Villedieu-les-Poêles-Rouffigny accueille dès demain le 5ème Week-end de Cinéma PortugaisCarlos Pereira·Cultura·3 Outubro, 2025 La 5ème édition du Week-end de Cinéma Portugais de Villedieu-Cinéma aura lieu les samedi 4 et dimanche 5 octobre, dans la ville de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny (50), dans le département de la Manche, en Normandie, non loin du Mont Saint Michel. C’est un cinéma associatif et municipal de proximité, apprécié pour sa programmation éclectique et ses événements culturels, notamment ce week-end dédié au cinéma portugais. Cet évènement a été conçu en 2018 par Jacques Lemière, de «Cineluso, pour la connaissance du cinéma portugais» de Lille. Le samedi 4 octobre Le programme du samedi 4 octobre place en miroir deux films : un film officiel de propagande, tourné en 1936 par le ‘cinéaste du régime’ António Lopes Ribeiro, qui vante l’Etat Nouveau de Salazar et sa Révolution Nationale, et un film, réalisé en 1976 par le cinéaste Rui Simões, dans l’atmosphère révolutionnaire de 1974-1975, film de critique des piliers idéologiques du régime salazariste. Il permet ainsi de réexaminer, par les moyens du cinéma portugais, la séquence de l’Histoire du Portugal qui va de l’instauration de la 1ère République, en 1910, à la chute de l’Etat Nouveau, le 25 avril 1974. 17h00 : La propagande avec «La Révolution de Mai» (A Revolução de Maio), un film d’António Lopes Ribeiro (1937, 2h18), sorti au Portugal le 6 juin 1937, au cinéma Tivoli, à Lisboa. 21h00 : Critique de la propagande avec «Dieu, Patrie, Autorité» (Deus, Pátria, Autoridade), un film de Rui Simões (1976, 1h50), sorti au Portugal le 21 février 1976, au cinéma Universal, à Lisboa. Le dimanche 5 octobre Le programme du dimanche 5 octobre propose une introduction à l’œuvre de Pedro Costa, entre le Cap-Vert et le Portugal, avec une sélection de trois films qui va de 1994 à 2023. L’œuvre de Pedro Costa s’appuie, depuis son origine («Le Sang», 1990) sur une volonté fictionnelle. Depuis «Dans la Chambre de Vanda» (2000) – qui a pu alors passer, à tort, pour un ralliement de sa part à la forme documentaire -, cette volonté se fonde sur un diagnostic qui déclare la fiction cinématographique «épuisée, en crise» et qui rejette son mode de travail dominant comme obsolète (les grosses équipes, les tableaux de planification et de service, les camions de matériel, les acteurs professionnels …)». Il s’agit alors pour Pedro Costa de refonder la fiction en l’adossant sur le réel, avec d’autres méthodes de travail qui sont le temps, l’immersion longue, l’enquête, et le travail avec des acteurs non professionnels : en l’occurrence, approché dans sa dimension politique, le réel de la communauté ouvrière cap-verdienne de la périphérie de Lisboa, au Portugal. L’œuvre de Pedro Costa (sept longs-métrages depuis 1990, et un huitième, qui sera un film musical, en cours de tournage actuellement) est l’objet d’une reconnaissance mondiale. 10h00: «Casa de Lava» (1994, 1h50) dont la Première mondiale a eu lieu au Festival de Cannes de mai 1994, dans la section Un certain regard, sorti au Portugal en février 1995. 14h30 : «Les Filles du Feu» (As Filhas do Fogo) (2023, 9 minutes), dont la Première mondiale a eu lieu au Festival de Cannes de mai 2023. Suivi de «Vitalina Varela» (2019, 2h04), dont la Première mondiale a eu lieu au Festival de Locarno en août 2019, sorti au Portugal en novembre 2019 et distribué en France depuis janvier 2021. Léopard d’Or du Festival du film de Locarno (pour le réalisateur), Léopard de la meilleure interprétation féminine (pour Vitalina Varela). Un Week-end avec histoire Outre la programmation, Jacques Lemière présentera les films et animera les débats en fin de chaque scèance. Depuis 2018, cet évènement a déjà programmé «Lettres de la guerre» de Ivo. M. Ferreira (2016), «La vengeance d’une femme» de Rita Azevedo Gomes (2012), «L’Usine de rien» de Pedro Pinho (2017), un hommage à Manoel de Oliveira (1908-2015) avec «Porto de mon enfance» (2002), «NON ou la Vaine gloire de commander» (1990), «Visite ou Mémoires et confessions» (1982, sortie en 2016), «Val Abraham» (1993), un hommage à Paulo Rocha (1935-2012) avec «Les Vertes Années» (1963), «Changer de vie» (1966), «L’Île de Moraes» (1983) et «L’Île des Amours» (1982), les ouvriers de Lisboa avec «Dans le taxi de Jack» de Susana Nobre (2021), «La mort d’une ville» de João Rosas (2022) et la fiction et enjeu décolonial, avec la communauté amérindienne Krahô du Brésil central avec «Le Chant de la Forêt» (2018) et «La Fleur de Buriti» (2023) de João Salaviza et Renée Nader Messora.