Sylvie Marques, Coach d’affaires à HendayeSélidja Lando·Empresas·28 Abril, 2023 [pro_ad_display_adzone id=”41079″] Sylvie Marques habite le sud de la France et elle est Coach d’affaires. Dans cette interview à LusoJornal, Sylvie Marques explique en quoi consiste son travail, comment on passe du statut de salarié à celui d’entrepreneur e comment son métier est lié à son parcours et à son histoire. Finalement, nous apprenons que, parfois, nos blocages peuvent être liés à notre parcours, à notre histoire. Dans le cas de Sylvie Marques, ses origines portugaises ont été, par moments, un frein à son développement. Étant descendante lusophone, pouvez-vous parler des contraintes rencontrées dans votre parcours? Effectivement, je me suis rendue compte que dans mon processus et développement personnel, je ressentais souvent l’angoisse de manquer, alors que la réalité était différente. Mon angoisse était disproportionnée par rapport à ce que je vivais, et donc j’avais compris que l’environnement dans lequel j’ai grandie avait fortement impacté ma vie actuelle. À la maison, il fallait faire attention à certaines subtilités, mes parents sont nés au Portugal et ont eu une vie avec des privations. Ce n’était pas toujours très simple. J’ai donc pris conscience de l’impact de toutes ces sensations qui avaient été véhiculées jusqu’à moi, et qui continuaient finalement d’une façon ou d’une autre, à m’intimider. Donc j’ai décidé d’y mettre un terme et changer cela, afin de me sentir plus à l’aise et confiante avec moi-même. Vous avez donc fait un grand travail sur vous-même, avant de vous lancer, ce qui a sûrement suscité l’envie de créer une entreprise… Mon activité aujourd’hui concentre trois étapes de ma vie. J’ai eu une première étape où j’ai géré, avec mon ex-mari, une entreprise, donc j’ai appris à vraiment être entrepreneur. Ensuite lorsqu’on a vendu la clientèle, je me suis formée pour être consultante en relations humaines parce que cela me passionnait. J’ai aimé l’aspect que l’on puisse améliorer en conscience les relations humaines que ce soit dans le couple ou dans les relations professionnelles. C’est à ce même moment de ma vie que j’ai vécu une séparation et que je me suis retrouvé au RSA. J’ai ressenti toutes ces angoisses, donc je me suis interrogée, mais aussi remise en question, ce qui m’a emmené à porter intérêt à la relation à l’emploi. Je me suis donc formée, et en voyant les ouvertures qu’il y avait pour moi, j’ai voulu transmettre mes valeurs. J’aime partager ce que j’apprends et ce qui m’aide à faire des transformations. Comme le sujet de l’argent est souvent en lien avec des relations (clients, associés, collaborateurs, etc.) l’engagement va aussi se jouer ailleurs. Aujourd’hui, mon activité concentre alors ces trois expériences et c’est le fruit de mes formations, mais également de mon propre développement. Amener les personnes par là où on est passé est important à mes yeux. Cela aide à établir un coaching efficace, à développer une écoute fine des personnes. Quel est le rôle principal d’un coach? Que faites-vous exactement? Ce que j’apporte aux entrepreneurs, aux autoentrepreneurs ou aux dirigeants de TPE et de PME, c’est vraiment ce mouvement de l’intérieur vers l’extérieur. Pour moi, l’entreprise commence à l’intérieur du dirigeant. S’il n’est pas à l’aise pour parler de causes importantes, pour vendre ou s’il n’est pas à l’aise pour se montrer, forcément cela aura un impact sur le développement de son entreprise. Souvent on a un cœur de métier qu’on adore, mais il y a aussi cette casquette de chef d’entreprise. Du coup il va y avoir beaucoup de freins. Donc j’interviens vraiment dans cet aspect-là. J’essaie de lever tous les blocages. Après avoir figuré les finances, il y a une notion d’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle à établir. Souvent, il y a une sorte d’affrontement entre des désirs profonds et l’ambition. Notre environnement conditionne notre intérieur. Je vais donc choisir l’environnement de mon client qui va l’aider à voir les déclics dont il a besoin, par rapport à l’objectif sur lequel nous travaillons ensemble. Est-il fondamental d’avoir un coach aujourd’hui? Tout à fait, j’en ai un aussi. Je continue à être coachée. Ma conviction est, comme mentionné précédemment, que l’entreprise commence à l’intérieur du dirigeant. La terre de l’entreprise est l’être du dirigeant. Pour en revenir à mes origines portugaises, mes grands-parents étaient agriculteurs, donc j’adore jardiner et j’adore le contact avec la terre. Je trouve qu’il y a beaucoup d’allusions avec la culture, l’entrepreneuriat, et tout comme on peut enrichir la terre, on peut enrichir le dirigeant. On peut contribuer à son évolution. On est mené à travailler tout cela pour que nos entreprises puissent avoir une meilleure performance, et ce bien être qui est tellement indispensable. Aujourd’hui, les conditions que l’on vit nous amène à faire cette élévation de posture. Vous disiez avoir des grands parents qui habitaient au Portugal, avez-vous toujours ce lien avec le pays? Bien sûr. J’ai été en voyage à Lisboa avec mon compagnon, qui ne connaissait pas la ville. J’en ai profité pour organiser une conférence, étant donné qu’il y a une communauté francophone là-bas. J’ai des amis francophones qui sont entrepreneurs et j’avais tout simplement envie de pouvoir symboliquement honorer ce qui est important pour moi. Lorsque vous avez créé votre entreprise, quels ont été les plus grands défis? J’avais dix ans d’activité entrepreneuriale avec mon ex-mari, donc je connaissais déjà et ensuite j’ai eu un arrêt, j’ai travaillé pour le GRETA à l’époque. Ils ont eu besoin de moi car beaucoup de personnes partaient ou étaient en arrêt, donc je suis devenue autoentrepreneur au vu de la situation. J’ai pu me former et j’ai vécu un grand changement, car j’ai appris à pouvoir proposer un parcours, et de vendre un résultat plutôt que du temps. Quels sont les conseils que vous pouvez donner à une jeune femme qui souhaiterait créer son entreprise? Prendre le temps d’explorer son statut et devoir être à l’écoute des besoins de son entreprise qui ne sont d’ailleurs pas les mêmes besoins que l’entrepreneur. Il va y avoir une rentabilité importante et il faut savoir qu’on ne passe pas d’une casquette de salarié à une casquette d’entrepreneur juste comme cela. Une prise de conscience est demandée afin d’être en mesure de pouvoir gérer les futures étapes. Si on a des problèmes avec le travail en étant salarié, ceux-ci se répéteront plus tard sous une autre forme. L’origine de la difficulté est la même. Donc, il est nécessaire de faire ce ‘switch’ mentalement, avant d’écheler davantage dans le domaine. Cette interview a été réalisée par Sylvie das Dores dans le cadre de l’émission «Mulheres de Negócios». «Mulheres de Negócios» est une émission de LusoJornal en partenariat avec le mouvement «Mulheres de Negócios PT». Voire l’interview ICI. [pro_ad_display_adzone id=”46664″]