Le voyage présidentiel portugais à Verdun et la France dévastée en octobre 1917

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Le «Verdun (des) Portugais», ces mots sont apparus en 2018 lors du Centenaire de la Bataille de La Lys d’avril 1918, pour remémorer la participation portugaise à la I Guerre mondiale.

Quelle en est l’origine ? Historique ? Politique ?

Ces mots ont été relayés dans la presse et se sont imposés dans une mémoire collective au point de parfois générer des questions comme « Mon grand-oncle, soldat du Corps Expéditionnaire Portugais, a fait Verdun, pouvez-vous m’aider à trouver des informations ? » La réponse est non, les soldats du CEP n’ont pas participé à la Bataille de Verdun lors de l’année 1916. Les troupes portugaises sont arrivées en France au début de l’année 1917, pour se battre en Flandres contre les Allemands.

A défaut de trouver des réponses concernant l’émergence de cette expression « Verdun portugais » (la durée du conflit et le nombre de morts sont incomparables), la participation portugaise à la I Guerre mondiale est évoquée autrement, par le voyage en France du Président portugais Bernardino Machado, voyage qui commence par les ruines de Verdun, début octobre 1917, et finit par le front portugais des Flandres.

La visite du front français concerne la Meuse (région de Verdun), la Marne (Reims), l’Aisne (Chauny), La Somme (Ham), le Pas-de-Calais, le Nord, la Belgique.

Raymond Poincaré, le Président de la République française, accompagne le Président portugais dans sa visite du front dévasté et en ruines, ainsi que le Ministre portugais Afonso Costa. Dans la Meuse, certains villages sont complètement détruits et ne seront jamais reconstruits.

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Remise de l’ordre portugais de la Tour et de l’Epée à la commune de Verdun en octobre 1917

Le voyage présidentiel portugais est raconté et visualisé en photos d’époques dans la presse. Pour l’occasion, le Président lit au Maire de la commune un texte en excellent français. Un décret accordant l’Ordre portugais à la ville de Verdun, signé par Bernardino Machado le 5 octobre 1917, est visible aux Archives historiques militaires portugaises.

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Le Président de la République portugaise :

« Monsieur le Maire,

Au nom du Gouvernement de la République et de la Nation portugaise, j’ai l’honneur de remettre à la ville de Verdun la Croix de la Tour et de l’Epée du Portugal. C’est avec une émotion profonde que je dépose entre vos mains, en votre qualité de représentant de cette ville, la plus haute distinction de tous temps, la nation portugaise a accordée à la valeur, à la loyauté, au mérite.

J’accomplis là un acte de reconnaissance nationale. J’apporte à Verdun la part de gratitude du Portugal envers les soldats sublimes qui autour de cette ville immortelle ont livré bataille au plus grand péril qui ait jamais menacé l’homme et la civilisation.

Je suis très heureux d’être l’interprète de ces sentiments sur ce lieu sacré du sol français ».

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Le Maire de Verdun:

« Monsieur le Président,

La ville de Verdun est très fière du grand honneur que vous lui faites au nom du Portugal. Je vous présente, au nom de la ville héroïque, l’expression émue de ma vive reconnaissance. Le palais municipal de Verdun gardera, avec orgueil, à côté des décorations dont la ville de Verdun fut déjà honorée, celle que vous lui apportez de la part de votre glorieux pays ».

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Le Président français Raymond Poincaré accompagne les Officiels portugais en remontant le front jusqu’à La Somme. Les Etats-majors britanniques et portugais accompagnent le Président Bernadino Machado en Flandres française et belge, en passant par les communes de Vimy, Saint-Venant, Roquetoire, Vieille-Chapelle et Merville.

Les troupes et les blessés portugais du front sont visités. Dans la Flandre belge voisine, le Président portugais est vu fin octobre au camp d’aviation de Houthem, avec le Roi des Belges.

La visite du front portugais, du Pas-de-Calais en octobre 1917, sera l’occasion de saluer les troupes et décorer certains soldats portugais de la Croix de guerre.

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Sources

La presse ancienne portugaise : ‘Ilustração portuguesa’ et ‘Portugal na Guerra’ d’octobre et novembre 1917.

Les photos sont visibles aux Archives municipales de Lisbonne et à La Défense française.

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