I Guerre Mondiale: La nécropole portugaise de Boulogne-sur-Mer n’a pas été construite

L’unique Cimetière militaire portugais à l’étranger est situé à Richebourg, dans le Nord. 1.831 soldats portugais y reposent.

Au Cimetière de l’Est de Boulogne-sur-Mer reposent 44 soldats portugais à côté de 5.801 pierres tombales du Commonwealth, dont 224 morts pendant la 2de Guerre mondiale. De noter qu’un soldat allemand y est également enterré.

Chose que l’on sait moins, c’est que pour ce cimetière, il y a eu un projet de nécropole portugaise.

En effet, le Gouvernement portugais, par intermédiaire de son Vice-Consul de Boulogne-sur-Mer, Sherley Pereira, a engagé avec les autorités municipales boulonnaises des pourparlers, qui auraient rapidement abouti, afin de construire dans le Cimetière de Boulogne Est une nécropole portugaise où seraient réunis des corps des soldats portugais dispersés, notamment à Calais, Étaples et Boulogne.

Au moment des pourparlers, en 1930, il avait déjà dans ce même cimetière 43 soldats portugais inhumés pendant la I Guerre à coté de 9.000 camarades Britanniques, Français et Belges. La nécropole portugaise aurait dû être établie dans le nouveau quartier du Cimetière de Boulogne Est dans le prolongement du cimetière anglais. Le projet était d’y exhumer environ 500 corps de soldats portugais. Il était toutefois prévu de ne pas y faire exhumer les 350 soldats portugais du Cimetière d’Ambleteuse.

Malgré l’accord de la municipalité, le projet de nécropole portugaise du Cimetière Est de Boulogne-sur-Mer n’a pas vu le jour.

Une grande partie des corps qui devaient y être exhumés, l’a été à Richebourg, ainsi que les soldats précédemment enterrés à Ambleteuse.

La presse de l’époque évoquait 43 soldats portugais enterrés à Boulogne. Est-ce une erreur ou un nouveau soldat les a rejoints? Le nombre y est de 44.

Après la pose de pierres en granit, une inauguration du Mémorial Portugais a eu lieu le 27 novembre 1938. L’invitation pour l’inauguration a été lancée par l’Association France Portugal.

L’inauguration aura lieu sous la présidence de M. Champetier de Ribes, Ministre des anciens combattants et pensionnés. Le Consul général du Portugal à Paris, Pedro Cid, représentera le Ministre du Portugal et sera accompagné par le Colonel Abreu Campos, ancien Commandant du Quartier général du Corps Expéditionnaire Portugais, et par M. J.P. Ferreira Santos, Directeur de la Casa de Portugal à Paris.

Étaient présents également le Capitaine portugais, Shirley Pereira, ancien combattant, vice-Consul à Boulogne-sur-Mer, et animateur de l’Association France-Portugal, accompagné de M. G. Honoré, Président de l’association et M. E. Canu, Maire de Boulogne.

Au moment des commémorations du Centenaire de la Bataille de La Lys, le 9 avril 2018, la Voix du Nord écrit dans ces termes sur le Cimetière de Boulogne-sur-Mer: «Les 5.821 pierres tombales du Commonwealth alignées dans le Cimetière de l’Est sont impeccables, car régulièrement entretenues et fleuries par la Commonwealth War Grave Commission (CWGC). À côté, les 44 sépultures portugaises regroupées dans un carré du cimetière boulonnais, souffrent de la comparaison. Si la pelouse est soigneusement tondue, le temps fait son œuvre. Le granit se fissure, les noms des soldats portugais morts pendant la Première Guerre mondiale ont tendance à s’effacer».

Boulogne-sur-Mer étant proche de la Mer, la région est assez venteuse et le terrain est sablonneux, raison pour laquelle une partie des tombes du Commonwealth sont couchés sur le sol, contribuant à une minoration de l’érosion des pierres et à ce qu’on n’ait pas à les redresser à la suite de l’action du vent.

Le 11 novembre 2018, la Mairie de Boulogne-sur-Mer a honoré les valeureux 44 soldats de Cimetières de l’Est. Quelques travaux ont déjà eu lieu sur la partie portugaise du Cimetière de l’Est de Boulogne, mais beaucoup reste à faire.

Il semblerait que, tant du côté portugais que du côté de la Mairie de Boulogne, une volonté existe d’aller plus loin dans la restauration du cimetière et dans le développement de relations entre le Boulonnais et le Portugal.

 

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