Home Comunidade Alexandre Grégoire, un des trois Portugais fusillés à la Citadelle d’Arras en 1944António Marrucho·20 Novembro, 2024Comunidade Parmi les 218 fusillés de la II Guerre mondiale de la Citadelle d’Arras, trois sont d’origine portugaise : Albert de Lima, José dos Santos (lire ICI) et Alexandre Grégoire. De son nom complet Grégoire Alexandre Théophile Joseph est né à Mametz (Pas-de-Calais), ouvrier mineur, militant communiste, résistant au sein des Francs-Tireurs Partisans Français (FTPF) a été fusillé par condamnation le 18 juin 1944, dans la citadelle d’Arras. Alexandre était fils de Théophile Grégoire, houiller, et de Vina Gozet, ménagère. Il faisait partie d’une fratrie de 12 enfants. Alexandre, le plus âgé des frères, est né le 19 mai 1921 à Mametz. Le père d’Alexandre, Teófilo Gregório, membre du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP), a été soldat au sein du C.A.L.P. Il est né à Santa Maria do Castelo (Torres Vedras), fils de Camilo Gregório e Suzana de Jesus. Teófilo Gregório s’est marié avec Gozet Vilna le 25 octobre 1920. Notons que, dès l’acte de mariage établi par la Mairie de Mametz, les noms portugais ont été francisés, Teófilo Gregório devient Théophile Grégoire. Au moment des faits, le couple et ses enfants, dont Alexandre Grégoire, habitent au 1 coron du Transvaal, à Estrée-la-Blanche. Selon les informations recueillies dans les fonds Le Maitron : «après l’annonce du débarquement en Normandie, plusieurs centaines de jeunes FTPF du bassin minier du Pas-de-Calais entreprirent, à pied, de rejoindre le ‘Maquis de Ardennes’. Ils étaient très peu armés et dépourvus de toute expérience du combat. Les Résistants se sont éparpillés dans la forêt de Bourlon, près de Cambrai, on en a compté jusqu’à 350. Les Allemands, bien informés, préparent minutieusement une action. Le 11 juin 1944, les habitants du village voient passer des camions. Ces derniers ceinturent le bosquet dans lequel sont postés les Résistants, chacun à son poste, derrière, dans des trous derrière des taillis. Les Allemands, à l’aide d’un porte-voix, les sommes de se rendre. Personne ne répond. C’est le sauve-qui-peut. Des Résistants sont mortellement frappés par des rafales en franchissant une clôture. Quelques-uns réussissent à s’échapper. Bilan de l’attaque : 34 hommes seront tués, 22 seront faits prisonniers, 44 d’entre eux, condamnés à mort par le tribunal d’Arras, seront fusillés le 18 juin». Les FTPF arrêtés dans les parages du bosquet, furent traduits devant le tribunal d’Arras qui siégera en accéléré. Les quarante-quatre seront fusillés entre le 14 et le 18 juin, dans les fossés de la citadelle d’Arras. Les corps, encore revêtus de leurs bleus de travail et jetés sans sépulture dans une fosse commune, ont été découverts à la libération d’Arras. Une centaine d’autres condamnés furent déportés dans les Camps de concentration. Alexandre Grégoire, engagé dans l’opération, fut arrêté le 11 juin 1944 par la Wehrmacht pour «menées communistes». Condamné à mort par le tribunal d’Arras (OFK), le 11 juin, il a été fusillé le 18 juin 1944, à 19h30. Un monument dans la forêt de Bourlon rappelle ces tristes événements. Alexandre Grégoire reçoit à titre postule, par décret du 24 mai 1957, la Médaille de la Libération. Son nom est gravé dans le monument aux morts de Estrée-la-Blanche. Dans le village, une place porte le nom d’Alexandre Grégoire.