Tailleur de pierre : Médaille d’or pour Mikaël Rebelo Pereira au Worldskills de Lyon

Mikaël Rebelo Pereira remporte la médaille d’or dans l’épreuve Tailleur de Pierre de la compétition internationale Worldskills qui s’est déroulée à Lyon entre le 10 et le 15 septembre dernier. Lusodescendant, originaire de Soisson, dans les Hauts-de-France, Mikaël Rebelo Pereira a ainsi vu son travail et persévérance récompensés.

Cette année la France a accueilli les Jeux Olympiques et Paralympiques, Paris 2024. Lyon a pour ainsi dire accueilli une compétition de, presque, même caractère international, en ce qui concerne excellence dans les métiers manuels et techniques.

Lyon a accueilli cette année la 47ème édition, 59 pays étaient en compétition en représentation de 63 métiers différents.

La Chine est sortie grande gagnante de la compétition collective, ses 59 compétiteurs ayant totalisé 43.878 points. En deuxième position se classe le Brésil, avec 39.100 points et la France termine sur le podium avec 36.892 points enregistrés grâce aux résultats de ses 52 compétiteurs : 6 médailles d’or, 4 d’argent, 3 de bronze et 24 diplômes d’excellence.

Le Portugal, avec 12 représentants termine à la 33ème position grâce à 8 diplômes d’excellence.

Mikaël Rebelo Pereira, qui représentait la France et son métier, a été sponsorisé par la Manufacture de confection Le Laboureur qui l’a suivi tout au long des différents niveaux de la compétition : niveau régional, national et puis le championnat du monde WorldSkills.

Mikaël Rebelo Pereira, avec cinq ans d’expérience en tant que tailleur de pierre, est un digne représentant du savoir-faire artisanal français. Son parcours professionnel commence avec un BAC Pro «Métiers d’art de la pierre» au lycée l’Acheuléen, à Amiens, en 2018. Par la suite, il a poursuivi avec un Brevet Professionnel Monuments Historiques (BPMH) au CFA Saint-Lambert, à Paris, complétant deux années de formation intensive avant de rejoindre les Compagnons du Devoir pour un Brevet Technique des Métiers Supérieurs (BTMS) à l’Institut de la pierre à Rodez.

Interrogé, Mikaël Rebelo Pereira explique sa passion pour la taille de pierre par l’attrait pour la noblesse de la pierre et l’opportunité de travailler sur des monuments historiques.

Les valeurs fraternelles et la cohésion d’équipe sont, selon lui, essentielles dans ce métier, surtout lorsqu’il s’agit de restaurer des éléments structuraux complexes tels que des voûtes ou des escaliers.

Pour participer et remporter une telle compétition, il faut évidemment avoir des qualités de constructeur, de bâtisseur, mais pas que. Il y a tout un cheminement, préparation à différents niveaux pour y arriver : une préparation intense afin de se préparer à la compétition au niveau national et international. Le site du Laboureur nous explique : «Dans l’année séparant les compétitions nationales des internationales, Mikaël Rebelo Pereira suit un programme de préparation intense avec l’équipe de France. Entre son travail quotidien, de 8h00 à 17h30, et ses cours avec les Compagnons du Devoir, de 20h00 à 22h00, il s’entraîne chaque soir de 17h30 à 20h00, affinant ses compétences et sa résistance au stress.

Les préparatifs pour l’international incluent plusieurs rencontres clés avec l’équipe de France :

– Révélation de l’équipe : Le premier rassemblement se tient devant l’Assemblée Nationale, marquant le début officiel de leur voyage vers les WorldSkills.

– Séance à l’INSEP : Un second rendez-vous à l’Institut National du Sport permet de renforcer la cohésion de l’équipe, de partager des valeurs, et d’en apprendre davantage sur les métiers de chacun.

– Entraînement aux Carroz d’Arâches : Un troisième regroupement est dédié à l’entraînement sportif et psychologique, où les compétiteurs apprennent à gérer efficacement leur temps et leur stress durant les épreuves.

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Ces différentes étapes préparatoires sont indispensables pour que Mikaël Rebelo Pereira et ses coéquipiers soient prêts à exceller sur la scène mondiale.

Durant ce concours, les participants sont confrontés à des défis complexes, les obligeant à réaliser des tâches spécifiques et des projets concrets propres à leur métier.

Ces épreuves, jugées par un jury international selon des critères d’évaluation rigoureux, visent à mettre en lumière non seulement la maîtrise technique des compétiteurs mais aussi leur capacité à innover et à exceller.

À la fin du concours pendant lequel Mickael Rebelo Pereira a élaboré une maquette d’une fontaine, il dira : «Il nous a fallu énormément d’endurance, ça été fatigant, à la fin il y a eu un grand soulagement. Je me suis dépassé au niveau endurance et stress par rapport au public, 250 mille spectateurs étaient attendus tout le long des 4 jours de compétition. Le public est à la fois encourageant mais aussi très stressant. J’ai réussi à prendre un peu d’avance sur le 1er jour au niveau du gabarit et profil de l’objet que j’avais à réaliser. Cela m’a permis après, d’aller plus sur les détails, cela m’a permis aussi de terminer l’œuvre un peu en avance».

«On a eu entre 150 et 200 points à corriger, cela se joue au millimètre pour ne pas être pénalisé. Je suis assez dur avec moi-même, il y a encore énormément de défauts qui ne devraient pas être sur la maquette, mais dans l’ensemble c’est pas mal… l’après concours va être important à gérer. Cela va être difficile aussi, de quitter l’équipe de France, car on a créé des liens, on s’est vu pendant plusieurs semaines, mais cela fait partie de la vie».

On se verra dans d’autres circonstances… je vais commencer par faire une petite pause concernant les concours».

Les Portugais de la première génération sont considérés comme des bons maçons, la deuxième et troisième génération montrent, par leur qualité et savoir être, des beaux artisans d’art.

LusoJornal