Chronique de LusoUniverso du 22 décembre 2120

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Faisons un rêve… acceptons de rêver. Rêver est essentiel.

La santé est le cordon ombilical qui nous relie à la Terre, le rêve, la raison d’être sur Terre, l’aliment vital. Non?

En date du 22 décembre 2120, dans LusoUniverso, on pouvait lire: «Eh oui, la loi des séries existe». Depuis 4 siècles la planète Terre lutte contre des épidémies périodiques et séculaires: peste de 1720, choléra de 1820, grippe espagnole de 1920, coronavirus de 2020, virus martien en cette année 2120.

En 2120, de l’ère chrétienne, le monde lutte contre une maladie bien étrange, migrée de Mars sur Terre. Aux dernières nouvelles, ce sont de petites particules de poussière dans les bottes de l’astronaute Buzz Conrade Armstrong qui auraient contaminé le sol terrestre en provenance de Mars à la suite d’une mission d’exploration sur cette planète.

Les conséquences sont multiples: le mal se propage, la terre devient non productive, ce qui conduit à la mort d’animaux de faim, l’homme migre vers les mers. Pour étrange que cela puisse paraître, l’eau salée n’est pas contaminée, elle isole même le virus, d’immenses structures marines sont construites par des machines 3D, l’homme terrien y migre, des structures volantes les y amenant.

Les travailleurs des usines situés dans l’espace, ne rentrent plus sur Terre, évitant ainsi de toucher le sol terrestre et d’être contaminés.

Quelques richissimes terriens, se sentant à l’étroit sur Terre et qui ont construit leur demeure dans l’espace, y restent, évitant des contacts avec la Terre. Petit contretemps, pour ces derniers, ils doivent, eux-mêmes, s’occuper des tâches ménagères, les femmes de ménages et autre personnel étant priés de rester sur le sol terrestre.

Arrivé de Mars, ce mal 2120, s’est vite propagé dans le sol américain. Le train d’atterrissage des avions en partance des Amériques a contaminé les autres continents. La contamination remonte même jusqu’aux murs des maisons. Chose étonnante, il semblerait que ce soient les personnes les plus âgées qui résistent le mieux à cet étrange mal, des recherches sont menées pour déterminer les raisons de cette apparente protection. Très suivies et vaccinées depuis des années, n’ont-elles pas créé des anticorps contre le virus martien?

Des entreprises, jugées essentielles, font appel à un personnel du troisième âge pour remplacer les ouvriers malades ou en partance vers les structures marines.

Des petites îles, sans aéroports, avec des rares échanges avec la terre ferme, sont protégées de ce mal planétaire. Pour éviter l’envahissement, ses paradis, s’isolent du reste du monde. Des milices se déploient le long de leur côte pour essayer d’éviter d’être envahies et de voir muter le mal, à l’exemple de ce qui s’est passé, il y a tout juste un siècle sur le sol de ce qui s’appelait, à l’époque, les îles Britanniques.

Les gélules produites massivement et stockées, permettent à l’homme de s’alimenter pendant plus d’un an, des machines captant l’air, transforme certains des étalements contenus dans celui-ci en compléments alimentaires, les insectes commencent par ailleurs à manquer, les grandes fermes à insectes, souffrant également de la pandémie.

Le journal titrait aussi: «que les temps ont bien changé» rappelant qu’en 2020 le monde était confiné, qu’en France, se déplacer, sans attestation, était passible d’une amende, en monnaie circulante de l’époque, l’euro. En 1720 c’était bien pire: il y avait déjà des attestations de déplacement, celui qui ne respectait pas le confinement courait le risque de perdre sa tête.

LusoUniverso, dans les archives de son ancêtre, LusoJornal, nous parle d’un article publié il y a tout juste un siècle. L’article parlait de gens simples, de ceux dont l’histoire ne retiendra pas leur nom: ils s’appelaient Maria António, António Maria, José António, Maria José.

À l’époque Maria, Ministre de la Santé portugaise, Maria Temido, est-ce par peur, est-ce par le sentiment d’impuissance, des larmes lui ont coulé sur le visage pendant un discours, pourtant préparé, prononcé à l’Instituto Nacional da Saúde, Dr. Ricardo Jorge.

Dans l’édition LusoJornal du 22 décembre 2020 on pouvait y lire quelques témoignages: Maria António de Penamacor se plaignait, que l’événement le plus connu de la ville, celui du plus grand Madeiro (1) du Portugal, n’allait pas pouvoir avoir lieu. Maria se préparait à passer un Noël toute seule, Noël étant un jour comme en autre, pour elle, en cette année 2020, voire pire, les rues étant désertes, aggravée par le fait que sa voisine, avec laquelle elle échangeait, était une des victimes du Covid-19. Par ailleurs, son fils, António Maria, émigré dans la ville française de Champigny, n’a pas pu se déplacer au Portugal, n’a pas pu quitter sa ville d’adoption à 1.500 km de son village natal.

