également élu Livre de l’année, toutes catégories confondues.

Le Prix Jabuti, créé en 1958, est l’un des prix littéraires brésiliens les plus prestigieux récompensant des auteurs d’expression portugaise, décerné dans plusieurs catégories (roman, nouvelle, poésie, chronique, essai, biographie, littérature jeunesse, BD, etc.). L’un des premiers écrivains à l’avoir eu a été Jorge Amado, en 1959.

Le titre complet de cet ouvrage est «Sempre Paris : crônica de uma cidade, seus escritores e artistas» (Toujours Paris : chronique d’une ville, ses écrivains e ses artistes). Il réunit des souvenirs, des mémoires et des entretiens que l’auteure a réalisés en France durant les années 1970 et 1980 quand elle était correspondante de plusieurs grands magasines brésiliens, notamment «Isto É» et «Jornal da República».

À travers ses rencontres, ses récits et ses interviews, Rosa Freire d’Aguiar reconstitue l’atmosphère d’une ville trépidante, Paris, avec ses cafés, ses librairies, ses écrivains, ses débats politiques, son histoire et sa vie quotidienne. Parmi les nombreux écrivains et hommes politiques qu’elle a interviewés nous pouvons citer, entre autres, Alain Finkielkraut, Élisabeth Badinter, Eugène Ionesco, Fernand Braudel, Georges Simenon, Julio Cortázar, Raymond Aron, Roland Barthes, Romain Gary ou Simone Veil. C’est aussi durant ces années que Rosa Freire d’Aguiar a connu son mari, Celso Furtado, économiste renommé, exilé à Paris, décédé il y a vingt ans.

Depuis 1986, Rosa Freire d’Aguiar a entamé un remarquable travail de traductrice, avec «O Conde de Gobineau no Brasil», de George Raeders, suivi d’une centaine d’autres traductions dans les domaines de la littérature et des sciences humaines (L.-F. Céline, Lévi-Strauss, Montaigne, Balzac et récemment Proust).

En 2009, elle a reçu le Prix Jabuti pour la traduction du livre «L’élégance du hérisson», de Muriel Barbery et en 2019 le prix Paulo Rónai, de la Bibliothèque Nationale du Brésil, pour le livre «Bússola», de Mathias Énard.

Enfin, nous ne pouvions pas conclure cette information sans signaler que Rosa Freire d’Aguiar est membre de l’Union Européenne des Écrivains de Langue Portugaise, créée à Paris en septembre 2022.

LusoJornal