Histoire et légende de l’huître portugaise au Portugal et en France

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Allô, allô… je vous écoute… oui… vous avez raison, au lieu de faire un article sur «Les portugaises ensablées» (lire ICI1) on aurait pu écrire sur les huîtres portugaises… on vous a entendu… voilà, c’est fait:

L’huître portugaise est une espèce d’origine asiatique, appelée aussi Magallana angulata ou Crossostrea angulata.

Probablement introduite au XVIIème siècle au Portugal, importée par des caravelles portugaises venues d’orient, elle a été cultivée en Europe essentiellement à partir de la fin du XIXème siècle. Après une épizootie due à un iridovirus, la Crassostrea angulata a presque disparu à la fin des 1960, l’espèce a été remplacée par la Crassostrea gigas (huître creuse du Japon).

Au milieu du XIXème siècle, la surexploitation des bancs naturels d’huîtres plates de la côte atlantique française a entraîné leur raréfaction. Les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon apprennent qu’il existe, à l’embouchure du Tage, dans la baie de Lisbonne, des huîtres en grande quantité et à bas prix. En 1857, ils reçoivent l’autorisation d’importer l’huître creuse portugaise. Destinées initialement uniquement à la culture, ces huîtres à l’élevage plus abondant vont bientôt former de grands gisements sur tout le littoral français, supplantant les huîtres plates qui, décimées par des parasitoses, régressent tout le long du XXème siècle.

De 1920 à 1970, grâce à la Portugaise, l’ostréiculture française connaît son âge d’or, l’histoire reposant sur un mythe, celui de la colonisation des côtes françaises par les huîtres portugaises provenant de la cargaison du navire Le Morlaisien qui se dirigeait vers l’Angleterre.

Ce bateau à vapeur doit se réfugier dans l’estuaire de la Gironde en raison d’une tempête. Au bout de quelques jours, les autorités du service sanitaire de Bordeaux donnent l’ordre de couler la cargaison pourrissante en haute mer, le capitaine décide de jeter sa cargaison, plutôt, dans l’estuaire. Depuis cette mésaventure, la Portugaise se serait répandue naturellement sur le littoral. En réalité, sa colonisation résulte d’introductions accidentelles ou volontaires dans les parcs à huîtres mais aussi de la dérive des larves planctoniques hors des parcs.

C’est en Charente-Inférieure, mais aussi à Arcachon que l’ostréiculture prend réellement place avec la portugaise. La fraîcheur des eaux au-delà de la Vilaine (entre Loire Atlantique et Morbihan) n’incite pas ses larves à naviguer vers la Bretagne. Ses trois années de vie avant commercialisation se feront exclusivement dans le bassin où elle est née. L’ostréiculteur la fait caboter régulièrement entre l’estran, l’établissement, éventuellement le marais à Marennes-Oléron.

Dans les années 1950, 60 et 70 on cultivait des huîtres portugaises dans les estuaires des fleuves Sado et Tejo au Portugal, 2.394 hectares cultivés donnaient du travail jusqu’à 4.000 ouvriers permanents et saisonniers, pour une exportation de 30 mille tonnes.

Un des principaux faits marquants de l’ostréiculture française est la disparition massive, entre 1969 et 1971 de l’huître creuse portugaise, d’une maladie virale.

L’huître japonaise est introduite en France à partir de la fin des années 1960 pour remplacer l’huître portugaise. Plus prolifique que la portugaise, elle verdit plus facilement, et son élevage peut se faire aussi bien «à plat» (sur le sol) qu’en surélévation (dans des poches posées sur des tables).

La mortalité des jeunes huîtres est toujours d’actualité. Comment contourner la mortalité des jeunes huîtres? En leur faisant passer les premiers mois de leur vie à l’étranger. Depuis peu, des tonnes d’huîtres débarquent au Portugal pour le compte d’entreprises françaises. Ce sont des souches japonaises qui sont élevées dans la lagune de Faro, au Portugal. La méthode est efficace. Les deux premières années au Portugal permettront de limiter les hausses de mortalité subies en France depuis 2008.

L’huître qui avait disparu pratiquement au Portugal dans les années 1970, depuis 2011 recolonise la côte portugaise, notamment l’estuaire du Sado. Des nouveaux cultivateurs s’y sont installés avec de nouvelles méthodes de production.

Grâce au climat portugais, les huîtres se développent plus vite qu’en France. Outre l’estuaire du Sado, Aveiro et l’Algarve sont également des points forts pour l’ostréiculture.

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