Casa Eça de Queiroz, Tormes - LusoJornal / Gracianne Bancon

Tourisme littéraire: La route des écrivains du nord du Portugal

Ma découverte du Portugal remonte à plus de 10 ans. Au début, au rythme d’une fois l’an en partant de Bordeaux avec Eurolines, la compagnie d’autocars. Puis, l’intérêt grandissant au cours de ces voyages, j’en suis arrivée aujourd’hui à la cadence de 3, voire 4 visites annuelles.

En alternance: la fréquentation de la compagnie aérienne de la TAP pour Madère ou les Açores puis celle d’une voiture automatique, pour circuler à l’aise dans tous les recoins du pays.

A signaler par ailleurs, même si le carburant est aussi cher qu’en France, le très bon entretien des autoroutes, l’aménagement rationnel et clair des aires d’arrêts techniques au Portugal, qui procurent un sentiment de sécurité, tant pour la conduite que par leur fréquentation à toute heure. Pour une femme seule, cela compte!

Le mauvais temps, comme en mai dernier, peut avoir du bon.

Cette fois-ci, je me suis lancée sur la route du Tourisme littéraire, en m’inspirant du livret «Escritores a Norte. Vidas com obra em casas de escritas». Avec les casas museus d’Aquilino Ribeiro à Soutosa et celle d’Eça de Queiroz à Tormes.

Au hasard de mes pérégrinations: haltes dans des restaurants type routiers où les parkings complets annoncent la bonne nourriture. Avec un accueil toujours charmant, parfois en français, tant du patron que des clients portugais retournés au pays à la retraite mais pour 6 mois seulement. Leurs enfants et petits-enfants restant là où ils sont nés…

Pour revenir aux maisons d’écrivains de la route du nord, neuf sont actuellement répertoriées et ouvertes toute l’année avec visites guidées. Même en “brésilien” comme le fit Fernanda Lisboa à Soutosa ou en français par Sandy à la Quinta de Tormes.

Outre le fait que l’on découvre des lieux et cadres de vie différents, des restaurations faites ou à faire de tableaux meubles tentures, des réparations à envisager comme dans toutes maisons restées longtemps fermées, l’on ressent une impression étrange de plonger dans la vie intime et personnelle des écrivains et de leur famille. Rien de semblable avec celle de nos rois ou princes dans leurs châteaux.

Les bibliothèques personnelles des écrivains bien fournies évidemment, ainsi que le bureau de travail souvent de petites dimensions, se situent parfois au fond d’un jardin, voire dans une grange aménagée et bien ventilée, en dehors de la maison d’habitation. Pour leur tranquillité sûrement.

Comme celle de José Saramago de Tiàs à Lanzarote, aux Canaries, visitée en novembre dernier.

Les visites guidées dans ces casas museus, se poursuivront avec la lecture de quelques ouvrages qu’il ne faudrait pas remettre aux lendemains trop lointains. Pour rester dans l’univers de l’écrivain dont on vient de s’imprégner.

En reprenant la route pour se rendre à une autre maison d’écrivain, de nombreux panneaux fléchés, annoncent la Rota do Românico. De quoi varier notre curiosité avec des découvertes du patrimoine architectural d’origine romane.

Il est intéressant de noter par exemple qu’un tourisme rural est organisé chez une partie du personnel travaillant dans les vignes de la Quinta de Tormes, dans le village d’Eça de Queiroz. Une façon intelligente d’intéresser les visiteurs mais aussi ceux qui oeuvrent chaque jour pour faire vivre leur passé pas seulement littéraire.

 

 

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