Centenaire de la Bataille de la Lys: Aurore Rouffelaers, Coordinatrice des cérémonies

Ça y est, les commémorations et les cérémonies du Centenaire de la Bataille de La Lys semblent être sur les bons rails, et cela pour diverses raisons.

La première étant, que, tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre s’intéressent à l’histoire, tous ceux pour lesquels le devoir de mémoire est important, s’investissent en organisant des expositions, conférences et autres manifestations, dont LusoJornal, à plusieurs reprises, a donné échos ces dernières semaines.

La deuxième est le fait qu’une date pour les commémorions vient d’être fixée, à la suite d’une réunion qui a eu lieu samedi dernier organisée par le Conseiller de Paris Hermano Sanches Ruivo, impliquant diverses associations, représentants de villes et l’Attaché Défense de l’Ambassade du Portugal à Paris.

La troisième, c’est qu’il y a déjà un programme, ébauche de programme ou programme idéal. Les prochaines semaines vont être importantes…

Aurore Rouffelaers, habite dans la région où la Bataille a eu lieu, elle a été nommée pour proposer, coordonner, animer, ce moment si important qui est la commémoration d’un Centenaire.

Aurore aimerait bien pouvoir en dire, plus. Le temps n’est pas encore venu: il y un projet, des certitudes, mais aussi encore des incertitudes.

 

Vous avez été choisie pour coordonner les cérémonies du Centenaire de la Bataille de la Lys. Pourquoi le choix s’est-t-il porté sur vous?

Je m’appelle Aurore Rouffelaers, et je vous l’accorde, mon nom n’a pas du tout de consonance portugaise. Et c’est tout à fait normal, car c’est mon nom d’épouse. Cependant, je suis lusodescendante. En effet, mon arrière-grand-père, João Assunção, s’est marié avec une jeune française du nom de Mélanie, juste après la Grande Guerre. Il a, auparavant, fait partie du Corps Expéditionnaire Portugais et a participé à la Bataille de la Lys.

Dans les années 30, il a fondé le Núcleo de Lillers et environs de la Liga dos Combatentes. A sa mort, en 1975, ma grand-mère, Félicia Assunção-Pailleux, a pris le relais. Elle est d’ailleurs le porte-drapeau de la Liga dos Combatentes pour les Hauts-de-France. J’ai donc grandi dans cette mémoire et j’assiste ma grand-mère depuis quelques années. Je suis d’ailleurs Vice-Présidente de la Liga dos Combatentes – núcleo de Lillers. Parallèlement, je suis Vice-Présidente à la mémoire, du Comité France-Portugal des Hauts-de-France et ai été nommée pour coordonner, à l’échelle régionale, les cérémonies du Centenaire par Monsieur le Consul Honoraire du Portugal dans les Hauts-de-France, Mr. Bruno Cavaco.

Mon implication dans le devoir de mémoire et la transmission de cet héritage est fondamentale. C’est plus qu’une mission, c’est un héritage. Ainsi, pour toutes ces raisons, l’Office du Tourisme de Béthune-Bruay m’a recruté pour assurer la coordination à l’échelle du territoire, des initiatives mises en place pour commémorer le Centenaire de la Bataille de la Lys. J’assure aussi les liaisons avec les différents acteurs du projet et je suis en train de créer deux expositions.

 

Vous travaillez donc déjà sur un programme?

Oui, bien sûr! Nous avons commencé les démarches en juin 2017.

 

Quelles aides allez-vous recevoir et quels organismes font partie des cérémonies du Centenaire?

Nous avons la chance d’avoir de nombreux soutiens. A l’échelle locale tout d’abord, puis que les Maries impactées par la Bataille nous apportent un précieux soutien logistique, culturel et financier. Nous avons aussi le soutien des autorités régionales et des Maires des principales villes des Hauts-de-France. Un dossier de labellisation a également été déposé, nous attendons une réponse.

Le projet est soutenu par l’Ambassade du Portugal via l’attaché de la défense, mais aussi par les autorités consulaires et en bien entendu par la Liga dos Combatentes.

 

Dévoilez-nous un peu plus du programme qui est en préparation.

Les communes impliquées dans la Bataille ont eues la volonté de marquer le Centenaire par divers événements culturels. Aussi c’est tout un mois de commémorations qui a été mis en place. Mais le point d’orgue sera sans conteste la cérémonie de commémoration qui aura lieu le 9 avril 2018. La date est désormais officielle. Je tiens d’ailleurs à saluer les autorités portugaises quant au choix au combien symbolique de cette date. La commémoration se fera, à Richebourg et La Couture, le jour anniversaire de la Bataille. Le symbole est d’autant plus beau que le 9 avril 1918 était un lundi. Je tiens d’autre part à remercier le Portugal pour cette officialisation si précoce de la date.

Mais revenons à notre programme, il est prévu: des concerts, des expositions, des échanges avec les écoles portugaises, des manifestations artistiques, un chemin de mémoire, des portraits de soldats, etc.

Nous avons également proposé, de rendre hommage aux 2.666 soldats portugais mentionnés sur l’Anneau de la Mémoire. Ce monument est le plus grand monument de mémoire au monde. A ce jour l’État portugais n’a pas intégré ce monument lors des cérémonies annuelles organisées à Richebourg et à La Couture. Le Centenaire de la Bataille serait peut-être l’occasion de déposer une gerbe ou un œillet symbolique à l’occasion d’une cérémonie. Puis-je me permettre de rêver un instant? Nous pourrions entendre l’hymne portugais chanté par un ou une artiste lusodescendant au cœur de ce symbole de l’union des nations… Si vous le voulez bien, je vous donnerai le détail de cette programmation plus tard.

 

Des invitations ont-elles été lancées et peut-on prévoir la venue de personnalités marquantes au niveau politique et autre, pour les cérémonies du Centenaire?

Chaque années, une délégation portugaise fait le déplacement depuis Lisboa. En 2018, aux vues de l’importance de la célébration et sa charge symbolique en France et au Portugal, il semble envisageable que la délégation soit renforcée. Nous ne pouvons cependant rien affirmer à ce jour. Je peux vous dire cependant que nous avons le soutien des autorités locales et des Maires de plusieurs grandes villes de la région.

 

Souhaitez-vous faire un appel?

Je suis en charge de deux commissariats d’expositions. Mais aujourd’hui j’aimerai vous parler de l’exposition «Racines». Il s’agit d’une exposition de témoignages basée sur une collecte.

Je recherche des lusodescendants ayant une histoire familiale similaire à la mienne. A savoir, un ancêtre ayant fait partie du CEP et ayant choisi de se marier avec une française puis de faire sa vie en France. Je recherche différents profils et témoignages. Au-delà d’alimenter le propos de mon exposition, il s’agit aussi de transmettre la mémoire d’une vague migratoire aux générations futures.