Emmanuel Macron : la Saison Croisée c’est le plus bel hommage qu’on puisse rendre à la Communauté de lusodescendants

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Le Président Emmanuel Macron a invité le Premier Ministre António Costa à déjeuner ce-midi à l’Elysée.

Voici ce qu’ils ont dit aux journalistes avant le repas:

 

Emmanuel Macron, Président de la République française

 

Mesdames et Messieurs,

Monsieur le Premier-Ministre, cher António,

Je suis très heureux de t’accueillir aujourd’hui à Paris, alors que tu viens inaugurer plusieurs expositions de la Saison Croisée France Portugal, Saison que nous avions lancé il y a quelques mois, avec le Président portugais, que je salue amicalement.

La Saison Croisée est un temps fort de la relation bilatérale qui nous lie, elle puise dans ces liens d’amitié très profonds et ce choix mutuel qui a été fait et je suis heureux qu’on puisse honorer à la fois cette histoire, les artistes contemporains qui sont aux Tuileries et dans d’autres établissements culturels français, les écrivains, et c’est le plus bel hommage qu’on puisse rendre également à la Communauté de lusodescendants en France et aux très nombreux français qui ont fait le choix de vivre au Portugal. Au total, ce sont 500 événements que nous avons organisés dans nos deux pays, dans le cadre de cette Saison, et qui ouvre un espace de liberté d’idées de de création.

Nous allons, dans un instant, nous retrouver avec Monsieur le Premier-Ministre – je dois même dire que nous ne nous quittons presque plus, puisque nous étions la semaine dernière ensemble à Bruxelles et que nous nous retrouverons très prochainement pour un enchaînement international entre Conseil Européen et OTAN.

Nous parlerons évidemment de l’Ukraine, en échangeant sur la manière de continuer à soutenir l’Ukraine, sanctionner la Russie et tout faire pour mettre fin au conflit. Plus spécifiquement, nous reviendrons sans doute sur les questions de sécurité alimentaire qui sont indispensables.

Nous avons aussi, tous les deux, ces dernières années et ces derniers mois, œuvré pour le renforcement de l’Europe. Nous reviendrons sur plusieurs sujets importants à cet égard, en particulier en matière d’énergie et de défense. Je me souviens des différents échanges bilatéraux que nous avons eu, et nous avons acté dans le Conseil aussi, l’importance de cet agenda sur nos interconnexions, sur les efforts communs en matière de défense.

Je voulais aussi que nous puissions revenir sur les évolutions que nous souhaitons donner à notre Europe. J’ai proposé, le 9 mai dernier, cette idée de Communauté politique européenne pour créer de nouveaux espaces ensemble.

Nous savons que nous aurons aussi à préparer un rendez-vous avec les Balkans occidentaux et puis nous avons, l’un et l’autre, pris part à la clôture de la conférence sur l’Avenir de l’Europe le 9 mai dernier et nous aurons là aussi un rôle important sur les réformes de notre Europe, indispensables si nous voulons continuer de la faire avancer.

Je ne serai pas complet si je n’évoque pas aussi deux sujets extrêmement importants pour nos deux pays, auxquels nous sommes, l’un et l’autre, attachés, au-delà des sujets climatiques, de justice sociale et de convergence européenne.

C’est l’Afrique, d’une part, que nous évoquerons tout à l’heure, où votre pays est très engagé, vous êtes un partenaire constant et efficace et je crois pouvoir dire que notre partenariat renforcé avec l’Afrique est aussi un point de notre agenda commun au niveau de l’Europe.

Et ce sont les océans. Vous les aviez mis au cœur de votre Présidence de l’Union européenne et alors que nous avions organisé le Sommet des Océans, à Brest, ensemble, en février dernier, et que le Portugal accueillera la prochaine Conférence des Nations Unies sur les Océans, à la fin du mois de juin. Je viendrai à vos côtés pour pouvoir, là aussi, poursuivre l’effort commun qui est un effort pour valoriser nos océans, qui sont une force géopolitique, mais aussi en termes de biodiversité, de connaissance scientifique et de valorisation économique.

Voilà quelques-uns des sujets communs que nous allons rapidement balayer.

Je voulais surtout, cher António, te remercier d’être à Paris aujourd’hui, pour honorer la culture et l’amitié entre nos deux pays et nos peuples.

 

António Costa, Premier Ministre de la République portugaise

 

Merci.

Tout d’abord je veux féliciter personnellement le Président Macron pour sa récente réélection et exprimer mes meilleurs vœux pour ce mandat, ainsi que pour les élections prochaines.

Ces trois inaugurations, sont une marque très importante de la Saison Croisée qu’on a envisagé en 2018 et que signale le socle commun dans lequel on enracine nos relations. Les valeurs culturelles communs qu’on partage entre le Portugal et la France.

Ça sera l’opportunité de voir une petite vitrine de la culture portugaise, des peintres de la Renaissance qui sont présentés au Louvre, des artistes contemporains qui sont présents au Centre Pompidou, mais aussi une partie de la collection personnelle d’un grand européen, Monsieur Gulbenkian, qui a vécu à Paris, qui a vécu à Lisbonne et qui est montré ici, dans le renouvelé Hôtel de la Marine.

C’est aussi une opportunité de voir en commun l’Europe qu’on partage. Et d’ici, de ce perron, on peut voir l’avenir de l’Europe avec l’ambition que la France et, personnellement, Emmanuel Macron nous mobilise, nous tous, pour envisager une Europe plus forte, plus solidaire, mais aussi plus inclusive dans l’espace global.

C’est ce moment d’affirmation des valeurs de la culture, au moment où la guerre est de retour au territoire de l’Europe, qui est aussi symbolique.

Il faut rétablir la paix, il faut donner les réponses, soit à nos citoyens, sur les effets économiques qu’on souffre déjà avec cette guerre, mais aussi à tout le monde, avec la crise alimentaire.

Ce qui nous a démontré cette situation, c’est qu’au-delà du renforcement de notre investissement en défense, la plus grande vulnérabilité de l’Europe du point de vue de la sécurité, s’appelle énergie. Et ça doit nous donner de nouvelles forces pour accélérer des processus de transition énergétique pour qu’on puisse devenir effectivement autonome. Indépendant, ça veut dire plus grande sécurité.

Les océans sont quelque chose aussi qu’on partage. C’est un patrimoine commun de toute l’humanité. La France a déjà signalé à Brest l’importance des océans. Nous allons organiser cette deuxième conférence des Nations Unies sur le sujet des océans et on compte sur la France pour nous soutenir sur ce sujet, pour qu’on puisse renforcer l’engagement de l’Union européenne aussi au centre des océans.

L’Union européenne ce n’est pas seulement un territoire continental, c’est aussi une union de la mer et avec la profondeur de l’océan Atlantique.

Donc, une des grandes missions de l’Europe dans les années à venir, doit être la démarche des océans.

 

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