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Novembre 1928: Aux mères portugaises dont les fils sont morts à la Guerre

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Aux mères portugaises dont les fils sont morts à la Guerre… et à toutes les mères, veuves, orphelins de guerre, de toute nationalité. Je crois que c’est le visage de cette femme portugaise sur une «image Gallica» qui m’a donné envie d’écrire cet article.

Durant le centenaire de la Grande guerre, j’ai vu de très nombreuses expositions dans le Pas-de-Calais, du littoral au pays minier, toujours intéressantes. Mais je suis restée sur ma faim, quant à l’évocation des civils, y compris inconnus, morts lors des invasions allemandes (civils qui n’ont pu être identifiés car réfugiés, par exemple) ou lors des bombardements (parfois alliés). Ceux retrouvés au compte-gouttes dans les cimetières lorsque les sépultures n’ont pas disparu ou dans la littérature lorsque la patience de chercher pointe son nez. A l’heure où tous évoquent leur «soldat inconnu», j’ai une pensée pour ce «civil inconnu».

Mais je reviens de suite à cette date de novembre 1928 qui fait histoire dans le Pas-de-Calais, mais pas uniquement, à Paris également.

Un document émouvant consulté sur Gallica Bibliothèque Nationale de France, m’a donné envie de reprendre ce dossier concernant le dixième anniversaire de l’Armistice. Il s’agit d’une photo représentant la délégation officielle portugaise à Paris, avec les mutilés de guerre sur la gauche des représentants de l’Armée et les anciens combattants médaillés sur la droite. La présence d’une femme parmi ces hommes, représentant les mères dont les fils sont morts à la Guerre, donne de l’intensité à cette journée de mémoire.

Au moins 8 journaux de la presse écrite ancienne (1) ont été consultés, pour confronter les informations proposées, concernant cette réception d’une délégation d’anciens combattants portugais. L’État major est arrivé le 8 au soir. Il semble que les chroniqueurs français aient eu des difficultés à écrire les noms de famille portugais des différents participants. Je peux me permettre aujourd’hui de corriger certaines erreurs, ne serait-ce que Padrões au lieu de Ladrões (ce qui n’a pas du tout la signification attendue lorsqu’on parle des anciens combattants! Je vous laisse utiliser votre traducteur Google).

Le journal «La Presse» (2) du 9 novembre présente un écrit émouvant, concernant le salut du Ministre français des pensions à Maria de Picdave (écriture exacte?) représentante, à l’inauguration proche du monument de La Couture, des mères portugaises dont les fils sont tués à la Guerre.

A Paris, est déposée une palme sur le tombeau du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe, avant le départ vers Béthune pour réception et banquet, puis La Couture (Pas-de-Calais). Parmi les anciens combattants se trouvent des mutilés de Guerre.

Dans la délégation officielle, le Ministre du Portugal Gama Ochoa, le Général Craveiro Lopes, Cristova Ayrel, les attachés militaires en France: Portela (ancien aviateur portugais) (4) et Cerqueira (représentant la Marine), des représentants de la Croix Rouge portugaise.

Un article intéressant est également proposé par le journal «Comoedia» (3) du 9 novembre, relatant l’inauguration du monument élevé aux morts portugais de la Grande guerre, le samedi 10 suivant. Il est écrit par Robert Chauvelot qui appartient en 1918 à la mission de Presse Alliée (Allied Press) du G.Q.G (Grand Quartier Général) britannique de Montreuil-sur-Mer. Il a vu à l’œuvre, correspondant de guerre auprès d’un Major anglais (avec masque, stylo et objectif) ainsi qu’un lieutenant écossais, les soldats portugais dans le secteur de Béthune et le réduit de La Couture, écrit-il. Habillés de gris, teint bistré, olivâtre et émacié par les duretés et les privations de la guerre, je le cite. Il présente la maquette du monument en pierre et métal du Portugal, monument «entièrement édifié par des ouvriers portugais en terre française tendrement aimée».

 

(1) (2) (3) La Presse ancienne est lisible sur le site de la Bibliothèque nationale de France, Gallica BnF, les photos de la réception des Portugais à Paris également.

(4) Un article sera proposé concernant l’aviateur portugais Lello Portela, devenu après-guerre attaché militaire à Paris du Portugal.

 

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