António Maria se contentera d’un Bolo Rei industriel, au lieu du bon Bolo Rei de la Padaria Dias de Tortosendo… Que des «saudades» des «filhos» de sa mère Maria António, elle qui n’aura pas le courage d’en faire en ce Noël 2020, rien que pour elle, une manière de se punir d’un mal, dont elle n’est pas responsable.

De son coté, José António, originaire d’un village de Trás-os-Montes, se disait triste de ne pas pouvoir partager la «Ceia de Natal» et de faire goûter l’excellent huile d’olive sur le plat traditionnel de morue, pommes de terres et choux, à son fils António José et famille émigré du côté des vignes de Bordeaux. Le bon vin du coin et les huîtres, n’ont pas fait oublier le plat partagé des autres Noëls du côté de Bragança.

Noël 2020 fût moment de solitude, solitudes individuelles, solitudes collectives, les maisons de retraites, étant la plupart, inaccessibles aux visiteurs, même aux proches. Heureusement que le monde, à l’époque, a redécouvert l’empathie. Les téléphones, les vidéos, ont raccourci les distances.

En 2020, même le petit Jésus a été un peu oublié, moins de gens à l’église et contrairement à la tradition, le prêtre ne donnera pas à baiser, à chacun de ses paroissiens, la petite statue qui représente le Petit Jésus dans la crèche, de peur que le virus soit ainsi propagé.

Et que dire du clergé qui vit, en partie, du denier du culte. Moins de gens dans les églises, forcément cela conduit, également, à moins d’argent recueilli dans le cadre du denier du culte.

Les traditionnelles «Janeiras» (2) annonçant la naissance de Jésus et permettant de souhaiter une bonne année 2021 n’ont pas pu avoir lieu. Maria António et José Maria n’ont pas eu le plaisir d’entendre des chansons en leurs honneur. Janvier 2022 assistera au renouveau de cette belle tradition: scouts, pompiers, groupes informelles ont fait revivre cette tradition du nord au sud du Portugal, un pays à l’unisson.

Le chroniqueur de LusoJornal du 22 décembre 2020, relatait une anecdote. Alors qu’il rédigeait sa chronique, il fut interrompu par un reportage sur France 5. Le reportage décrivait la vie d’une paysanne du sud de la Chine. Pour aller à la ville, elle devait traverser un fleuve en tyrolienne. Le reporter a suivi la paysanne, âgée de soixante ans, se déplaçant en ville pour vendre un seul poulet… prix demandé 75, prix conclu avec l’acheteur 50.

Eh oui, en 2020 on pouvait encore vivre de telles aventures. On se demandait, déjà, ce que c’était la pauvreté, la richesse, ce que c’était le bonheur. A-t-on pu, peut-on mesurer ses notions? Peut-on comparer?

En ce 22 décembre 2120, n’abandonnons pas, le monde en a vu d’autres. N’y a t il pas toujours un réveil, après le cauchemar? La machine remontant le temps, a retrouvé une interview d’un Nostradamus de l’époque, nommé Jacques Attali. On était fin novembre 2020, Jacques Attali disait: «il faut donner de l’espoir aux gens, dans un an tout ne sera pas résolu, toutefois la pandémie sera en partie jugulée dès juin 2021: une partie de la population sera immunisée, tandis qu’une autre se sera fait vacciner, ce qui conduira à une moindre circulation du virus».

La prédiction se révélera exacte, d’autant plus que le virus muta, pour devenir, pour n’avoir plus que la forme d’une bonne grippe saisonale.

En cette fin d’année 2120 l’espoir, le rêve, est permis, des recherches donnent de bons résultats: dans la région appelée «cinq continents», un immense filtre solaire a permis de traiter un hectare de terre grâce à des ondes sélectionnées, elles ont purifié l’hectare. Des semences congelées depuis deux siècles et semées sur ce terrain font apparaître de la végétation de 5 centimètres de hauteur. On commence à voir au fond du tunnel du confinement marin un peu d’espoir. La ferme expérimentale marine, nommée Noé, aura préservé tous types d’animaux, notamment les insectes, qu’elle pourra faire migrer vers Terre. Le miracle, espérons-le, se produira: la multiplication.

2121, comme 2021, 1921, 1821 et 1721, sera l’année du renouveau, l’année d’un nouveau départ… la vie un éternel recommencement.

Du rêve?

L’espoir fait vivre. L’espoir engendre des mercis: merci au personnel hospitalier, merci aux aidants, merci aux chercheurs, merci aux décideurs… merci de garder espoir.

 

Notes:

(1) Au Portugal, la tradition du Madeiro consiste dans l’allumage d’un grand feu dans le centre de la ville au moment de Noël. Feu qui permet des rencontres, des échanges et qui reste allumé pendant plusieurs jours et nuits.

(2) Janeiras: chansons que des groupes entonnent à la porte de chaque maison visitée. Le terme janeiras est en rapport avec mois ou l’on chante ces traditionnels refrains, janvier (Janeiro en portugais).

 

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LusoJornal