Paul Raoult, enfant témoin de la I Guerre mondiale

[pro_ad_display_adzone id=”46664″]

Paul Raoult raconte, à l’âge adulte, ses souvenirs de petit garçon de 9 ans, ses peurs, ses joies, entre la maison des parents à Saint Floris et la maison des grands-parents à Fruges où la famille s’est réfugiée pendant la guerre.

Saint Floris est une commune mitoyenne de Calonne-sur-la-Lys, Robecq, Saint-Venant dans le département du Pas-de-Calais et Haverskerque, Merville dans le département du Nord, secteur portugais en 1917 et 1918.

A cette époque, les troupes britanniques laissent les soldats portugais occuper le front entre Fleurbaix et Richebourg. C’est ainsi que le bas-pays d’Artois connaît les Luís, José, João, António. Mes recherches se poursuivant concernant les mariages mixtes franco-portugais après-guerre, ces récits de Paul Raoult m’interpellent…

Ce texte fait référence au livre «Mon devoir de mémoire (1914-1918)», achevé d’être imprimé en décembre 1993. L’auteur est décédé depuis, mais ce livre n’a pas pris une ride, est toujours d’actualité avec le centenaire de la Grande guerre et de lecture agréable.

Les souvenirs d’enfant écrits à l’âge adulte pourraient être nébuleux, confus après tant d’années, mais ils sont étayés par des cartes postales d’époque et des documents de l’Imperial War Museum (1).

Aujourd’hui les photographies du soldat officiel du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) viennent également enrichir et conforter ces récits (2). Sont proposés ici des clichés de Saint Floris et Saint Venant, avec passage des troupes devant la maison de la famille Raoult.

Dans son livre, Paul Raoult raconte le contact avec les armées françaises (en octobre 1914) et britanniques dont ses alliées hindoue et portugaise entre autres.

A l’arrivée des soldats portugais, une douceur tranquille s’installe dans le village. Le chant des mandolines, dans les cantonnements, succède à celui des harmonicas.

Après avoir vécu à l’heure anglaise, Saint Floris vit à l’heure portugaise.

Le père de Paul Raoult, soldat français en permission à l’époque, accueille avec intérêt ces soldats. Il se prend à discuter avec l’un d’eux, un sergent, professeur de français à Coimbra (Portugal) dans la vie civile.

Les rapports avec la population du village semblent plus favorables que dans d’autres communes (3). Les relations sont cordiales et la guerre terminée, le nombre de soldats portugais qui restent en France pour y fonder une famille est plus élevé que celui des Britanniques.

Entre les deux guerres, avec l’apport des travailleurs portugais, le Pas-de-Calais connaît davantage de familles Da Costa ou Da Silva que de familles Brown ou Smith, je le cite.

Paul Raoult raconte également l’armée portugaise «de contrastes», avec ses pauvres soldats «pousse-cailloux» à l’opposé de ses officiers élégants et motocyclistes à fringantes machines, scènes immortalisées par les clichés du photographe Garcez à Saint Venant, commune voisine de Saint Floris.

Pour rappel, le Quartier Général du CEP et un hôpital siègent à Saint Venant. La résidence du Général Tamagnini de Abreu e Silva pendant la I Guerre mondiale est le château d’Haverskerque. Les brassages civils, soldats portugais sont fréquents jusqu’au moment de l’évacuation de la commune lors de la dernière offensive allemande.

L’invasion ennemie lors de la Bataille de la Lys d’avril 1918 laisse une trace à Saint Floris, une borne commémorative «Touring Club de France – Don du Portugal», qui marque la fin de cette avancée.

Lorsqu’il y a quelques semaines, Alain Defer m’a affirmé que ce livre me plairait, vu mon intérêt pour les relations civils-militaires, il parlait en connaissance de cause. Il détient aujourd’hui les «mémoires» de Paul Raoult et vend ce livre pour la somme de 8 € à laquelle s’ajoutent les frais de port (12 euros pour le Portugal), au profit de la recherche médicale.

«Mon devoir de mémoire (1914-1918)» 207 pages et nombreuses illustrations.

 

Ouvrage à commander auprès d’Alain Defer 450 rue de Calonne, 62350 Saint Floris.

adefer@sfr.fr

 

Notas:

(1) Documents mis à disposition par Alain Defer, historien local de Saint Floris

(2) Fonds des albums Valois, Service photographique de l’Armée portugaise. Nous savons aujourd’hui que l’opérateur est Arnaldo Garcez, soldat photographe du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP). Les Documents sont sous licence ouverte, visibles sur le site «L’Argonnaute bibliothèque numérique de La Contemporaine».

(3) D’autres textes à venir.

 

[pro_ad_display_adzone id=”37510″]

LusoJornal